Nous sommes en 1995, un an après la sortie de Shin Megami Tensei If..., il était temps pour Atlus de faire le saut vers la 3D. Ceci étant dit, il décida de ne pas simplement faire « Shin Megami Tensei 3 » mais de séparer la série en deux grosses sous-série. D'un coté « Persona » qui garda le coté « étudiant » et prend vraiment les racines de son gameplay dans Shin Megami Tensei if.. Et de l'autre Devil Summoner qui euh, part plus dans les histoires de démon sans aller aussi loin que Shin Megami Tensei premier du nom.
J'aimerais dire que ce Devil Summoner en exclusivité sur Saturn est celui que je vais tester, mais ne parlant pas la langue de Nobunaga, je parlerais plutôt du second opus ressortis récemment sur 3DS et bien présent dans tous les magasin de France... (Ou pas... Il est vraiment rare...) Ils auraient pu l'appeller « Devil Summoner 2 » mais non, alors cela donne la très classe appellation de « Shin Megami Tensei : Devil Summoner : Soul Hackers »,
Sortis en 1997 sur Saturn, le jeu semble avoir gagné assez de succès pour engendrer une version doté d'une préquelle sous la forme d'un visual novel ainsi qu'un compendium visuel sur CD. Atlus ne s'arrêta pas là et donna au jeu un portage sur Playstation en 1999. Je suis loin d'avoir évoqué tous les produits dérivés mais toujours est-il que le jeu avait une certaine aura mystique sur les fans de Shin Megami Tensei. Quelle ne fut la surprise lorsque non seulement un remake 3DS allait voir le jour mais en plus il allait être distribué en occident !
Que se cache derrière l'un des jeux les plus réputés de cette saga ?
It's spookie for you
Le jeu prend place quelques années après le précédent opus (pas comme si ça changeait grand chose pour nous...) dans la ville d'Amami City. A la base simple petite bourgade sans prétention, elle devint un centre hyper moderne à la suite d'un plan de re-développement. Ainsi, des ordinateurs sont offerts à tous les citoyens avec connexions hyper rapide, des pièces d'identités digitales et de la monnaie virtuelle (à l'époque les cartes bancaires c'était le futur, si si).
Anami City a tout de l'univers cyberpunk... mais avec un ton léger voir un peu délirant ! (3DS)
Notre protagoniste fait parti d'un groupe de hacker passionné : Les Spookies. Ces derniers sont très excité puisque Paradigm X, un monde virtuel dans lequel on peut se connecter va bientôt ouvrir officiellement ses portes dans la ville, permettant à chaque citoyen d'avoir une identité virtuelle.... Un super MMO en somme ! Mais les choses dégénèrent lorsque le protagoniste et son amie d'enfance Hitomi s'en vont hacker la liste des participant à la beta ouverte de ce jeu. Ils découvrent en effet un COMP, ces ordinateurs servant à invoquer des démons. Dans celui là cependant, une âme semble s'en échapper et se précipite alors sur Hitomi afin de la posséder ! Ce démon, c'est Nemissa qui est atteinte d'amnésie et n'a aucune idée de qui a bien pu la piéger dans cet ordinateur. Ainsi, deux âmes aux caractères opposés habitent le même corps : La plutôt sérieuse Hitomi et la limite débauchée Nemissa.
Pendant ce temps, les membres des Spookies vont se rendre compte que les choses tournent de moins en moins rond au sein de la ville. Et de plus en plus de personnes semble souffrir d'une maladie étrange après avoir joué à Paradigm X... Qui mène donc les ficelles de ce puzzle ?
Les Spookies dans leur habitat naturel (PSX/Saturn)
Shin Gameplay Tensei
Du point de vue du jeu, nous avons un gameplay ressemblant assez fortement à la saga Shin Megami Tensei dans son ensemble : Une worldmap assez restreinte sur lequel on se déplace pour aller de point clé en autre point clé, les personnages n'apparaissent que quant on tombe sur leur case et bien évidemment, les fameux donjons à la première personne ! De plus, le personnage peut bien évidemment discuter avec les démons qui l'attaquent, pour les faire venir dans l'équipe mais aussi les fusionner pour en avoir un nouveau. Et enfin, il y'a bien 6 personnages dans l'équipe, la plupart seront remplis par les démons que le joueur aura réussi à attraper après les avoir invoqué. Pas de secret dans tout ça, vous pouvez lire ma review de Shin Megami Tensei premier du nom pour plus de détail sur le sujet.
