PlayStation Portable   Yggdra Union : We'll never fight alone   T-RPG   2008  PAR Haganeren 



Yggdra Union



Support : PSP/GBA (Enfin, vous conseille la version PSP tout de même... )
Version : Anglaise avec doublage Japonais ou Anglais au choix
Développeur : Sting
Editeur : Atlus
Genre : TRPG



En cette merveilleuse journée d'hiver, en sortant de ma douche, j'aurais pu taper un article sur le langage assembleur de la NES, j'aurais pu me documenter sur la civilisation Inca et vous en faire un descriptif ou encore écrire la recette du pâtée de foie de volaille que mon père réussit si bien mais à la place, je vous parlerai d'Yggdra Union, T RPG de son état sortis à l'origine sur GBA mais testé ici sur PSP.
Quel tour du destin incroyable.

Sting, c'est plus fort que toi...

Il existe, Dieu merci, encore aujourd'hui des petits développeurs possédant généralement plutôt peu de moyens et capables d'innover et de surprendre les plus blasés d'entre nous.
Sting fait partie de ceux là car, même si leurs scénarios et ambiances ne sont généralement pas des plus originaux, ils s'évertuent toujours à proposer un gameplay novateur, pas toujours exempt de défaut d'ailleurs (oh une rime!) mais qui a pour mérite de ne pas se reposer ses lauriers.
Cet Yggdra Union est donc le deuxième de la série des Dept. Heaven, sachant que contrairement à mon habitude, je n'ai pas testé le premier. Il n'est pas évident de savoir qu'ils étaient dans la même série étant donné que le gameplay et l'ambiance n'ont absolument rien à voir.
(Enfin, j'ai l'impression en tout cas... )

Interface merveilleuse aux pays des grands yeux.

Quelque chose m'a frappé immédiatement en jouant, le jeu parait inhabituel rien qu'à première vue. Chaque mission commencera par une vue de la carte du monde, puis zoomera sur un point précis pendant que le narrateur parle du contexte de la mission, ce point précis sera la zone de bataille mais elle provient directement de la carte du monde. Les personnages évolueront ainsi sur des "images zoomées" de la carte du monde au lieu que le terrain soit découpé en carrés verts, marron ou bleus en fonction de si on marche sur la plaine, la forêt ou la mer.

En soit, ça sert à rien, mais ça confère une esthétique particulière au soft. Les phases de dialogues présenteront ainsi le gros sprite du personnage parlant et son sprite "ingame" avec une petite animation allant avec la parole. Parlant de cela, le chara design bien que classique m'est apparu tout à fait correct, avec des yeux assez gros et très caractéristiques du jeu. (Je reconnaitrais ce chara design entre mille grâce à ça perso)


Je les trouve super mignons ces petits sprites in game animés moi... [PSP]


Tout cela tend dans un sens, donner au jeu une esthétique particulière, bien propre à lui qui le distingue aisément de la concurrence.
Les menus enfin sont aussi particulièrement travaillés du point de vue esthétique au point où le joueur se sent un peu perdu dans cette cascade d'informations. Pas de panique cependant, les développeurs ont eu l'intelligence de présenter le système de jeu au fur et à mesure des batailles.


Perso, j'appelle ça un menu esthétique... Après, c'est moi... [GBA]


On ne combattra jamais seuls

De Fire Emblem, Yggdra Union ne retiendra que trois choses, le triangles des armes (les haches sont plus fortes que les lances, les épées plus que les haches, les lances battent les épées, l'arc se fout n'importe comment, la magie pas mieux, je parle même pas des faux), les maisons et villages à visiter à certains endroits de la map et le déplacement case à case pour le reste, tout est à revoir!

