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Castlevania : Circle of the Moon
Un des tout premiers jeux pour le lancement de la GBA en 2001 et cette console eu la chance d’avoir une licence phare dès le début, Castlevania.
Castlevania : Circle of the Moon n’est pas un classique plate-former linéaire comme le fut la plupart des épisodes Castlevania sur consoles de Nintendo. Il reprend, voir, en est la copie exacte, du concept exploration et plate-forme mis en place par le culte Castlevania : Symphony of the Night sur PlayStation, s’inspirant lui-même d’un certain Metroid. Circle of the Moon est ainsi le second épisode de la lignée des "Metroidvania", terme définissant cette catégorie de Castlevania pour son approche aventure et exploration à la Metroid.
Si le nom du producteur Koji Igarashi semblait indétrônable avec le genre "Metroidvania", le premier opus, hors Symphony of the Night, n’est pourtant pas de lui, mais d’un studio interne à Konami : Konami Computer Entertainment Kobe (KCEB). Cette filiale est entre autre responsable des opus Castlevania sur la Nintendo 64, des opus biens à parts. Toutefois, KCEB a été absorbée par Koji Igarashi par la suite.
Dracula se frotte à la famille de l'acteur Baldwin, c'est Graves!
En 1820, le comte Dracula est scellé par un groupe de chasseurs de vampires, le clan de Baldwin et des Graves.
Pourtant, dix années plus tard, la sorcière Carmilla parvient à faire renaître son maître dans un sombre château d’Autriche. Morris Baldwin accompagné de ses deux disciples, son propre fils Hugh et Nathan Graves, parviennent à s’infiltrer dans le château pour détruire de nouveau le vampire, alors encore faible. Malheureusement, Dracula parvient à séparer les disciples du maître en les envoyant dans les profondeurs du château…
Hugh Baldwin, trop orgueilleux, préfère partir devant que de rester avec Nathan Graves qui est le dernier survivant de sa lignée (aux cheveux déjà grisonnant pour son jeune âge, pauvre bougre). C’est alors que Nathan s’en va seul, dans l’exploration du château pour retrouver son maître…
Dracula est un otaku comme un autre, il rêve d'être réveillé par une nana avec de bons "boobs". ///// Pour la saga, c'est atypique de commencer l'aventure dès les catacombes.
L’habitué de la saga pourra être surprit en lisant le synopsis en voyant ces nouveaux noms qui remplacent celui des Belmont, de même, rien n’indique que le château de Dracula soit l’habituel. Malgré tout, si on a affaire à de nouveaux chasseurs de vampires, le background de la série reste respecté, on retrouve par exemple la sorcière Carmilla, une fidèle de Dracula qu’on croisait dans Castlevania II : Simon’s Quest et Akumajō Dracula X : Chi no Rondo. Ceci dit, ces nouveaux héros qui sont sortis de nulle part feront que cet épisode sera exclu de la chronologie officielle de la saga.
Le scénario en lui-même est très classique, mais la progression reste coupée de quelques dialogues avec deux/trois petits retournements de situations qui feront évoluer l’intrigue. Rien de bien méchant en soi, mais ce n’est pas le grand intérêt.
Un vieux château autrichien... une maison sympa pour s'amuser.
On parlait de ce fameux genre "Metroidvania" qui définit le concept de ce jeu. Comme son prédécesseur ou un Metroid, le héros Nathan explore librement un immense terrain de jeu qui est le château de Dracula lui-même. Cependant, sa progression est en quelque sorte guidée, car le joueur ne peut se rendre n’importe où au début du jeu. En effet, de nombreux recoins du château semblent bloqués ou inaccessibles au départ et c’est qu’en revenant plus tard, avec de nouvelles compétences, que l’exploration du château pourra avancer.
Grossomodo, Nathan va traverser les différents secteurs du château aux thèmes variés comme des catacombes, une tour des machines, une église, des souterrains ou une bibliothèque, pour obtenir de nouveaux pouvoirs (souvent après avoir vaincu un boss). Nathan n’arrivera qu’à son objectif final qu’en ayant fait une bonne partie du tour du château.
Le hall d'entrée, avec ses fenêtres et ses rideaux rouges, est évidemment de la partie! /////// Il faudra revenir plus tard dans certains lieux pour progresser avec une nouvelle capacité.
Le jeu est plutôt dirigiste par le choix de cette progression logique, mais ça gêne pas du tout le sentiment d’exploration et de découverte dans ce jeu d’aventure en vue de profil. On peut d’ailleurs noter qu’il est tout à fait possible d’éviter un secteur du château pour finir le jeu, mais cela reviendrait à se compliquer inutilement la vie, sauf si on a le goût au défi.
Ainsi vont les choses, mais ce déroulement très typé "Metroidienne" apporte ses petites touches personnelles dans le gameplay du jeu.
Dans un château, personne ne vous entend crier... Enfin si, il y a Hugh, mais il s'en fiche.