Alors qu'est-ce qui change ? Déjà les démons ont beaucoup plus de personnalités qu'auparavant, non seulement ils faut toujours autant trimer pour les recruter mais en plus, ils continuent à se faire entendre une fois mis dans votre équipe ! Ainsi, tous ont une jauge de loyauté qui descend lorsqu'ils font une action qui ne leur plait pas, certains démons avec la personnalité « Sly » n'aiment par exemple pas se salir les mains en attaquant directement, les démons soigneurs n'aiment pas attaquer tout court d'ailleurs, heureusement d'autres démons sont « bêtes » et sont content dès que vous leur ordonnez quoi faire. De manière générale, un démon fera tout ce que vous lui dîtes si sa barre de loyautée est au maximum, les choses se gâtent lorsque ce n'est pas le cas.
Les démons ont des capacités à parler plus ou moins élaborés...
Ce qui ne les empêche pas de vous poser des questions sur le sens de la vie ou des choses bien plus bête ! (3DS)
Ce système bien que parfois contraignant donne lieu à des situations assez uniques comme ce fichu démon qui m'envoyait paitre à chaque fois que je lui demandais de faire autre chose que son sort de magie ultra puissant qui lui bouffe tout ses Mps. Ou encore ce démon extrêmement intelligent qui corrige mon ordre pour soigner tout le monde à la place parce que c'était effectivement la bonne décision à faire à ce moment là. Pour compenser, d'autres démons vous sortiront un très valorisant « Je vous suivrais partout maitre ! » à chacune de leurs attaques. Cet apport de personnalité de la part des démons est vraiment l'une des plus grandes originalités et qualités du jeu à mon sens. Bien que cela ne soit pas toujours au goût de tous.
Ces démons sont toujours invoqués grâce à un ordinateur mais celui ci est customisable pour pouvoir proposer de nouvelles fonctions qui vont du fait de regagner de la vie à chaque pas à celui de voir le nombre d'XP qu'il faut pour passer au niveau suivant directement sur l'écran en passant par l'indispensable fonction permettant de sauvegarder n'importe où. Le joueur ne peut choisir que 5 de ces fonctionnalités ce qui peut faire hausser le sourcil aux joueurs les plus jeunes. Beaucoup de ces fonctions arrangent grandement l'ergonomie du jeu, pourquoi ne pas le laisser tous le temps gratuitement alors ?
Bon là, Mabufula il est content, ses points de loyauté vont sans doute augmenter...
Si je lui avais demandé d'attaquer il aurait peut être fait la tronche par contre...(3DS)
Comme dit précédemment, il est toujours possible de fusionner deux voir trois démons pour en créer un plus fort, toujours issu d'une certaine mythologie mais Soul Hacker rajoute en plus un démon particulier : Le Zoma. Il est très facile à invoquer et à garder et le fusionner avec un autre démon ne le fait pas changer de forme, il reste un Zoma, ses capacités ont juste été améliorés tout en prenant les skills de l'autre démon. C'est comme un immense trou noir qui absorbe tout ce qu'on lui donne ! Je l'ai vraiment trouvé très flippant ce démon... Il m'a cependant servi de nombreuses fois au cours du jeu afin d'adopter de nouvelles stratégies.
Car oui, si le gameplay de Soul Hackers brille quelque part, c'est par le fait qu'il soit si bien équilibré ! Ce qui est finalement assez rare pour un SMT pré-PS2 pour ce que j'en ai fait. Les batailles ne consisteront pas à marteler la plus grosse attaque disponible sur les ennemis mais bien à les connaître grâce à leur analyse (sur l'écran du bas sur 3DS) pour exploiter leur faiblesse (ou au moins éviter de balancer une magie qu'ils reflètent). Sans doute les prémisses du système « Press Turn » qui arrivera par la suite de la saga. Reste que les possibilités de jeu étonnante offertes par les jeux de la sage offrent ici au joueur sa substantielle moelle, lorsqu'un boss pose des difficultés, il est plus sage de repenser sa stratégie, se buffer/débuffer ou virer des démons avec des mauvaises faiblesses plutôt que s'entrainer bêtement.
Ça a l'air de rien, mais si le genre du RPG tour par tour peut en rebuter plus d'un, il permet aussi d'être plus stratégique en théorie. Pas tant de RPG le font réellement cependant, et Soul Hacker sort ainsi divinement de la masse !
Il existe dans toutes les versions un Auto Battle permettant aux démons d'agir comme bon leur semble ou de répéter les dernières actions...
Plutôt sympas. (PSX/Saturn)
Old Boy
Si Soul Hacker eut un grand succès à l'époque en 1997 au Japon, le jeu, bien qu'aillant eu un accueil plutôt positif ne fut pas élevé en « masterpiece » lors de sa sortie en Europe en 2013. Le jeu a plutôt vielli et possède également des défauts que l'on était pas habitué à voir dans un Shin Megami Tensei !