Un tour dans Yggdra Union se passe de la façon suivante, le joueur commence par choisir une "carte", cette carte comprendra un numéro, il s'agira du nombre de déplacements possibles. A vous maintenant de déplacer toutes vos troupes du nombre de cases permises.
Vous êtes près d'un ennemi? Le mieux est encore de lui maraver la face, pour cela, il faut passer en mode attaque et vous êtes partis! Attention cependant, vous ne pourrez attaquer qu'une seule fois par tour. Chaque unité par ailleurs possède en guise de points de vie d'une jauge de "MORALE" symbolisant je suppose leur combativité et leur motivation pour la bataille.

A ce moment là, l'écran présentera la scène de combat, très esthétique aussi avec votre personnage et son armée à droite ainsi que le général ennemi et son armée à gauche. Le joueur débutant sur les premières maps ne pourra pas y faire grand chose à part assister impuissant à l'issue du combat mais très vite, une jauge fera son apparition, cette dernière commande si votre armée est plutôt offensive (ce qui fera descendre la jauge) ou... Pas offensive du tout (ce qui la fera augmenter). A noter que si la "tête" de l'armée, le général la commandant, se fait descendre d'une manière ou d'une autre (avec un coup critique ou une capacité spéciale), il n'est plus possible de donner des ordres à qui que ce soit.


Attaquez le premier pour infliger masse de dommage!
Avec un peu de chance vous aurez le leader adverse dès le début vous assurant à quasi coup sûr la victoire!
Attention, l'ennemi peut faire pareil... [GBA]



Il y'a un système de notation dans les bulles permettant de voir rapidement comment se déroule la bataille.
Exemple : Moi, à gauche, j'ai une étoile rouge donc je démonte la face au type à droite qui n'a qu'un triangle bleu, le nul! [PSP]


Le joueur débutant des première maps aura vite fait d'être toujours en mode offensif qui, à quelques exceptions subtiles près, permet d'avoir plus de chance de se débarrasser de son adversaire avant qu'il ne se débarrasse de vous! Cependant, bien vite, une nouvelle donnée vient faire son apparition car, voyez-vous, chaque carte possède également un nom et un pouvoir spécial qui ne s'utilise que lorsque la jauge est à 100% (d'où l'intérêt de ne pas être offensif constamment). Ces pouvoirs plus ou moins bons vont de la brûlure au troisième degré infligeant des dégâts aux adversaires à chaque tour après la bataille jusqu'à l'anéantissement pur et simple de l'armée adverse.

Il va de soit qu'il faut utiliser ses meilleures cartes aux meilleurs moments et que certaines stratégies dans certaines maps devront surtout obliger l'ennemi à se servir de son extrêmement puissant pouvoir spécial. (Sachant que la jauge ennemie est une jauge de "RAGE" qui se remplit au fur et à mesure du combat.) A noter que la plupart des pouvoirs spéciaux ne sont souvent utilisables que par une certaine classe d'unités voire un personnage très précis.


L'empereur Gulcasa et son extrêmement violent pouvoir spécial "Génocide" est facilement l'une des expériences les plus épiques qu'il m'ait été donné de voir dans un T RPG! [PSP]


Lorsque le vainqueur de la bataille a été décidé, il est question de savoir combien de points de MORALE vont être enlevés au perdant. C'est là que le second nombre présent de la carte intervient, des statistiques se mettent en route et c'est à grands coups de pourcentages (le nombre de personnages restant dans l'armée gagnante, la différence de niveau entre les deux armées et autres statistiques plus spécifiques) que le calcul est effectué.

Ainsi, plus le nombre présent sur la carte est grand, plus votre niveau est élevé, moins votre armée subit de pertes, plus les chances que le MORALE ennemie soit atteinte est grand. A noter qu'à chaque utilisation d'une carte lors d'une bataille victorieuse, le nombre présent sur la carte augmente, ainsi plus une carte est utilisé, plus cette carte sera puissante. (Bien des cartes sont de toute façon bien oubliables de part leurs pouvoirs spéciaux...).
Pas trop perdu? C'est Yggdra Union, un monde rempli de subtilités inédites et pas si prise de tête que l'on pourrait le croire en lisant l'article et cela grâce à l'interface très bien faite notamment.


