PC   Mirror's Edge   FPS/TPS   2008  PAR Ice 



Ne fantasmez pas, vous ne verrez ce visage dans le jeu.


 Ho, ça faisait un moment depuis ma dernière review. Je crois même que c'est la première depuis la création d'ACK. Vous attendiez A Shadow's Tale ? Metroid Prime 2 ? Perdu, j'ai chopé Mirror's Edge à 10€, et c'est lui qui va nous intéresser, aujourd'hui. Bon euh.. pour commencer, situons le jeu.

Cadre et histoire :

 Dans Mirror's Edge, vous incarnez Faith. Elle est ce qu'on appelle un Messager. C'est à dire qu'elle porte des messages divers d'un point à l'autre de la ville et d'un client à un autre, bien évidemment. Mais à l'ère des sms, des mails, du téléphone et d'UPS, vous vous demandez sûrement pourquoi on a besoin de gens comme Faith ? La réponse est simple. La ville dans laquelle prend place l'action est le cauchemar d'Iwant concrétisé : un endroit totalitaire où tout est contrôlé. Communications comme échanges. Tous sont surveillés. Les habitants se sont rangés là-dedans sans chercher à comprendre. Pourquoi ? Parce que cette vie sans liberté leur assure au moins une chose, une sécurité totale. Mais naturellement tout le monde ne rentre pas dans le rang, et certains tentent de faire bouger les choses, et pour s'organiser, ils ont besoin de Iwant Faith, symbole de liberté pour transporter leurs messages. Elle est par conséquent l'ennemi naturel de la ville. Et les flics la poursuivent sans relâche.
 L'histoire prend place alors que le candidat à la mairie, un type que vous aimez bien car il prône la liberté de toutes et tous, est assassiné mystérieusement. Votre soeur, pourtant flic, se verra accusée du meurtre. C'est évidemment un complot, et vous allez mener votre propre enquête car malgré le fait que vous soyez un messager solitaire et ennemi des flics, c'est de votre soeur qu'on parle et que merde elle est votre seule famille.

L'histoire vous contraindra à coopérer avec un flic, mais pas à l'apprécier.


Gameplay :

 Et ouais, voilà la partie qui nous intéresse. Un jeu qui sort de l'ordinaire. C'est une sorte de Prince of Persia à la première personne. En tant que messager, vous évoluez sur les toits de la ville. Des toits d'une blancheurs immaculée (comme un peu tout le jeu, chaque couleur est immaculée, et c'est rarement le déluge visuel. Deux couleurs dominantes à l'écran, le reste est mineur.). Vous êtes Faith et vivrez en tant que Faith. Vous ferez et verrez tout par ses yeux.

Jusqu'à ce petit câlin avec votre sœur


 C'est là la grande particularité du titre. Courir, sauter, s'accrocher, plonger dans le vide, courir sur les murs, vous ferez tout en voyant par les yeux du personnage. Tomber de haut et amortir sa chute par une roulade tel Link a soudain une saveur incroyablement différente. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce point de vue rend l'action beaucoup plus nerveuse. Courir, sauter un grillage, glisser sous un obstacle, sauter contre un mur puis rebondir dessus avant de s'accrocher à un point qui semblait encore inaccessible il y a quelques secondes vous arrivera souvent. Et pas toujours dans le même ordre. Si vous avez toujours rêvé d'être un Yamakasi, c'est parti.

Vertigineux hein ?


 Évoluer sur les toits est plaisant. Mais rapidement vous vous rendez compte que vous ne pouvez pas aller où vous voulez. De plus, la couleur dominante lors de ces phases, le blanc, ne vous permet pas toujours de distinguer correctement les éléments clés de votre progression. C'est là qu'intervient le feeling particulier des messagers. Le Sens Urbain. Ce dernier colore en rouge chaque point avec lequel interagir. Gouttière, tremplin, tyrolienne, tout y passe. Mais n'allez pas croire pour autant que le chemin est gentiment balisé. Si l'essentiel des voies est sans issue, je reste persuadé qu'il existe souvent au moins un autre chemin alternatif pour atteindre votre but.