En effet, le scénario est assez déroutant pour un relatif habitué de la saga. Point de délire religieux ou métaphysique (bon ok, un peu), encore moins de palabre sur la pensée humaine, le script est beaucoup plus simpliste et manichéen que d'habitude. Si cela ne me gêne pas lorsque je joue à un Tales of, je dois avouer que j'ai été un peu déçu dans une série de jeu qui avait l'habitude de compenser son austérité par des propos un peu plus originaux.
Une fois cette déception passée, l'histoire se révèle être limite plus délirante qu'autre chose, Hitomi et sa colocataire non désiré se disputeront souvent à cause de leur différence de caractère et l'ambiance au sein Spookie est assez détendu en début de jeu. Avec ça, les méchants semblent avoir une sorte de fascination pour les instruments de musique... Bien sûr, tout cela n'empêche pas des moments plus triste ou touchant.
L'un des premiers boss du jeu donne le ton (PSX/Saturn)
Même certains lieux à visiter montrent que les développeurs ont vraiment voulu délirer avec ce jeu et bien avant que que Persona 4 arrive avec sa polémique comme quoi il serait « pas assez sombre ». Ces délires sont toujours agréable à trouver même si le Level Design accuse son âge. Les lieux, bien que plus logique que dans SMT ou Persona, sont parfois inutilement long ce qui baisse singulièrement le rythme de l'aventure. Les donjons ont souvent des petites énigmes pas bien compliqué à résoudre... Ca partait d'un bon sentiment et quand c'est effectivement simple, il faut reconnaître qu'on s'amuse bien... En revanche, lorsque l'énigme c'est « Y'a plein de porte, et seulement une qui a ce que tu veux et toutes les autres te téléportent au sous sol où tu vas devoir remonter ». C'est tout de suite moins marrant ! (J'ai précisé qu'avoir la possibilité de sauvegarder n'importe où est une obligation ?)
Ainsi, si au niveau des combats, Soul Hackers est quasi-irréprochable, l'exploration est un peu plus laborieuse et le ratio de combat encore très élevé malgré une nette progression par rapport à SMT. Enfin, nous pouvons parler de la difficulté du jeu qui est assez élevé ce qui n'est peut être pas au goût de tous. Pourtant, je l'ai trouvé suffisamment grande pour remettre en question les stratégies utilisés contre les boss et suffisamment faible pour ne pas qu'on aille s'entrainer à chaque fois.
On est loin des murs sans saveurs des épisodes SNES, mais ça reste cheap.
L'écran de map ne sera pas de trop pour des donjons plus complexes d'ailleurs... (3DS)
Cependant, l'exploration est-encore une fois- plus délicate. A chaque pas, vos démons absorbent une certaine quantité de « MAG » comme dans le premier SMT. Cette « monnaie » permet aux démons de rester dans le monde réel sans se prendre de dégât. Si vous n'en avez plus, vos démons se prendront des dommages à chaque pas. Il se trouve que la gestion de cette ressource (que l'on regagne en combattant) m'a donné beaucoup de sueur froide, puisque réinvoquer un démon en use énormément d'un coup typiquement. Un démon très puissant en absorbe également bien plus, bref, cela ne sera pas toujours évident de se balader en toute quiétude dans les labyrinthes de Soul Hackers !
Digital Graphics
Enfin, si l'ambiance du jeu est bonne, la 3D utilisé in game peut paraître bien primaire de nos jours, pourtant, elle était dans la moyenne (certes basse) utilisé lors de sa sortie, (la même année que Final Fantasy VII pour resituer). Du point de vue de l'époque, c'est vraiment une grande amélioration depuis la SNES, les consoles 32 bits ont vraiment permis de rendre les donjons beaucoup plus seyant que sur la génération précédente. Il y'a évidemment une profondeur de champ amélioré et les bâtiments ressemblent beaucoup plus à quelque chose que par le passé.
J'ai toujours trouvé ce genre de vue très immersive malgré le fait d'avancer de case en case. (PSX/Saturn)
La 3D est donc primitive mais évite par exemple de représenter les personnages en 3D autant in game que dans les cinématiques. Cet excellent choix a permis au jeu de ne pas vieillir tant que ça à mon goût. Le chara design est réussi autant que le monster design. Les animations de combat sont un peu basiques mais efficaces. Le jeu n'est pas spécialement un canon de beauté mais encore une fois n'a pas si mal vieilli comparé aux autres sorties de l'époque.
Du coté musical, j'avoue n'avoir jamais été fan des tracks apportés par la série, cet épisode ne fait pas exception. Cependant, beaucoup ont apprécié (voir parfois adoré) l'OST et elle est loin d'être désagréable pour autant. Enfin, la version 3DS possède des voix durant les scènes importantes et si il est impossible de prendre les originales, elles sont plutôt réussies dans l'ensemble.
