Nintendo 64   Castlevania : Legacy of Darkness   Action/Aventure   1998  PAR Weldar 



Castlevania : Legacy of Darkness



Sorti dans la même année queCastleVania, l’opus Legacy of Darkness est en fait la version + ou supérieure de ce précédent opus, ou plus exactement la version qui devait sortir, que Konami nous délivre finalement avec un certain retard.
En effet, le héros Cornell était présent lors du premier développement du jeu original, mais il fut retiré pour sortir la fameuse première version CastleVania avec Reinhardt et Carrie. Ce n’est donc que quelques mois après, que Konami et la KCE Kobe corrigent le tir en proposant la version complète de l'épopée vampirique de la Nintendo 64.


Les réveils difficiles de Dracula.

Bien des années avant que Reinhardt Schneider et Carrie Fernandez affrontent Dracula, de terribles événements s’étaient déroulés en Valachie. Une série de disparitions mystérieuses de jeunes femmes entouraient le vieux château du comte Dracula…

La Mort, la sorcière actrice et le vampire Gilles de Rais complotent pour ramener le maître des ténèbres, Dracula, à la vie. La dernière fille qu’ils ont enlevée se prénomme Ada, la petite sœur de Cornel, un guerrier expert en art martiaux.
Voyant son village en flammes causé par des esprits maléfiques et que le seul membre de sa famille encore en vie est sa sœur Ada. Cornell fait appel à son odorat sur-développé pour retrouver la trace de sa sœur et c’est ainsi qu’il se retrouve aux abords du château, en traversant le lac brumeux…

Cornell, alias "Croissant de Lune Bleu", est un homme-bête qui a scellé une partie de ses pouvoirs pour vivre en harmonie avec les humains.
Durant sa quête, il reverra un ancien ami, l’efficace colporteur Renon et il sauvera un enfant, Henry, qui des années plus tard, deviendra un guerrier de l’église pour sauver d’autres enfants, enlevés par l’armée de Dracula…


Cette fois-ci, c'est la Mort qui fait la fête sur le cercueil de Dracula. Les valeurs se perdent... Cornell se la joue Richter Belmont en explosant des squelettes dans un village en flamme.


Cette "nouvelle" aventure, que je fais bien de préciser entre guillemets, propose d’incarner un nouveau personnage totalement inédit dans la saga Castlevania dont ses péripéties sont censées lever le voile sur certains mystères du précédent épisode de la Nintendo 64. On a donc affaire à une préquelle, mais l’univers n’est pas à 100% inédit vu qu’on marchera sur les pas que fouleront plus tard Reinhardt et Carrie.
Ainsi, on retrouve quelques stage identiques de la précédentes aventure (la Villa, la muraille du château), mais aussi des stages inédits et de nombreux vieux stages ont été remodelés (la Forêt du Silence) pour offrir une aventure qui restera assez inédite sur la forme. Si Reinhardt et Carrie comptabilisaient chacun 10 stages pour arriver au boss final, dans ce nouvel opus, ce sera 14 avec Cornell.

En effet, le contenu a été revu à la hausse et l’aventure de Cornell propose des nouveaux lieux à traverser pour justifier, ou presque, l’acquisition de cet opus. L'homme-loup aura l’occasion d’avoir le mal de mer sur un navire fantôme, de visiter une tour des arts, d’avoir le vertige sur le mur extérieur ou de courir dans la tour en ruine. L’aventure est plus longue et les stages remodelés sont bien meilleurs que les originaux. Avec le recul, on peut noter que les stages de Cornell réussissent à mieux doser le mix plate-forme et aventure, bien que la plate-forme reste prédominante à mon sens. De plus, l'homme-bête ne visite pas le célèbre "Centre du Château", il préfère enchainer les différentes tours du château qui sont très orientées dans la plate-forme…


Les nouveaux stages sont sympathiques et les passages de plate-forme, toujours aussi délicates. Cornell envoie des espèces d'éclairs qui atteignent automatiquement la cible si le joueur est à la bonne portée.


Ce qui rend cette suite indispensable, si vous hésitez encore, c’est que l’aventure de Reinhardt et Carrie sont disponibles une fois qu’on a terminé l’aventure de Cornell et de Henry, second personnage inédit dont on y reviendra plus tard, donnant ainsi un souci de cohérence dans la chronologie de cette histoire. Cependant, les révélations faites dans l’histoire de Cornell ne justifient pas l’acquisition de cet épisode, même si le scénario de l’homme-loup demeure tout aussi sympathique que ceux de Reinhadt/Carrie.

