Ninja Gaiden
Selon certaines paroles, ce renouveau dans la série Ninja Gaiden par Team Ninja était un pari audacieux que de renouer entre les codes de la vieille école et de la nouvelle génération.
Du début de la série en tant que BTA à la Double Dragon et ensuite en tant que jeu de plate-forme plus classique et reconnu pour sa difficulté. C'est donc désormais avec les mains de la Team Ninja que ce Ninja Gaiden s'apprête à ressurgir. C'était le pari gagné de l'année 2004 pour Itagaki et ses sbires ?
Un titre ? En voilà un : Inauguration du premier titre.
Si le scénario de Ninja Gaiden se base sur une trame très simpliste, il n'en demeure pas moins assez présent pour nous donner un fil suffisamment accrocheur pour progresser.
Le thème aussi simple soit-il est la vengeance.
L'introduction nous pose rapidement le contexte du jeu. L'histoire met en scène le clan Hayabusa qui sont les gardiens d'une épée à la puissance phénoménale, l'Épée du Dragon. Une épée qui attire la convoitise des démons...
"Fuck, il est où Sephiroth ?!!" //// Ayane est une stalker dans Ninja Gaiden. (screen de la version Sigma)
Un beau matin, le descendant actuel du clan, Ryu, rendait visite à un ancien compagnon d'armes. La visite fut brusquement interrompue par une ninja du nom d'Ayane (pas forcément méconnue...) disant que le village Hayabusa est attaqué.
Ryu s'y rend rapidement, mais il arrive trop tard et il sera impuissant devant le commanditaire de cet assaut, Doku. Il verra son amie d'enfance mourir ainsi que le reste de son clan...
Emporté par la rage qui a détruit son humanité, Ryu s'en va en guerre contre Doku dans la capitale de l'empire de Vigoor. On devinera que l'aventure commence réellement à partir de ce moment.
Le scénario est simple et très convenu. Dans une certaine mesure, on peut me dire ce n'est pas forcément important pour ce genre de jeu. Ce qui est vrai, même s'il y a pas mal de cinématiques qui interviennent durant le jeu pour couper un peu durant l'avancée du jeu. Par ailleurs, l'ambiance n'est pas du tout désagréable et elle est même surprenante. On est dans une époque très moderne, mais avec des éléments d'un Japon traditionnel. On a un cadre très anachronique que j'ai trouvé très accrocheur donnant ainsi une identité presque propre à ce jeu.
L'univers général du jeu est très sympa. Concernant les personnages, j'aurais des avis mitigés. Si Ryu n'est pas un grand bavard, mais il dégage un sacré charisme et sa voix japonaise est emblématique. Doku, s'il est très simpliste, il impose pas mal.
J'aimerais lâcher aussi un petit mot sur le personnage féminin principal, Rachel. De base, on connait un peu l'identité de la Team Ninja et de leurs délires habituels. Mais Rachel alors là, est un cas à part. Elle a une poitrine sérieusement abusée au point que les filles de Dead or Alive paraissent normales. D'autant plus qu'on peut signaler sa tenue qui fait très sadomaso.
Je m'emporte un peu certes, Rachel est un peu l'image de la guerrière aguerrie à la Red Sonja aussi... Rhalala, ces gugus de la Team Ninja. They are so japaneses.
Je cite de nouveau Ayane qui est un peu le personnage cross-over de Dead or Alive qui s'insère plutôt bien dans l'univers de Ninja Gaiden (en même temps, Ryu apparaît aussi dans DoA...). Ceci dit, à part nous donner des informations/conseils par parchemin durant le jeu, son rôle dans l'histoire est plutôt futile.
Les ennemis sont assez variés et se battent de manière parfois sournoise. //// Elle, c'est Rachel.
La guerre éclaire d'un ninja habillé en cuir.
L'histoire est peut-être simple, mais il serait sans doute temps de s'intéresser au gameplay du jeu. Là, il faut dire que c'est du tout bon.
Ce nouveau Ninja Gaiden permet à la série de prendre une seconde jeunesse. Le jeu entre maintenant dans la catégorie des Beat them All « next gen » comme j'aime bien dire, mais un BTA très varié mélangeant les genre exploration, combat et même plate-forme.