Soul Hackers v1, 1b et 2
Plusieurs versions du jeu ont vu le jour. La première est sur Saturn, reprenant sans doute le moteur du premier Devil Summoner (qui, lui, restera exclusif à la console de Sega), l'interface y est assez sombre et a des couleurs me rappelant Shin Megami Tensei If. Un certain nombre de disque additionnel rend la version Saturn toujours intéressante à avoir mais Atlus a malgré tout rajouté un donjon, un event et même une possibilité de scénario supplémentaire en new game + lors de la sortie de la version Playstation.
Cette dernière offrait à l'époque une compatibilité avec les « PocketStation », ces espèces de Tamagochi poussé par Sony, il y était possible d'y entrainer un démon spécifique pour l'amener dans les combats. Enfin, un Casino a également été rajouté afin d'obtenir des objets rares. Bref, rien de fondamentalement indispensable mais toujours très sympathique.
La version 3DS est considéré comme étant assez pauvre en ajout : Les graphismes sont effectivement les mêmes et la plupart des cinématiques n’occupent que 50% de l'écran vu qu'elles n'ont pas été adapté à la nouvelle résolution. (Même si je trouve le passage entre cinématique et jeu assez souple) malgré cela, il y'a eu un tout plein de changement dont un assez énorme : La vitesse ! Bon sang, que les versions originales étaient lentes ! Ici les combats sont beaucoup plus dynamique grâce aux animations qui ont été très accéléré et surtout, les temps de chargement sont quasi-inexistant ! Rien que pour cela cette version semble être la plus confortable et agréable à jouer.
La version 3DS fait tout pour rendre le jeu plus accessible tout en donnant au joueur la possibilité de customiser son expérience. (3DS)
Mais ils ne se sont pas arrêté là ! Il y'a plus de 30 nouveaux démons disponibles et un endroit pour pouvoir acheter chaque démon précédemment possédé (moyennant pas mal de finance bien sûr). Pratique si on cherche à faire une fusion précise ! Atlus a également essayé de faire le maximum pour rendre le jeu plus accessible, il y'a un mode de difficulté « facile » et même la possibilité, à tout moment du jeu, d'appuyer sur l'écran tactile pour qu'un menu de « hack » apparaisse. On peut y baisser ou augmenter la difficulté et même ajuster certaines règles comme le fait de pouvoir afficher la carte entière ou bien de permettre que deux démons d'alignement extrêmement différent puissent se supporter en même temps dans votre équipe. Si l'intention est louable, je trouve ça assez dérangeant de devoir appuyer sur l'écran du bas pour faire sortir le menu, il aurait été mieux dans les paramètres typiquement, pouvoir tapoter sur l'écran du bas pour passer les textes cependant n'aurait pas été de refus ! Enfin, cet écran affiche déjà la map ce qui est particulièrement utile dans ce genre de jeu de manière général.
Le seul changement que je n'approuve pas trop est celle de la nouvelle interface devenu plus bleu, plus dans le ton de Strange Journey alors que j'aimais beaucoup les couleurs de base assez sombre... Rien de bien méchant donc. En plus, cette nouvelle interface permet d'avoir un portrait des démons/humains présent en bataille ce qui est très pratique pour s'y retrouver. Enfin évidemment, le relief est de la partie et même si beaucoup de review ont souligné le fait qu'elle ne soit pas fantastique (ce qui est vrai), je trouve toujours que c'est assez sympas de jouer avec. (Mais je crois que je vois mieux la 3D de la 3DS que la moyenne en fait...)
Il y'a tout de même pas mal de surprise dans ce jeu... (PSX/Saturn)
Best Hackers
Comme souvent, les SMT sont bourrés de défaut pour le joueur lambda. Austère et peu engageant de prime abord, l'aspect scénaristique si séduisant de la série a même été mis de coté pour cette fois. Mais de l'autre coté, les qualités du jeu brillent par leur excellence. L'ambiance du jeu est une véritable réussite de manière général, l'aspect Cyberpunk très bien traité tout en ayant des personnages attachants. (Même si j'aurais préféré avoir plus de scène avec eux) De plus, ce n'est pas comme si l'histoire était fondamentalement nulle, elle est juste moins dans le ton que d'habitude, un peu décevante mais sympathique à suivre.
Avec ça, le gameplay du jeu est d'une précision rare. Il est dur, on en bave beaucoup mais je n'ai jamais vraiment ressentis le besoin d'aller m'entrainer, juste celui de fusionner pour avoir de meilleurs démons ou carrément de changer de stratégie contre les boss me posant des difficultés.
Vous avez intérêt à être prêt avant d'entrer dans le monde de Soul Hacker !
Ainsi, même si certaines baisses de rythme peuvent rebuter, Shin Megami Tensei Devil Summoner : Soul Hacker a beaucoup à offrir au joueur qui souhaite s'y mettre. La 3DS est déjà doté de très bons RPGs et celui là fait surement parti des meilleurs même si pas forcément destiné à des néophytes.