Quant aux aventures de Reinhardt et de Carrie, elles sont identiques au premier opus, hormis d’avoir le stage du lac brumeux en plus, ainsi que les stages modifiés comme la Forêt du Silence ou la Tour des Sciences remplaçant les "premières versions".


Cornell, habile de ses griffes.

Le gameplay n’a pas évolué, mais il s’est amélioré, ou du moins légèrement.
La fonction Lock est devenue plus précise dont une petite cible se colle désormais sur l’ennemi, il suffit alors d’être à la bonne portée pour que notre attaque principale touche notre adversaire avec un certain automatisme. Cela rend les combats plus aisés à prendre en main, l’environnement 3D et la caméra ne facilitant pas toujours les choses, un défaut qui était hérité de la "précédente version".
Néanmoins, le système de visée avec Cornell n’est pas toujours précis suivant certaines situations, quand il y a plusieurs cibles en mouvements par exemple. On frappe dans le tas en évitant le contact des monstres.

"Corny" est un combattant efficace et un personnage adapté pour les débutants si j'ose dire, du moins en comparaison de Reinhardt. Il a beau être un expert en art martiaux, il attaque pourtant à distance en provoquant un mouvement d’air avec ses bras… Il lance une espèce de projection en forme d’éclair. C’est une attaque qui a une portée moyenne, mais Cornell ne peut pas attaquer tout en marchant contrairement à Carrie par exemple, sauf quand il saute. Néanmoins, le fait est qu’il peut conserver une certaine distance avec ses adversaires facilitent les choses, même si le jeu n’est pas forcément facile.
Par ailleurs, la recette reste la même depuis le premier jeu de la Nintendo 64. L’homme-loup dispose aussi d’une attaque secondaire en donnant des coups de griffes, une attaque faible, sur une très courte portée. C’est une attaque adaptée pour dégager des ennemis encombrants quand ils sont au corps à corps, ou pour détruire des objets comme les fameux braséros.


Cornell ne comprends pas qu'il n'ait pas autant de groopies que son collègue Alucard. Les prémices à Twillight... Renon est fidèle au poste, le personnage le plus charismatique du jeu vidéo, niark niark.


Les "Sub-Weapons" sont toujours de la partie et petite nouveauté, il est possible d’accumuler jusqu’à trois armes identiques pour en envoyer autant sur une seule lancée. Nos guerriers savent se montrer plus efficaces désormais.
On peut noter aussi un petit ajout sympathique. Les "Upgrades" sont désormais plus significatifs. Quand on en ramasse un article de renfort, un halo nous entoure pendant une seconde et on voit que la couleur de l’attaque a changé. C’est un petit détail appréciable pour rendre cette montée en puissance plus pertinente. Notons que le fouet de Reinhardt se transforme en chaine avec le boulet, puis en fouet de lumière, c’est une petite référence très sympathique.

Enfin, retour sur notre Cornell, il a un pouvoir bien à lui qui définit après tout sa nature, celle de se transformer en loup-garou. Il suffit de presser la touche L et "Cornou" se transforme en puissance bête où ses coups sont plus puissants. Cependant, cette force a un prix. La transformation consommera automatiquement tous les joyaux (pour rappel, ce sont les bonus qui permettent d’utiliser les "Sub-Weapons") dont une fois que le compteur soit arrivé à zéro, Cornell reprendra sa forme humaine. Il n’est pas possible de désactiver ce pouvoir une fois la transformation soit lancée et il n’est pas possible d’utiliser des "Sub-Weapons". C’est ce qu’on appelle en général une arme à double tranchant.
C’est un pouvoir qui est conseillé d’être utilisé contre des boss assez violents. Notons que le background du bestiaire a été revu et on retrouve pas mal de nouvelles têtes qui sont des monstres emblématiques dans la saga comme les Puceman, les Harpies, Médusa ou un Serpent de mer. Les vampires restent à l’honneur, même si le cadre horrifique reste moins présent durant l’aventure de Cornell, hormis une introduction digne d’un film d’horreur où une jeune fille est poursuivie par un monstre.


Un premier boss très impressionnant, héritage du serpent de mer de Chi no Rondo. "Corny, mon ami! Viens là que je t'accole!"