La baston dans Ninja Gaiden, ça il y en a. Les développeurs ont apporté un soin particulier sur cet aspect du jeu en essayant de se rapprocher complètement d'un vrai jeu de baston. Ryu dispose donc de plusieurs techniques de combats que ce soit les différents combos, enchainement ou prises.
Ryu est un combattant vif. Il dispose d'un large choix d'arme qui récupère au fur et à mesure de sa progression.
Au départ, on a un sabre classique et des shurikens (qu'on peut jeter à l'infini). Si la première arme sera sans doute celle qu'on utilisera tout le long, les shurikens, plutôt que de blesser un ennemi, cherchent plus à le gêner. Ceci dit, le shuriken, c'est l'arme de base pour tuer de pauvres chauve-souris... C'est très utile plutôt que de s'embêter avec le sabre.
Outre le sabre ninja, Ryu débloquera plus tard une faux géante pouvant casser des murs fissurés, un arc et différents types de flèches (normale, explosive...) en quantité limitée. Notons que les différentes armes au corps à corps ont des combos différents du simple sabre.
Les cinématiques interviennent généralement à la fin d'un chapitre. //// Ce combat contre ce boss était assez impressionnant.
En dehors de son habileté avec les armes, Ryu est aussi un ninja accompli, car... il peut marcher sur les murs et même courir. Détail très important. o
Il est rapide, il peut courir sur les murs et faire des attaques en piqués contre ses adversaires, il peut sauter et rebondir sur ses ennemis en appuyant sur le bouton de saut au bon moment, on peut enchainer entre coups normaux ( X ) et puissants ( Y ), il peut attraper ses adversaires et les projeter, il peut rebondir de mur en mur, déclencher des attaques ultimes... C'est clairement un athlète accompli. On pourrait peut-être reprocher une ressemblance assez frappante avec un certain prince de Perse...
On a certainement pas autant de phases de plate-forme que ce dernier, les acrobaties de Ryu servent surtout lors des combats. Il faut avouer que ces derniers sont très jouissives proposant bon nombre de possibilités quand on les connait.
Enfin, Ryu dispose aussi de la capacité d'utiliser des techniques « Nimpo ». Comme pour les armes, il débloque au fur et à mesure des parchemins contenant de ces fameuses techniques. Je précise tout de même que j'ai eu dû mal à les déclencher. En fait, c'est que sur la fin du jeu en n'appuyant n'importe comment que la magie a été employée... ok... Le plus triste dans tout ça, ce n'est pas indiqué sur la notice ni même sur le menu. Par contre, je n'exclue pas qu'il y ait pu avoir un tutorial lorsque que j'ai débloqué la première technique Nimpo. Néanmoins, j'ai été sans doute arrogant et j'ai fait mon warrior et j'ai zappé le tutorial.
Moai1
Globalement, il y aura rien à redire sur la jouabilité mise à part les caméras (et les techniques Nimpos) dont j'y reviendrai plus tard.
Ryu et ses fans... BTA oblige, on sera souvent amené à exploser bon nombre de monstres dans une zone fermée. /// Quand on tire avec l'arc, on passe en mode de vue subjective. C'est idéale pour atteindre ces militaires à distance.
NinjaVania ou l'exploration dans un univers original.
Clairement le gameplay de Ryu est varié et ce n'est pas tout. Les situations de jeux sont bien menées et les plaisirs sont variés.
Si le soft se décompose en chapitres et que cela peut présager une structure en niveaux linéaires... Ce n'est qu'une apparence. Généralement un chapitre se termine par une cinématique souvent pour le besoin du scénario...
En fait, Ninja Gaiden peut ressembler un peu à un certain Devil May Cry et pas qu'un peu. Le cadre du jeu nous envoit dans la capitale de Vigoor et l'ensemble de l'action s'y déroule. C'est une zone vaste qui est reliée à diverses zones qui elles-mêmes sont connectées entre elles. La ville se présente comme la zone centrale qui est reliée aux cavernes de feu, à un labyrinthe, à une cathédrale et ses catacombes, une base militaire... etc.
Les thèmes sont très variés et parfois tellement décousus que cela rend l'univers surprenant. Présenté comme ça, on se croirait presque dans une sorte de Métroïd où l'exploration prédomine dans diverses zones avec ce délicieux sentiment de découverte. En fait, le jeu se veut très linéaire par besoin du scénario, car on sait où aller et on en vient donc à explorer l'ensemble des zones qui entourent Vigoor. Par contre, sur la fin du jeu comme pour des besoins extérieurs à la quête principale, on a la possibilité de retourner sur d'autres lieux histoire de se promener un peu.