J'aimerais dire que ce Devil Summoner en exclusivité sur Saturn est celui que je vais tester, mais ne parlant pas la langue de Nobunaga, je parlerais plutôt du second opus ressortis récemment sur 3DS et bien présent dans tous les magasin de France... (Ou pas... Il est vraiment rare...) Ils auraient pu l'appeller « Devil Summoner 2 » mais non, alors cela donne la très classe appellation de « Shin Megami Tensei : Devil Summoner : Soul Hackers »,
Shin Megami Tensei : Devil Summoner
Soul Hackers
Support : Saturn, PSX et 3DS
Version : Japonaise et Anglaise
Développeur : Atlus
Genre :RPG
Soul Hackers
Support : Saturn, PSX et 3DS
Version : Japonaise et Anglaise
Développeur : Atlus
Genre :RPG
Sortis en 1997 sur Saturn, le jeu semble avoir gagné assez de succès pour engendrer une version doté d'une préquelle sous la forme d'un visual novel ainsi qu'un compendium visuel sur CD. Atlus ne s'arrêta pas là et donna au jeu un portage sur Playstation en 1999. Je suis loin d'avoir évoqué tous les produits dérivés mais toujours est-il que le jeu avait une certaine aura mystique sur les fans de Shin Megami Tensei. Quelle ne fut la surprise lorsque non seulement un remake 3DS allait voir le jour mais en plus il allait être distribué en occident !
Que se cache derrière l'un des jeux les plus réputés de cette saga ?
It's spookie for you
Le jeu prend place quelques années après le précédent opus (pas comme si ça changeait grand chose pour nous...) dans la ville d'Amami City. A la base simple petite bourgade sans prétention, elle devint un centre hyper moderne à la suite d'un plan de re-développement. Ainsi, des ordinateurs sont offerts à tous les citoyens avec connexions hyper rapide, des pièces d'identités digitales et de la monnaie virtuelle (à l'époque les cartes bancaires c'était le futur, si si).
Anami City a tout de l'univers cyberpunk... mais avec un ton léger voir un peu délirant ! (3DS)
Notre protagoniste fait parti d'un groupe de hacker passionné : Les Spookies. Ces derniers sont très excité puisque Paradigm X, un monde virtuel dans lequel on peut se connecter va bientôt ouvrir officiellement ses portes dans la ville, permettant à chaque citoyen d'avoir une identité virtuelle.... Un super MMO en somme ! Mais les choses dégénèrent lorsque le protagoniste et son amie d'enfance Hitomi s'en vont hacker la liste des participant à la beta ouverte de ce jeu. Ils découvrent en effet un COMP, ces ordinateurs servant à invoquer des démons. Dans celui là cependant, une âme semble s'en échapper et se précipite alors sur Hitomi afin de la posséder ! Ce démon, c'est Nemissa qui est atteinte d'amnésie et n'a aucune idée de qui a bien pu la piéger dans cet ordinateur. Ainsi, deux âmes aux caractères opposés habitent le même corps : La plutôt sérieuse Hitomi et la limite débauchée Nemissa.
Pendant ce temps, les membres des Spookies vont se rendre compte que les choses tournent de moins en moins rond au sein de la ville. Et de plus en plus de personnes semble souffrir d'une maladie étrange après avoir joué à Paradigm X... Qui mène donc les ficelles de ce puzzle ?
Les Spookies dans leur habitat naturel (PSX/Saturn)
Shin Gameplay Tensei
Du point de vue du jeu, nous avons un gameplay ressemblant assez fortement à la saga Shin Megami Tensei dans son ensemble : Une worldmap assez restreinte sur lequel on se déplace pour aller de point clé en autre point clé, les personnages n'apparaissent que quant on tombe sur leur case et bien évidemment, les fameux donjons à la première personne ! De plus, le personnage peut bien évidemment discuter avec les démons qui l'attaquent, pour les faire venir dans l'équipe mais aussi les fusionner pour en avoir un nouveau. Et enfin, il y'a bien 6 personnages dans l'équipe, la plupart seront remplis par les démons que le joueur aura réussi à attraper après les avoir invoqué. Pas de secret dans tout ça, vous pouvez lire ma review de Shin Megami Tensei premier du nom pour plus de détail sur le sujet.
Alors qu'est-ce qui change ? Déjà les démons ont beaucoup plus de personnalités qu'auparavant, non seulement ils faut toujours autant trimer pour les recruter mais en plus, ils continuent à se faire entendre une fois mis dans votre équipe ! Ainsi, tous ont une jauge de loyauté qui descend lorsqu'ils font une action qui ne leur plait pas, certains démons avec la personnalité « Sly » n'aiment par exemple pas se salir les mains en attaquant directement, les démons soigneurs n'aiment pas attaquer tout court d'ailleurs, heureusement d'autres démons sont « bêtes » et sont content dès que vous leur ordonnez quoi faire. De manière générale, un démon fera tout ce que vous lui dîtes si sa barre de loyautée est au maximum, les choses se gâtent lorsque ce n'est pas le cas.