Sans surprises, Circle of the Moon reprend l’élément RPG de Symphony of the Night. C’est-à-dire que Nathan fera évoluer ses statistiques (force, défense, point de vie/magie, intelligence…etc., la base quoi) par acquisition de points d’expériences en éliminant les monstres et ennemis qui peuplent le château. Cette notion du leveling est assez importante dans cet épisode du fait d’une difficulté assez importante, surtout par rapport à Castlevania : Symphony of the Night. Circle of the Moon est sans doute le "Metroidvania" le plus difficile de tous avec ses quelques boss violents, des ennemis nombreux et surtout qu’on a des ennemis normaux très puissants qui peuvent faire offices de sous-boss. Attention aux mauvaises rencontres !
Adramelech est un boss violent la première fois. ////// Bloody Sword est un ennemi bien agaçant quand on visite pour la première fois la Chapel Tower.
Il y a un autre aspect qui joue sur la difficulté de cet épisode, c’est l’absence de marchand dans le jeu par rapport aux autres opus. En effet, Nathan ne récupère pas d’argent dans cet épisode, donc inutile d’y voir un étrange marchand ambulant perdu comme par hasard dans un vaste château démoniaque remplit de monstres. Heureusement, il est toujours possible de récupérer des potions et autre objet consommable pour nous sauver la mise, mais ces objets, on peut les récupérer qu’en détruisant certains ennemis.
Remplir notre stock de potions devient beaucoup moins aisé, car il faut non seulement savoir quels sont les ennemis qui peuvent lâcher une potion et ce de manière aléatoire, mais en plus, le jeu ne dispose pas d’une encyclopédie listant tous les monstres, leurs statistiques et les objets qui peuvent laisser.
Certes, cette encyclopédie n’est pas forcément indispensable, mais elle aurait contribué à rendre le jeu plus agréable et par cette absence de marchand d’objets, elle aurait été un plus. C’est donc au joueur de prendre ses repères après avoir récupéré par hasard une potion, ce qui n’est pas forcément évident quand on en a besoin dans l'absolu. Ceci dit, rien n’empêche le joueur d’aller faire un tour sur le web, on trouve très facilement l’encyclopédie des monstres du jeu.
C'est vrai que l'absence de marchand rend le jeu plus agaçant si on veut constituer son petit stock, mais cela donne une dimension très "survival", d'autant plus que le jeu est loin d'être aisé.
Il arrive qu'on se retrouve à harceler de malheureux vers de terre pour obtenir un antidote... ////// Dommage que les ennemis et boss ne peuvent être visualisés sur une encyclopédie, pour le plaisir des collectionneurs.
Enfin, comme il a été sous-entendu, l’autre aspect RPG du jeu est bien évidemment cette notion d’équipement et de consommations d’objets, mais Circle of the Moon apporte tout de même une petite nouveauté dans son système par rapport à son ainé sur PlayStation.
Jouer aux cartes, c'est sympa.
Très tôt dans le jeu, Nathan récupèrera d’étranges cartes, laissées par des ennemis, illustrant des Dieux Romains ou des créatures fantastiques. Les cartes récupérées peuvent être visionnées depuis le menu du jeu et c’est là que la petite touche personnelle de Circle of the Moon entre en jeu. En effet, il est possible de combiner une carte de Dieu avec celle d’un monstre pour obtenir un effet magique sur Nathan.
Par simple pression de la touche correspondante, Nathan se met en transe et l’effet magique est activé. Ces différents pouvoirs sont très variés et ils peuvent être obtenus par différentes combinaisons de cartes. Ainsi, avec une combinaison de la carte du Dieu Mercure avec celle de la carte de la Salamandre, Nathan sera capable d’utiliser un fouet de feu. La seule limite est que ses attaques magiques consomment la barre de magie, mais elle remonte progressivement si aucune magie n’est utilisée.
Ce système de jeu, nommé le Dual Set-up System (ou tout simplement DSS), est très amusant. Il est très intéressant de s’essayer à différentes combinaisons pour voir quel pouvoir farfelu on pourrait obtenir. Une combinaison nous permet de nous transformer en squelette!
La seule difficulté dans cette affaire-là est qu’il faut savoir quel ennemi peut laisser une carte…
Le menu des cartes. On ne peut faire plus simple, on sélectionne une carte de Dieu en haut, et une de Créature en bas pour les combiner et espérer obtenir un attribut magique. ////// ... Et voilà une épée de roses, n'est-ce pas merveilleux?
Sans être un Belmont, Nathan Graves se bat avec le classique fouet qui est capable de faire une "balayette" automatique en maintenant la touche attaque enfoncée, ça produit un effet proche de l'attaque toupie, cette attaque reste très faible cependant. En dehors des différentes aptitudes que Nathan récupérera au fil du jeu comme le double-saut, la capacité de pousser les blocs de pierre…etc., le héros récupère aussi les classiques "Sub-Weapons" qui consomment des cœurs au prix de leur utilisation.