C'est presque surprenant cette part d'exploration dans un BTA dans un univers plus « libre ». Quand on connait les travaux de la Team Ninja, on peut se demander si le concept du premier Ninja Gaiden a servi de base pour un futur Métroïd : Other M...
Bien que l'exploration sonne souvent avec « aller et retour », Ninja Gaiden impose largement à l'action ce qui est normal vu le genre du jeu. Mise à part la castagne, on a droit à de nombreuses séquences assez explosives comme celle du dirigeable, l'assaut des militaires et les nombreux boss qui parsèment le jeu. D'ailleurs, les boss sont assez géniaux. Ils sont généralement imposant, coriaces, redoutables et même classes. Certains boss nécessitent même une approche particulière pour en venir à bout.
Et ce n'est pas tout, Ryu n'est pas qu'un berserker fou, on est forcé de temps en temps de résoudre des énigmes ou plutôt des petits casses têtes, histoire de varier l'action. Ils ne sont pas spécialement durs, mais c'est tout de même sympathique de voir cette volonté de varier le gameplay.
Oh... C'est pas très sanglant. //// Malgré que la capitale abrite des démons, il y a des coins animés.
Jeu hardcore ? Voyons, n'exagérons rien.
C'est moins important, mais c'est bon à signaler. Quand Ryu tue des ennemis, il peut récupérer différentes types d'orbes : des bleues qui régénèrent ses points de vie, des rouges qui font remonter sa barre de Nimpo et des jaunes qui servent en quelque sorte de monnaie.
De la monnaie qui sera utilisée dans la boutique (ou devant des statues particulières) d'un certain Muramasa. Dans sa boutique, on aura le choix à diverses potions et autres pièces d'équipements (bracelet qui renforce l'attaque par exemple...). On a aussi la possibilité d'aller à sa forgerie (il ne s'appelle pas Muramasa pour rien...)pour améliorer les armes en échange des orbes jaunes.
Mine de rien, on trouve un mini-aspect de RPG avec ces notions d'équipements et de potions... Petite parenthèse à part →
D'ailleurs, on passera très souvent chez lui pour acheter des potions (sauf si on en trouve en chemin) car le jeu est plutôt très corsé. Les ennemis font vachement mal. Les dégâts qu'on reçoit sont impardonnables. Il faut être vraiment habile et prendre son temps durant le jeu. Au bout d'un moment, je conseillerais même d'abuser d'une technique assez « cheat » qui consiste à faire une attaque en piquer avec le sabre de ninja (tu sautes et tu attaques bêtement quand tu es à une certaine distance d'un monstre) qui généralement au bout de deux reprises, l'ennemi se fait décapiter.
C'est nul, mais ça permet de tuer des monstres assez simplement sans prendre de risques. Bien entendu, d'autres monstres sont à prendre différemment à cause d'une garde souvent dangereuse. Inutile de dire que contre les boss on prend souvent cher. Cela nécessite de recommencer plusieurs fois pour vraiment comprendre leur façon de se battre et d'adopter en conséquence une technique efficace pour en venir à bout. La plupart des boss sont difficiles, mise à part le dernier qui est simple. C'est un certain bonheur qu'on ressent quand on ressort victorieux contre un boss.
Les boss sont variés et chacun s'affrontent d'une manière particulière.
La difficulté générale du jeu allonge pas mal la durée de vie qui est pourtant déjà très conséquente. On a environ plus de 15 heures de jeu. C'est une durée de vie impressionnant pour un gameplay de ce genre. Le côté exploration doit y jouer un peu. D'ailleurs, on peut s'amuser à trouver dans Vigoor des up-grades pour la magie et la vie et des scarabées dorés. Ces scarabées servent d'échange au bout d'un certain nombre contre un objet chez Muramasa. Quand on trouve la totale des scarabées, on a droit à la compile des Ninja Gaiden sortis sur NES. Great !
Le cuir, les boobs et le sang. Il y a que ça de vrai.