Les démons ont des capacités à parler plus ou moins élaborés...
Ce qui ne les empêche pas de vous poser des questions sur le sens de la vie ou des choses bien plus bête ! (3DS)
Ce système bien que parfois contraignant donne lieu à des situations assez uniques comme ce fichu démon qui m'envoyait paitre à chaque fois que je lui demandais de faire autre chose que son sort de magie ultra puissant qui lui bouffe tout ses Mps. Ou encore ce démon extrêmement intelligent qui corrige mon ordre pour soigner tout le monde à la place parce que c'était effectivement la bonne décision à faire à ce moment là. Pour compenser, d'autres démons vous sortiront un très valorisant « Je vous suivrais partout maitre ! » à chacune de leurs attaques. Cet apport de personnalité de la part des démons est vraiment l'une des plus grandes originalités et qualités du jeu à mon sens. Bien que cela ne soit pas toujours au goût de tous.
Ces démons sont toujours invoqués grâce à un ordinateur mais celui ci est customisable pour pouvoir proposer de nouvelles fonctions qui vont du fait de regagner de la vie à chaque pas à celui de voir le nombre d'XP qu'il faut pour passer au niveau suivant directement sur l'écran en passant par l'indispensable fonction permettant de sauvegarder n'importe où. Le joueur ne peut choisir que 5 de ces fonctionnalités ce qui peut faire hausser le sourcil aux joueurs les plus jeunes. Beaucoup de ces fonctions arrangent grandement l'ergonomie du jeu, pourquoi ne pas le laisser tous le temps gratuitement alors ?
Bon là, Mabufula il est content, ses points de loyauté vont sans doute augmenter...
Si je lui avais demandé d'attaquer il aurait peut être fait la tronche par contre...(3DS)
Comme dit précédemment, il est toujours possible de fusionner deux voir trois démons pour en créer un plus fort, toujours issu d'une certaine mythologie mais Soul Hacker rajoute en plus un démon particulier : Le Zoma. Il est très facile à invoquer et à garder et le fusionner avec un autre démon ne le fait pas changer de forme, il reste un Zoma, ses capacités ont juste été améliorés tout en prenant les skills de l'autre démon. C'est comme un immense trou noir qui absorbe tout ce qu'on lui donne ! Je l'ai vraiment trouvé très flippant ce démon... Il m'a cependant servi de nombreuses fois au cours du jeu afin d'adopter de nouvelles stratégies.
Car oui, si le gameplay de Soul Hackers brille quelque part, c'est par le fait qu'il soit si bien équilibré ! Ce qui est finalement assez rare pour un SMT pré-PS2 pour ce que j'en ai fait. Les batailles ne consisteront pas à marteler la plus grosse attaque disponible sur les ennemis mais bien à les connaître grâce à leur analyse (sur l'écran du bas sur 3DS) pour exploiter leur faiblesse (ou au moins éviter de balancer une magie qu'ils reflètent). Sans doute les prémisses du système « Press Turn » qui arrivera par la suite de la saga. Reste que les possibilités de jeu étonnante offertes par les jeux de la sage offrent ici au joueur sa substantielle moelle, lorsqu'un boss pose des difficultés, il est plus sage de repenser sa stratégie, se buffer/débuffer ou virer des démons avec des mauvaises faiblesses plutôt que s'entrainer bêtement.
Ça a l'air de rien, mais si le genre du RPG tour par tour peut en rebuter plus d'un, il permet aussi d'être plus stratégique en théorie. Pas tant de RPG le font réellement cependant, et Soul Hacker sort ainsi divinement de la masse !
Il existe dans toutes les versions un Auto Battle permettant aux démons d'agir comme bon leur semble ou de répéter les dernières actions...
Plutôt sympas. (PSX/Saturn)
Old Boy
Si Soul Hacker eut un grand succès à l'époque en 1997 au Japon, le jeu, bien qu'aillant eu un accueil plutôt positif ne fut pas élevé en « masterpiece » lors de sa sortie en Europe en 2013. Le jeu a plutôt vielli et possède également des défauts que l'on était pas habitué à voir dans un Shin Megami Tensei !
En effet, le scénario est assez déroutant pour un relatif habitué de la saga. Point de délire religieux ou métaphysique (bon ok, un peu), encore moins de palabre sur la pensée humaine, le script est beaucoup plus simpliste et manichéen que d'habitude. Si cela ne me gêne pas lorsque je joue à un Tales of, je dois avouer que j'ai été un peu déçu dans une série de jeu qui avait l'habitude de compenser son austérité par des propos un peu plus originaux.
