Castlevania
Symphony of the Night
Symphony of the Night
Oh, je peux voir mon reflet sur la lame de mon épée.
L’un des épisodes les plus célèbres et acclamés, Symphony of the Night ( [MODE IWANT] Akumajô Dracula X Gekka no Yasôkyoku [/] )est aussi la passerelle vers une nouvelle ère de la saga, aussi appréciée que détestée par certains puristes.
On connait ainsi, pour la plupart, cette aventure de Castlevania, qui a été la première à développer véritablement le genre « Metroidvania » (le jeu Simon’s Quest contenait certains ingrédients).
Aujourd’hui encore, cet épisode reste une référence et n’a peu vieilli.
The last vampire is in captivity. The Transylvania is at peace.
Après une introduction des plus surprenante et originale, le prologue nous narre l’époque de 1797 ou la défaite du comte Dracula par le dernier descendant de la lignée des chasseurs de vampires, Richter Belmont.
Quelques années après, Richter disparaît mystérieusement et le Castlevania refait surface, synonyme du retour du maître des ténèbres… Maria Renard, la belle-sœur de Richter, inquiète de l’apparition du château démoniaque et de l’absence de Richter, part enquêter dans le manoir des ténèbres. Au loin, l’énergie néfaste du Castlevania réveille une ancienne entité qui avait juré de dormir pour l’éternité : Alucard, le fils même de Dracula qui avait juré sa perte aux côtés d’un ancien Belmont.
Alucard voit avec lassitude et dégoût le retour de son père et se lance à l’assaut du Castlevania, mais Death l’attend…
Tellement culte. //////// La petite loli en rose de Maria a bien changé depuis sa première aventure, tant mieux.
Symphony of the Night est sans doute le premier épisode a proposer un scénario original nous mettant dans la peau d’un autre héros autre qu’un chasseur de vampire : un vampire et pas n’importe lequel, un vampire haut de gamme.
Véritable cure de jouvence que de faire renaître l’un des quatre personnages principaux de l’aventure sur NES Dracula’s Curse, Alucard en est transformé par la dessinatrice Ayami Kojima. Transposé à travers un style de dessin tout à fait unique et personnel, Alucard est devenu un homme beau, aux cheveux longs et grisâtre (Sephiroth !), habillé toute en élégance, nous faisant presque oublier le « costume d’Halloween caricatural» qui le représentait, pour se ranger peut-être à un style « plus à la mode ».
Qu’importe cette transformation, Alucard dégage un fort charisme dans cet épisode.
Dans le château hanté, personne ne vous entend crier... SAUF si les fenêtres sont ouvertes.
La série des Castlevania était connue pour sa densité en tant que jeu de plate-forme très arcade (malgré des exceptions), Symphony of the Night rompt avec ce genre pour reprendre le gameplay d’exploration vue de profil à la Super Metroid, mais la plate-forme ne reste pas absente à défaut de la présence d’un vide mortel.
On incarne Alucard qui doit explorer de fond en comble l’immense château de Dracula pour arriver au boss final. Notre progression s’avance de manière logique, on récolte au fur et à mesure des artefacts nous donnant de nouvelles capacités comme le double-saut, nous permettant ainsi de revenir à d’autres endroits auparavant inaccessible pour avancer notre exploration.
Le célèbre passage des Mermen est présent dans cet épisode, notons qu'Alucard est allergique à l'eau. /////// Le niveau de l'église est l'un des meilleurs.
La structure du jeu est bien faite et reprend presque grossièrement le principe des Metroid. Le château est divisé en plusieurs sections assurant une grande variété (tour horloge, cavernes, église, arène de combat, bibliothèque…etc.) dont elles même sont divisées en plusieurs salles s’emboîtant de façon logique. On a d’ailleurs une carte générale des salles et donc du château en entier, cette carte se complète au fur et à mesure des coins qu’on explore, de quoi d’exciter notre envie d’explorer et de découvrir les différentes zones du château.
Même si au cours de sa quête, on rencontre et on discute avec plusieurs personnages, on trouve quand même un peu cette ambiance Metroid, la solitude.
En effet, contrairement aux autres épisodes qui ont suivi cet épisode, l’aventure est peu linéaire étant donné qu’on ne sait pas précisément où il faut aller. On dérive dans le sombre château sans réellement connaître le fond de la quête d’Alucard, à part le flou « I have come to put and end to this. », on nous dit pas précisément où il faut aller et d’une certaine manière, on avance surprise par surprise en explorant la sombre bâtisse. On découvre un nouvel artefact qui nous donne une nouvelle capacité et hop, on se demande dans quel coin je pourrais l’utiliser pour progresser dans mon aventure… et c’est ainsi qu’on évolue dans le jeu.
L’aventure possède plusieurs fins et là, il faudra réfléchir encore plus pour trouver la méthode pour arriver à la véritable fin, chose qui ne sera pas vraiment évidente.