Techniquement, le jeu est une claque visuelle que ce soit pour l'époque et encore aujourd'hui. L'environnement particulier est bien modélisés comme les personnages et autres monstres (à certaines exceptions qui n'ont pas bénéficié du même soin). Le level-design est tout aussi réussi. L'atmosphère que je redit encore une fois si particulière ne plaira pas à tout le monde (et à ceux qui sont allergiques aux boobs), mais faut voir comment c'est beau visuellement le tout accompagné d'une fluidité tout à son honneur. Cependant, je me permets de faire une petite remarque sur la ville centrale du jeu que je trouve un peu vide, mais bon... J'exagère un peu sans doute.
Quant à la mise en scène et aux cinématiques, c'est très réussi. Elles sont accrocheuses et elles en mettent plein la vue.
La bande-son est passagère. Elle accompagne bien l'action et même l'ambiance du jeu quand on est dans la ville. Il y a pas de thèmes grandioses que j'ai vraiment gardé en tête, mais certains étaient très sympa. Le doublage japonais est de bonne qualité. J'ai remarqué que dans le doublage anglais que Gamov a pratiquement la voix du Medic dans Team Fortress 2... A méditer...
Quelques décors sont impressionnants. //// Oh, là il y a un peu plus de sang.
Par contre, c'est là qu'objectivement on peut se fâcher avec Ninja Gaiden : ses caméras.
C'est un problème souvent récurent dans les jeux ce genre, mais c'est d'une frustration... surtout quand on connait la difficulté de Ninja Gaiden.
On a rarement droit à l'erreur, mais quand on se bat dans une zone fermée et que tout d'un coup en bougeant, la caméra se bloque derrière un mur et on ne voit pas le malheureux Ryu ni ses assaillants. Ou alors la caméra se brusque sur le dos de Ryu coupant ainsi notre champ d'action...
C'est gênant, malheureusement il faudra s'y faire. Dans certains cas, il faut à la fois faire gaffe aux monstres, mais aussi au jeu malicieux de la caméra...
Bien entendu, la caméra n'est pas défaillante dans toutes les zones et si ça arrive, le mieux est de sauter n'importe comment et de s'éloigner pour reprendre un meilleurs angle de vu.
Par ailleurs, on peut utiliser la vue à la première personne pour observer les alentours et repérer ainsi les divers bonus cachés. Cela renforce un peu cet aspect exploration dans Ninja Gaiden.
PEGI 16 : Interdit au moins d'haga.
Outre l'ambiance graphique du jeu, Ninja Gaiden c'est aussi un certain flot de violence et d'hémoglobine ! Couper en morceaux un monstre et le laisser repeindre les murs jusqu'à qu'il meurt, cette supériorité sur l'ennemi, un sentiment jouissif de pouvoir !... qui n'existe pas dans les versions occidentales.
Même si le sang est présent dans les versions occidentales. Il n'est pas dans la même quantité et il disparaît rapidement... Où est ce sentiment jouissif de pouvoir alors ? Cette fierté d'en venir à bout de ces monstres puissants ? En plus, il paraît que c'était un excellent moyen de voir si le monstre était mort... Dommage que la censure gâche un peu l'un des plaisirs du jeu.
Petite parenthèse le jeu est aussi choquant pour son premier chapitre, un Haganeren en est ressorti secoué et il voit désormais Ryu Hayabusa comme le psychopathe le plus monstrueux de l'histoire du JV !
Jurrasic Park. //// Il est marrant de voir ce mélange d'univers contemporain et de fantastique malsain.
En conclusion, que dire d'autres.
On a un excellent melting-pot de l'ancienne école par cette difficulté de fou furieux, d'un gameplay de BTA next-gen et son lot d'exploration même si cela reste linéaire dans le fond.
Un excellent jeu pour la XBOX, dur, varié, bien maitrisé et réussi graphiquement. Un excellent défouloir où on risque de rager plus d'une fois. Je conseils d'y jouer avant des examens.
Dernier mot, je n'ai pas testé le Ninja Tournament, mode en ligne qui permet de s'échanger et faire des défis je crois. Enfin, ce Ninja Gaiden a eu droit à une seconde version renommée Ninja Gaiden : Black avec plusieurs bonus et une version plus nommée Sigma apparue sur la dernière génération.
Certains boss sont gros et moches, aucune pitié pour eux alors. //// Ces monstres semblent sortir des CastleVania...