Enfin, le jeu conserve les même éléments entre une gestion d’un inventaire, les états secondaires du personnage, un cycle jour/nuit et des interactions avec l’environnement. C’est normal d’une certaine manière, vu que c’est une version + d'un jeu existant.


Henry est arrivé, sans se presser.

Il n’y a pas d’autres ajouts à notifier. La maniabilité et la gestion de la caméra resteront toujours très particulières et frustrantes, bien que la caméra, on peut la remettre en place derrière nous, en pressant la touche R.
Seulement, Cornell, Carrie et Reinhardt ne sont pas les seuls personnages jouables. Il y a un quatrième personnage qui se débloque plus tard, c’est Henry, l’enfant sauvé par Cornell, devenu alors, un soldat de l’église.

L’aventure de Henry est assez particulière. Ce n’est pas une quête qui poursuit une histoire précise, c’est plus un personnage bonus avec un objectif spéciale.
En 1852, Henry est envoyé par l’église pour sauver 6 enfants détenus dans le château de Dracula en moins de 7 jours à travers 6 stages. Inutile de dire que la tâche est loin d’être aisée, surtout que les enfants sont bien dissimulés. Il faudra bien visiter chaque stage pour dénicher l’enfant, tout en restant dans les temps impartis, car su septième jour, si tous les enfants n'ont pas été sauvé, ce sera le Game Over automatiquement.

En revanche, Henry est un sacré gaillard. Il est armé d’un pistolet qui peut tirer 6 coups et Henry peut attaquer sur une longue distance tout en marchant. Il est aussi agile que Cornell, mais sa longue portée dans l’attaque fait la différence, même s’il doit recharger son arme au bout de 6 coups.


Henry n'a peur de rien, même des terribles cerbères! Globalement, le jeu est plus joli, même si la différence n'est pas percutante.


Par ailleurs, graphiquement, le jeu  s’est amélioré, même si le brouillard de la N64 reste présent, sauf dans le Lac Brumeux, c'est tout à son honneur. Les textures se sont arrangées, il y a plus de détails dans l’environnement et le charme du jeu original reste présent, mais avec moins de motards.
Le jeu prend en charge l’Expansion Pak, qui permet d’afficher une résolution plus élevée, incluant des soucis de trame… Il faut un Controller Pak pour sauvegarder sa partie avec les joyaux blancs dissimulés dans les stages, ce qui est fortement recommandable…

Avec les nouveaux stages, de nombreuses musiques ont été ajoutées, dont des remixes assez fabuleux comme The Sinking Old Sanctuary (Tour des Arts), dommage cependant que les dialogues de Dracula ne soient plus doublés, ils étaient impressionnants.
L'atmosphère sera toujours une qualité dans un Castlevania et n'en déplaise aux détraqueurs des opus 64, Legacy of Darkness en fait parti.

La jouabilité restera toujours aussi délicate, les déplacements sont assez sensibles et la gestion des sauts peu évidentes. Le coup sera toujours à prendre.


Les stages revisités sont plus équilibrés et bien meilleurs... à titre personnel. La Tour des Sciences restera toujours aussi anachronique et délirante, du steampunk en perspective!


Pour l’anecdote, les épisodes 64 ont été retirés de la chronologie officielle de la saga par le producteur de l’époque, Koji Igarashi, dont il justifiait que c’était par demande de Konami, car c’étaient des projets mineurs. Néanmoins, IGA arrange sa chronologie plus tard en incluant ces épisodes, en plus d’ajouter carrément Cornell dans le versus Castlevania Judgment… dans une armure mécanique… Pauvre Cornell, que t’ont-ils fait…







Alors, si on oublie le choix de sortir la version "parfaite" de l’épisode 64 quelques mois après sa sortie, Castlevania : Legacy of Darkness est bien le jeu à acquérir si on devait faire le choix entre les deux. Ceux qui possèdent déjà le premier jeu, l’argument est moins facile à développer, même si Legacy of Darkness possède un certain nombre d’ajouts (personnages, stages, boss) pouvant faire pencher la balance du bon côté.
Hormis ces éléments, le jeu présente techniquement les mêmes lacunes du premier épisode, malgré une certaine optimisation, qui pourront freiner les moins courageux... mais vraiment les moins courageux. Pour autant, le jeu reste abordable en prenant un certain recul et c’est l’une des aventures les plus originales de la saga en plus d’avoir un héros poilu assez classe.


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