Alucard aussi sait reculer en arrière après avoir été touché par un monstre... il n'en reste pas moins Belmont !
Il est temps de développer un peu sur le gameplay qui anime Alucard. Si l’opus se rapproche globalement d’un Super Metroid, on trouve quand même des subtilités en plus. On commence d’abord par la notion de statistiques de « RPG ».
En effet, Alucard évolue comme un personnage de jeu de rôle dans ce qu’il y a de plus classique. Il a sa barre de points de vie et de magie, il y a une notion d’équipements pour améliorer nos statistiques et le personnage peut évoluer quand il emmagasine un certain nombre d’expérience en tuant les ennemis.
C’est donc très classique, mais c’est le petit « truc » qui lui permet de se distinguer deSuper Metroid. De plus, il y a la présence d’un marchand dans le jeu, c’est dire. (notons qu’en dehors de Renom, le bibliothécaire est le seul marchand a avoir une place véritablement « crédible » dans le château)
Ce passage est un clin d’œil à Chi no Rondo. /////// On peut récolter certains bonus qui augmentent directement nos statistiques.
En plus de ces caractéristiques de RPG, Alucard trouvera tout le long de sa route, de nombreux objets. Si on n’évitera pas les classiques objets de soin qu’on équipe directement à Alucard pour les utiliser in-game (comme il a deux mains, une main pour une arme ou un objet consommable) ce qui est un peu laborieux à la longue, on récoltera aussi des pièces d’équipements comme on peut trouver au fur et à mesure un vaste arsenal aussi varié que puissant, une évolution pour la série qui nous avait habitué au classique Vampire Killer.
En plus des pièces d’équipements, je parlais de fameuses reliques qui nous donnaient de nouvelles aptitudes pour progresser. Ces reliques sont évidemment uniques et rares (généralement un boss n’est pas loin) et elles se divisent en trois catégories.
La première nous permet de nous transformer (en chauve-souris comme en loup), la seconde nous donne de nouvelles capacités physiques comme le double-saut et la dernière nous permet d’invoquer un « familier » (une sorte de petite créature) qui combattra à nos côtés automatiquement.
En plus de ces pouvoirs, Alucard peut utiliser certains sorts en faisant un combo lorsqu’on est équipé de certains objets… Et n’oublions pas les classique sub-weapons de la série qui viennent s’ajouter.
Vous pouvez utiliser ce numéro vert pour tout monstre moche et méchant qui se fait maltraiter par un vampire powerful et overcheaté.
Notre sens de l’exploration est mis à rude épreuve pour trouver l’ensemble des objets du jeu et au final, on aura un Alucard armé jusqu’aux dents qui s’en va en guerre contre les nazis… Hum, hors contexte.
Bref, la customisation de notre vampire national est l’un des points central de cet opus, mais il y a un revers à ce beau monde.
En effet, le jeu ne présentera pas la moindre difficulté si on s’équipe au maximum tout en prenant le soin de monter notre niveau d’expérience, niveau qui monte très vite. Qu’est-ce qu’on a donc ?
Un bestiaire et des boss qui sont peu coriaces et peu redoutable face à la force majestueuse et parfois abusive du vampire. Notre force augmente plus vite de ce qu’aurait voulu une difficulté progressive normale. A moins d’être insensible au challenge, on ne peut être que frustrer face à la destruction rapide et sans mal des boss et des différents monstres parcourant le château.
Ce qui est fort dommage, car le bestiaire est très soigné (on retrouve quelques sprites de «Chi no Rondo entre autre), très vaste et je ne parle pas des nombreux boss, imposants, disposant d’une mise en scène réussie, d’une beauté et d’une belle inventivité pour certains. De plus, si les points de sauvegardes sont bien disséminés dans le château, on regagne néanmoins tous nos points de vie en s’y rendant dans la fameuse salle. On est moins stressé quand on s’aventure dans le château, car on reste rassuré par la présence de ces salles.
Certains boss impressionnent pour leur beauté, d'autres pour leur laideur comme le désormais emblématique Granfaloon.
Il y a plusieurs boss voulus pour l’avancée de la quête principale comme de simples boss presque optionnels qui bloquent seulement un passage… L’aventure est presque intense en termes d’actions, que notre sens de l’exploration dans notre volonté de découvrir chaque nouveau lieu. Ce genre d’aventure est toujours un délice pour les explorateurs face à des décors et un level-design ingénieux et accrocheur.
Globalement, Alucard renferme de nombreuses possibilités de gameplay et c’est un personnage fluide et réactif. Peut-être qu’on restera frustré face à la rigidité du vampire (on ne peut courir !), mais j’imagine que c’est une volonté de rester dans l’esprit de la série avec son éternel héros rigide. En tout cas, on ne peut pas vraiment le voir comme un défaut et il existe des astuces pour se déplacer plus vite comme la très classe esquive du vampire (en appuyant juste sur « Triangle »). Cependant, certaines actions à réaliser sont parfois complexes, mais une fois l’effet pris, ce n’est que du bonheur.