 Un autre point important est la présence des flics. Ces derniers sont nombreux. Bien trop pour vous. Et surtout bien trop résistant pour le frêle Iwant Messager de la liberté que vous êtes. Ainsi ne cherchez jamais l'affrontement, sauf si l'ennemi est seul. Vous perdriez. La meilleure solution (et la plus rapide) reste le désarmement d'un ennemi au cours duquel, d'un mouvement rapide et stylé (et variable selon l'ennemi et l'arme qu'il porte, en plus), Faith désarme son adversaire, le met KO et s'empare de son arme.

Et ouais gars, la faible femme t'a eu. C'est fini.


 Tout n'est cependant pas rose dans la vie. Désarmer un ennemi n'est pas un exercice facile. Vous devez aller au corps à corps et attendre qu'il vous frappe. Pendant son mouvement, pendant une fraction de seconde, son arme devient rouge. C'est LÀ que vous devez agir. Et la plupart du temps vous échouerez. (Sauf sur les petits flics avec un pauvre révolver). C'est dans cette unique occurrence que l'état d'extase trouve de l'intérêt. En appuyant sur une touche vous serez en état d'euphorie et vous ralentirez, tout comme vos ennemis, vous donnant ainsi le temps de désarmer vos ennemis bien plus facilement. Attention toutefois, j'ai trouvé que le jeu était mal calibré sur ce point, j'ai appuyé des dizaines de fois au bon moment, et des dizaines de fois j'ai échoué. Et comme il suffit de 2 coups de crosses pour vous tuer (mais vous pouvez survivre à une certaine quantité de balles), ça devient rapidement rageant.

Vous ramassez des armes dont le chargeur n'est pas toujours plein et vous ne les garderez jamais longtemps.


 La présence régulière de flics vous obligeant généralement à fuir (sauf rares occasions signalées par une aura rouge autour d'eux), elle a le mérite de vous forcer à aller très vite et à chercher rapidement la solution pour échapper au tirs qui fusent derrière vous et dont vous pouvez voir les impacts sur les murs que vous frôlez. Ces phases, bien que stressantes, sont sûrement celles où l'adrénaline est la plus forte dans le sens où vous êtes plus que jamais dans l'action, obligé de courir sans avoir forcément le temps de regarder autour de vous, vous fiant à votre instinct et à ce que votre sens urbain vous dévoile à la dernière minute. Oui, de grand moment. Le cœur même du jeu, selon moi.

Point noirs :

 Allez, les défauts, car il y en a. Premièrement la ville est censé être hyper urbaine. Pourtant, des hauteurs ou vous évoluerez, vous ne verrez que deux-trois passants en contrebas et des voitures qui passent en klaxonnant parfois. Le reste sera essentiellement composé de rats fuyant lorsque vous vous approchez.
Quelques bugs sont également à signaler. Ils sont certes mineurs (une porte protégée par une barrière invisible) mais sont frustrants.
La jouabilité n'est pas la plus instinctive qui soit. Il m'arrivait encore à la fin du jeu de me tromper de touche... frustrant de rater un enchainement pour ça u_u
Les environnement intérieurs, très serrés, sont propices aux combats et à des phases de plate-forme plus précises et moins nerveuses. Mais il aurait été appréciable qu'il y fasse moins... sombre.
Les cinématiques entre chapitres adoptent un cell shading bizarre que j'ai trouvé immondément laid. Après chacun ses goûts... jugez.
Et enfin, évoquons LE défaut qui tue. La durée de vie. Le jeu se compose de 8 chapitres que vous bouclerez en une demi douzaine d'heures. Enfin perso j'y ai joué de 18h30 a 21h30 et de 8h à 13h, et je m'arrête souvent genre une demi-heure entre chaque chapitre. Donc comptez environ 6-7h pour le finir. C'est peu. Bien trop peu. Mais au prix où on peut le trouver aujourd'hui (10€ dans mon cas), c'est largement acceptable.


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