La maniabilité de cet épisode est très à part dans la série des "Metroidvania", Nathan est un personnage très lourd et rigide par rapport aux autres héros qui font preuves de souplesses. Son fouet part qu’en ligne droite, mais l’attaque est assez lente.
Comme ses "ancêtres", Nathan effectue le célèbre bond en arrière quand il est touché par un ennemi sans en gagner la frustration des épisodes précédents, étant donné que le gouffre mortel n’existe pas dans un "Metroidvania". Le chasseur de vampire est un personnage très lent dans ses déplacements, mais heureusement, on débloquera très vite le pouvoir de courir en pressant deux fois la croix dans une direction (gauche/droite).
La classique tour des engrenages constitue l'un des secteurs clés du château. ////// Il y a quelques passages de plate-formes.
Comme il a été dit, quand on compare aux autres opus, on ressent ce Circle of the Moon comme un épisode à part, on dirait un mélange entre le "Metroidvania" et la rigidité d’un épisode "Old-School", même si le saut de Nathan restera, heureusement, contrôlable. Si les commandes du jeu sont très simples et intuitives, hormis le "dash" qui aurait mieux fait d’être automatique, la maniabilité pourra en frustrer plus d’un. C’est un coup à prendre au début, mais ça fait tout le charme de cet opus qui se démontre bien comme étant l’opus le plus dur de la série des "Metroidvania".
Notre seule bouée de sauvetage restera la carte du château, reprise à Super Metroid, très intelligible, qui se complète au fur et à mesure qu’on avance dans l’exploration du château.
Qu'il est beau mon château, il est le plus beau de tous les château!
Pour l’un des premiers jeux de la GBA, Castlevania : Circle of the Moon est très joli. L’ambiance noire et gothique est bien retranscrite et on retrouve les thèmes chers à la série. Les décors sont très détaillés, bien que la structure du château semble manquer de cohérence par moment si on veut jouer pointilleux. Les sprites sont bien dessinés malgré une animation très simple ce qui reste honorable pour le support, certains boss sont très beaux à défaut d’être nombreux.
Le bestiaire restera toujours très varié, le château du vampire accueil toujours un sacré melting pot de races aux inspirations diverses, le monde idéal en quelque sorte. Il y a pas mal d’ennemis originaux dans cet opus qu’on ne retrouvera pas par la suite.
Par contre, la lisibilité n’était pas toujours au point. La taille du sprite de Nathan est assez petite et l’écran de la console n’était pas rétroéclairé, du moins à l'époque (que de souvenirs, oui), le jeu étant très sombre. Il arrive donc parfois qu’on s’y perd, mais on s’y fait très vite, étant donné que maintenant les écrans des nouvelles portables sont rétroéclairés, le jeu reste très net.
L'action ne paraît pas toujours claire. /////// Il y a très peu d'environnements qui se déroulent à l'extérieur.
Le level-design est correct, il mise sur pas mal de plates-formes avec une utilisation récurrente des différentes compétences, parfois des casse-têtes et les ennemis sont disposés de manière assez sournoise. L’univers de ce château est bon, mais il n’est pas le plus intéressant à explorer à titre personnel. Les décors sont vite répétitifs, malgré que certains soient très sympathiques.
La bande-son est composée Sotaro Tojima et Hiroshi Mitsuoka. La B.O. est essentiellement composées de remixes, mais de bonnes factures. On retrouve des thèmes qui sont piochés un peu partout dans la saga, entre l’opus MegaDrive (The Sinking Old Sanctuary), les opus Nintendo 64 ou encore des grands classiques (Aquarius, Big Battle, Underground Warehouse). On retrouve quelques compositions originales qui demeurent très bonnes (Proof of Blood, un des meilleurs thèmes de combat).
L'ambiance sonore est très réussie.
Le niveau des égouts contient quelques casse-têtes. ///////// Hugh Baldwin et son complexe d'infériorité viendront vous narguer lors de certains passages clés du jeu.
Enfin, dans le genre, Castlevania : Circle of the Moon a une durée de vie très correcte. On peut en venir à bout pour moins d’une dizaine d’heures pour ce qui est de l'aventure principale, mais il en faut plus pour le finir à 100%, ce qui implique de trouver toutes les cartes du jeu, trouver toutes les salles secrètes qui sont loin d’être évidentes (murs destructibles invisibles) ou de traverser la zone cachée du château, le terrible Battle Arena… J’en ai encore les doigts qui tremblent…
Castlevania : Circle of the Moon est donc le premier opus "Metroidvania" à s’inspirer du culte Castlevania : Symphony of the Night, mais en parler d’une simple copie serait réducteur par rapport aux idées et au style particulier de cet épisode qui lui permettent de se distinguer des autres, à savoir une maniabilité plutôt rigide, une difficulté plus importante que d’habitude, son système DSS et son héros venu d’un autre horizon.
En définitif, Circle of the Moon est un bon épisode, pas le meilleurs dans le genre, mais avec un bon challenge venant d’un "Metroidvania".
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