Malgré tout, le jeu peut-il resté bouder pour sa difficulté ?
On peut quand même trouver des astuces pour se donner du challenge, pour cela il faut se donner des handicaps. Un joueur normal s’équiperait sans doute toujours des meilleures pièces donnant les meilleures statistiques, dans le cas contraire pour monter la difficulté, on ne s’équipe de rien et on garde seulement la première épée du jeu (l’espèce d’épée rouge qu’on obtient sur un zombi). Maintenant, on a un challenge plus intéressant face aux boss comme aux monstres où ils se révèlent plus coriaces. Le défi est plus appréciable dans ce sens.
Certains ennemis se montrent pitoyables à l'inverse de ce gros démon, surtout lors de la première rencontre.
Néanmoins, on pourra toujours trouver ça « moche » de dire que pour monter la difficulté du jeu, je suis obligé de me mettre des handicaps…
La difficulté aura peu d’incidences sur la durée de vie du jeu, le jeu est ni trop long ni trop court pour le genre. On pourra peut-être découvrir la véritable fin en moins d’une dizaine d’heures et le finir à 100% sous une quinzaine d’heures de jeu (si on aime la collecte d’objets et le côté parfois aléatoire, explorer tout le château et affronter ses boss « cachés »). Une durée de vie que j’estime honorable, l’aventure étant intense et on la termine sans en être frustré (hormis le faible challenge) tellement que le jeu est varié.
Ceci dit, la seconde partie du jeu pourrait paraître redondante. On effectue aussi pas mal d’allés et retours dans la demeure du vampire, mais on peut débloquer des salles de téléporteurs pour diminuer le trajet.
Quand la 2D nous faisait rêver.
Techniquement, le jeu nous offre une 2D sublime et inspirée. Le château de Dracula n’a jamais été aussi fascinant à explorer que dans cet épisode. Chaque section du château offre un style unique qui ne se répète pas, une esthétique oscillant entre le gothique, le baroque et le classique.
Certaines salles sont sublimées par des effets de lumières (la chute d’eau dans les cavernes !) ou des effets de 3D donnant une profondeur saisissante au décor. Les sprites sont tout aussi réussis, surtout celui d’Alucard ou la modélisation, parfois glaçante et effrayante de certains boss.
La création artistique de ce jeu est l’un de ses piliers majeurs, comme on peut rester impressionner face au chara-design de Kojima, qu’on aime ou pas, donnant une nouvelle jeunesse au background de la série. Les fans de Schwarzy seront déçus cependant.
Il y a peu de zones en extérieures, mais elles restent magnifiques. //////// La classique Tour Horloge est évidemment de la partie, les fans de Chi no Rondo reconnaîtront le level-design qui est identique.
Un dernier mot sur la bande sonore, elle aussi est marquée par un renouvellement de style dans la série.
Somptueuse, les musiques sont dirigées par Michiru Yamane qui s’occupera de la plupart des futurs opus (le trio IGA, Kojima et Yamane). Chaque secteur du château a sa propre musique, en adéquation avec son style pour en créer une atmosphère unique. D’une musique poétique, à une musique rythmée sous un air de rock, à un air jazzy pour finir sur une ambiance malsaine et dérangeante, les musiques du jeu sont très soignées. Il faut dire que la bande son est généralement l’un des points les plus appréciés pour chaque opus de la série.
Quant au doublage anglais, il est assez moyen, mais culte. « What is a man ? A miserable Pile of Secrets ! »
Tellement emblématique.
Anecdote.
Au final, cet opus est un pilier majeur dans la série en termes de renouvellement, qu’on aime ou pas la direction prise ensuite. En reprenant le concept des Metroid pour en faire un gameplay à sa sauce et à son backrgound, on a une aventure fascinante qui nous fait voyager dans un univers somptueux remplis de détails.
Si le scénario est moins linéaire qu’à l’accoutumée et que le héros Alucard restera le premier héros de la série a posséder un backrgound et une psychologie plus développée qu’à l’accoutumée, l’histoire ne reste pas transcendante, mais elle possède quelques rebondissements.
On restera néanmoins sur sa faim (ou pas) face à une difficulté trop timide, mais nos yeux et notre plaisir ne restera insensible devant l’atmosphère de cette aventure.
Enfin, sachons le qu’il y a eu une seconde version de cet opus sur SATURN, bien plus complète. Maria Renard et Richter Belmont sont directement jouable dès le début, il y a deux nouvelles sections dont un nouveau boss…etc. L’intérêt de cette version réside à priori pour ses deux nouvelles sections, mais elles restent minuscules et au final, on visite une première fois et on y retourne plus après. De plus, le jeu est coupé par des temps de chargement entre chaque section et le jeu est disponible qu’au Japon. (et graphiquement, il y a des détails en moins)
Ce combat est assez mémorable. ///////// Cette salle de la chapelle est juste grandiose.