Une fois cette déception passée, l'histoire se révèle être limite plus délirante qu'autre chose, Hitomi et sa colocataire non désiré se disputeront souvent à cause de leur différence de caractère et l'ambiance au sein Spookie est assez détendu en début de jeu. Avec ça, les méchants semblent avoir une sorte de fascination pour les instruments de musique... Bien sûr, tout cela n'empêche pas des moments plus triste ou touchant.
L'un des premiers boss du jeu donne le ton (PSX/Saturn)
Même certains lieux à visiter montrent que les développeurs ont vraiment voulu délirer avec ce jeu et bien avant que que Persona 4 arrive avec sa polémique comme quoi il serait « pas assez sombre ». Ces délires sont toujours agréable à trouver même si le Level Design accuse son âge. Les lieux, bien que plus logique que dans SMT ou Persona, sont parfois inutilement long ce qui baisse singulièrement le rythme de l'aventure. Les donjons ont souvent des petites énigmes pas bien compliqué à résoudre... Ca partait d'un bon sentiment et quand c'est effectivement simple, il faut reconnaître qu'on s'amuse bien... En revanche, lorsque l'énigme c'est « Y'a plein de porte, et seulement une qui a ce que tu veux et toutes les autres te téléportent au sous sol où tu vas devoir remonter ». C'est tout de suite moins marrant ! (J'ai précisé qu'avoir la possibilité de sauvegarder n'importe où est une obligation ?)
Ainsi, si au niveau des combats, Soul Hackers est quasi-irréprochable, l'exploration est un peu plus laborieuse et le ratio de combat encore très élevé malgré une nette progression par rapport à SMT. Enfin, nous pouvons parler de la difficulté du jeu qui est assez élevé ce qui n'est peut être pas au goût de tous. Pourtant, je l'ai trouvé suffisamment grande pour remettre en question les stratégies utilisés contre les boss et suffisamment faible pour ne pas qu'on aille s'entrainer à chaque fois.
On est loin des murs sans saveurs des épisodes SNES, mais ça reste cheap.
L'écran de map ne sera pas de trop pour des donjons plus complexes d'ailleurs... (3DS)
Cependant, l'exploration est-encore une fois- plus délicate. A chaque pas, vos démons absorbent une certaine quantité de « MAG » comme dans le premier SMT. Cette « monnaie » permet aux démons de rester dans le monde réel sans se prendre de dégât. Si vous n'en avez plus, vos démons se prendront des dommages à chaque pas. Il se trouve que la gestion de cette ressource (que l'on regagne en combattant) m'a donné beaucoup de sueur froide, puisque réinvoquer un démon en use énormément d'un coup typiquement. Un démon très puissant en absorbe également bien plus, bref, cela ne sera pas toujours évident de se balader en toute quiétude dans les labyrinthes de Soul Hackers !
Digital Graphics
Enfin, si l'ambiance du jeu est bonne, la 3D utilisé in game peut paraître bien primaire de nos jours, pourtant, elle était dans la moyenne (certes basse) utilisé lors de sa sortie, (la même année que Final Fantasy VII pour resituer). Du point de vue de l'époque, c'est vraiment une grande amélioration depuis la SNES, les consoles 32 bits ont vraiment permis de rendre les donjons beaucoup plus seyant que sur la génération précédente. Il y'a évidemment une profondeur de champ amélioré et les bâtiments ressemblent beaucoup plus à quelque chose que par le passé.
J'ai toujours trouvé ce genre de vue très immersive malgré le fait d'avancer de case en case. (PSX/Saturn)
La 3D est donc primitive mais évite par exemple de représenter les personnages en 3D autant in game que dans les cinématiques. Cet excellent choix a permis au jeu de ne pas vieillir tant que ça à mon goût. Le chara design est réussi autant que le monster design. Les animations de combat sont un peu basiques mais efficaces. Le jeu n'est pas spécialement un canon de beauté mais encore une fois n'a pas si mal vieilli comparé aux autres sorties de l'époque.
Du coté musical, j'avoue n'avoir jamais été fan des tracks apportés par la série, cet épisode ne fait pas exception. Cependant, beaucoup ont apprécié (voir parfois adoré) l'OST et elle est loin d'être désagréable pour autant. Enfin, la version 3DS possède des voix durant les scènes importantes et si il est impossible de prendre les originales, elles sont plutôt réussies dans l'ensemble.