Ne nous perdons pas dans toutes ces cartes... [PSP]


Enfin, parlons des unions.
Une seule possibilité d'attaque par tour? Bonjour l'ennui! Si, au début, les combats se font en un contre un, il deviendra par la suite possible de faire attaquer plusieurs unités à la fois contre plusieurs unités adverses via le jeu des "unions".
Pour créer des Unions, il suffit de placer des unités autour du personnage qui attaque. Les formations devront être en X ou en + selon le sexe du personnage.


Si le personnage attaquant est un homme, les personnages devront se placer à sa diagonale pour faire une union, si c'est une femme, sur la transversale.


Si votre personnage attaquant est masculin et que vous placez deux unités sur les diagonales de ce dernier, vous aurez la possibilité d'attaquer ces trois unités les unes après les autres. Évidemment, ces Unions sont aussi utilisés par l'adversaire.
Au fur et à mesure de l'aventure, ces unions iront jusqu'à se complexifier pour avoir encore plus de possibilités d'attaque. S'arranger pour que telle unité soit placée de telle manière dans l'Union pour se battre contre telle autre unité, placer une troupe avec un Moral élevé, se faire démonter par l'attaque spéciale de la carte adverse pour qu'une unité plus puissante mais avec moins de moral puisse l'enchainer en toute sérénité (la jauge de RAGE étant remise à zéro après chaque utilisation d'attaque spéciale) tant de tactique, de situations qui font tout l'intérêt du jeu.


Lorsque vous créez une Union, la liste des différentes batailles qui se dérouleront apparaitra avec un pronostic sur l'issue de la bataille.
(Pronostic dépendant surtout du triangle des armes.) [GBA]


Princesse Yggdra cherche armée pour reconstruction royaume.


Premier étape pour devenir Princesse : Manier une épée aussi grosse que soi-même!
(Et encore on est sympa, pour devenir héros de Square Enix, faut faire pareil mais avec une main!)


Le début du jeu ne fait pas dans l'originalité, la princesse Yggdra a été obligée de fuir son château natal pour éviter de subir la même mort que ses parents. L'invasion que subit le royaume est quasi totale et le but sera bien évidemment de bouter les étrangers hors de chez nous parce qu'ils nous piquent notre boulot, que la crise financière, c'est de leur faute, etc etc...

Plus sérieusement, y'a un Empire a reloger chez lui. Si le scénario est des plus simplistes voire trop simpliste au premier abord, il se permet au bout d'un moment des digressions des plus intéressantes par rapport aux clichés habituels.
Grâce notamment à un petit détail, en fonction des situations, les généraux s'enfuiront du champs de bataille, et des fois, mourrons en combat au grand dam de leurs alliés. Quant on se tape des généraux pendant 30 heures de jeu et qu'ils meurent, là, comme ça, d'un coup. Bah, ça fait bizarre.
Il est fort dommage que cette phase scénaristique ne dure pas plus longtemps que cela ceci dit.

L'un des points m'ayant marqués étant que la puissance des ennemis dépend directement du scénario. Il arrivera de rencontrer un ennemi tellement consumé par la rage qu'il se régénère tout son MORAL à chaque tour par exemple. Ca fait de jolis face à face épiques! De façon générale, ce T RPG est bien plus scripté que la moyenne et c'est un point qui m'a beaucoup plû. Si nous laissons tomber les plates premières missions du jeu, il y' aura le plus souvent une stratégie assez scriptée à suivre pour s'en sortir, en plus de toutes les subtilités tactiques existantes pour se débrouiller en combat réel que nous avons vu auparavant.