Soul Hackers v1, 1b et 2
Plusieurs versions du jeu ont vu le jour. La première est sur Saturn, reprenant sans doute le moteur du premier Devil Summoner (qui, lui, restera exclusif à la console de Sega), l'interface y est assez sombre et a des couleurs me rappelant Shin Megami Tensei If. Un certain nombre de disque additionnel rend la version Saturn toujours intéressante à avoir mais Atlus a malgré tout rajouté un donjon, un event et même une possibilité de scénario supplémentaire en new game + lors de la sortie de la version Playstation.
Cette dernière offrait à l'époque une compatibilité avec les « PocketStation », ces espèces de Tamagochi poussé par Sony, il y était possible d'y entrainer un démon spécifique pour l'amener dans les combats. Enfin, un Casino a également été rajouté afin d'obtenir des objets rares. Bref, rien de fondamentalement indispensable mais toujours très sympathique.
La version 3DS est considéré comme étant assez pauvre en ajout : Les graphismes sont effectivement les mêmes et la plupart des cinématiques n’occupent que 50% de l'écran vu qu'elles n'ont pas été adapté à la nouvelle résolution. (Même si je trouve le passage entre cinématique et jeu assez souple) malgré cela, il y'a eu un tout plein de changement dont un assez énorme : La vitesse ! Bon sang, que les versions originales étaient lentes ! Ici les combats sont beaucoup plus dynamique grâce aux animations qui ont été très accéléré et surtout, les temps de chargement sont quasi-inexistant ! Rien que pour cela cette version semble être la plus confortable et agréable à jouer.
La version 3DS fait tout pour rendre le jeu plus accessible tout en donnant au joueur la possibilité de customiser son expérience. (3DS)
Mais ils ne se sont pas arrêté là ! Il y'a plus de 30 nouveaux démons disponibles et un endroit pour pouvoir acheter chaque démon précédemment possédé (moyennant pas mal de finance bien sûr). Pratique si on cherche à faire une fusion précise ! Atlus a également essayé de faire le maximum pour rendre le jeu plus accessible, il y'a un mode de difficulté « facile » et même la possibilité, à tout moment du jeu, d'appuyer sur l'écran tactile pour qu'un menu de « hack » apparaisse. On peut y baisser ou augmenter la difficulté et même ajuster certaines règles comme le fait de pouvoir afficher la carte entière ou bien de permettre que deux démons d'alignement extrêmement différent puissent se supporter en même temps dans votre équipe. Si l'intention est louable, je trouve ça assez dérangeant de devoir appuyer sur l'écran du bas pour faire sortir le menu, il aurait été mieux dans les paramètres typiquement, pouvoir tapoter sur l'écran du bas pour passer les textes cependant n'aurait pas été de refus ! Enfin, cet écran affiche déjà la map ce qui est particulièrement utile dans ce genre de jeu de manière général.
Le seul changement que je n'approuve pas trop est celle de la nouvelle interface devenu plus bleu, plus dans le ton de Strange Journey alors que j'aimais beaucoup les couleurs de base assez sombre... Rien de bien méchant donc. En plus, cette nouvelle interface permet d'avoir un portrait des démons/humains présent en bataille ce qui est très pratique pour s'y retrouver. Enfin évidemment, le relief est de la partie et même si beaucoup de review ont souligné le fait qu'elle ne soit pas fantastique (ce qui est vrai), je trouve toujours que c'est assez sympas de jouer avec. (Mais je crois que je vois mieux la 3D de la 3DS que la moyenne en fait...)
Il y'a tout de même pas mal de surprise dans ce jeu... (PSX/Saturn)
Best Hackers
Comme souvent, les SMT sont bourrés de défaut pour le joueur lambda. Austère et peu engageant de prime abord, l'aspect scénaristique si séduisant de la série a même été mis de coté pour cette fois. Mais de l'autre coté, les qualités du jeu brillent par leur excellence. L'ambiance du jeu est une véritable réussite de manière général, l'aspect Cyberpunk très bien traité tout en ayant des personnages attachants. (Même si j'aurais préféré avoir plus de scène avec eux) De plus, ce n'est pas comme si l'histoire était fondamentalement nulle, elle est juste moins dans le ton que d'habitude, un peu décevante mais sympathique à suivre.
Avec ça, le gameplay du jeu est d'une précision rare. Il est dur, on en bave beaucoup mais je n'ai jamais vraiment ressentis le besoin d'aller m'entrainer, juste celui de fusionner pour avoir de meilleurs démons ou carrément de changer de stratégie contre les boss me posant des difficultés.
Vous avez intérêt à être prêt avant d'entrer dans le monde de Soul Hacker !
Ainsi, même si certaines baisses de rythme peuvent rebuter, Shin Megami Tensei Devil Summoner : Soul Hacker a beaucoup à offrir au joueur qui souhaite s'y mettre. La 3DS est déjà doté de très bons RPGs et celui là fait surement parti des meilleurs même si pas forcément destiné à des néophytes.