Un voyage pas dur dur dur qui dure dure dure

Au vu du scénario, on pourrait reprocher à Yggdra Union d'être trop long. Rapport au fait qu'il y'ait définitivement trop de remplissage et de choses dont le joueur aurait pu se passer. Ceci dit, d'un point de vue du jeu, du gameplay, les missions se divertissent pas mal, des passages à la limite de l'infiltration où il faut atteindre des endroits sans se faire repérer, d'autres passages ou l'armée trop forte en face oblige à se replier en pensant à la scriptée stratégie B, d'autres passages plus classiques de protection de bonhomme ou d'attaque contre un autre, de défense durant un certain nombre de tours ou encore de face à face un contre un épique. (J'insiste!) Le jeu a de quoi présenter sa plaidoirie quant à son intérêt durant le temps de l'aventure. Même le début du jeu sera intéressant puisqu'il sert de prise en main à un système de jeu de plus en plus complexe.


Pendant un bon moment, le principal but sera tout de même de déjouer les machiavéliques plans de l'Empire.
Ouh qu'ils sont vilains! [GBA]


Les personnages quant à eux sont plutôt classiques, d'une personnalité pas extrêmement développée mais suffisante à mon sens pour les rendre attachants. Le piège bien connu du T RPG (et même du RPG!) est que les personnages secondaires ne causent plus du tout une fois qu'ils ont été acquis. On sent qu'à divers passages, les développeurs ont essayé de faire des efforts pour que cela ne soit pas le cas, mais le résultat ne reste pas entièrement convainquant.

Enfin, il est à noter que le jeu possède plusieurs fins qui sont le plus souvent plutôt faciles à voir. (Faut pas se retaper tout le jeu pour voir deux trois différences par-ci par-là quoi) Et un mode Hard rajoutant deux trois choses en plus au niveau du déroulement de l'histoire ou des personnages à recruter. (Pas pour moi, je déteste tout me retaper!)

En revanche, quelque chose d'assez désagréable dans le dit déroulement se trouve dans les villages à visiter dans les cartes du jeu. Certaines ne vous donneront d'objet intéressant que si vous avez un autre objet intéressant en retour, ou seulement si il fait nuit... ou jour... ou si vous y allez avec un personnage extrêmement précis. C'est vrai que dans les faits, on peut se passer de la plupart des objets donnés par ces villages mais cela reste agaçant de finir le jeu avec des objets que l'on aura pas pu échanger.

Détail! Le jeu se finit finalement en 35 heures bien remplies.

Plus que c'est beau, plus que c'est mieux.

Le jeu sur Game Boy Advance était déjà particulièrement beau. Forcément, son remake PSP améliore encore tout ça. Les sprites sont devenus plus fins, les arrière-plans plus détaillés, les musiques plus...euh... audibles, bref, du très bon boulot pour une excellente conversion.


Y'a pas à dire, quand il y'a attaque spéciale si possible avec pleins d'effets de lumière qui servent à rien, je suis content! [PSP]


Cette dernière possède un dernier atout en poche, une grande majorité des dialogues avec des voix anglaises ou japonaises selon l'humeur du joueur. Le doublage anglais est d'excellente facture et je l'ai même préféré au doublage japonais, exagérant un peu trop les choses à mon goût. (Et puis, Milanor fait trop jeune... Et Yggdra j'ai l'impression d'avoir entendu sa voix un million de fois.... Enfin après sur les voix, les gouts et les couleurs voilà quoi)

Enfin, la version PSP corrige quelques bugs de la version GBA, rend le jeu un poil plus accessible avec des ajustements aux bons endroits. (Rassurez-vous, le jeu n'est pas TROP simple non plus), il me semble que le fameux mode Hard avec les persos et la fin rajoutée sont uniquement dans la version PSP tout comme certaines cartes et personnages.
Deux trois bonus sympas quoi.

Haga Union, We'll never conclude alone

Pas vraiment fana de T RPG de façon générale, ce jeu a su me séduire grâce à un système de jeu totalement novateur maitrisé, une ambiance assez particulière au final, un scénario qui devient plutôt intéressant (même si le jeu est avant tout un jeu de gameplay), et certaines originalités bien placées. Le jeu a su se faire une certaine réputation sur GBA et la conversion PSP ne fait qu'améliorer la chose.
Il s'agit à mon sens d'une très bonne réussite de la part de Sting que je vous conseille réellement.


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