King's Field : A l'origine de From Software   PAR Haganeren 





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King's Field IV - Le final éclatant

King's Field IV - Le final éclatant




Pour un dossier sur King's Field "et ses jeux du même genre par From Software", ça fait tout de même un petit moment qu'on en avait pas vu un ! Après la trilogie originel sur la première Playstation qui avait su lancer la compagnie, From Software s'était en effet très diversifié en créant beaucoup de nouveaux concepts tout en continuant les anciens. Les Echos Nights déjà, reprenant le moteur des King’s Field pour en faire un jeu d'aventure et sur lequel je ferais sans doute un petit dossier à part... From aimait aussi beaucoup faire des suites spirituelles de ses concepts malgré le fait de poursuivre la série d'origine. Nous avons vu ça pour King's Field avec Shadow Tower par exemple mais même leur série de mecha Armored Core propose ça avec de nouvelles IPs comme ce Frame Gride sur Dreamcast dès 1999... Oui ils sont toujours sur les débuts de console From. C'est une de leurs stratégies favorites, sans doute depuis le succès du premier King's Field.

C'était une période très faste pour le développeur qui lançait jeu sur jeu et proposait même d'explorer de nouveaux genres de jeu tels celui qui est souvent considéré comme le premier BTA moderne avant Devil May Cry : Spriggan : Lunar Verse en 1999 sur PSX. Notes bien que j'ai dit “le premier” et certainement pas “le meilleur”. Il y a aussi ce très sympathique "The Adventures of Cookie & Cream" en 2000 sur PS2 qui ferait un très bon jeu indé aujourd'hui mais qui devait coûter trop cher pour sa durée de vie à l'époque. Enfin, toujours sur PS2, un petit mot sur "EverGrace" (2000) et "Forever Kingdom" (2001) leurs premiers jeux action / aventure à la troisième personne même si de ce que je comprends... Ils sont pas fameux... Bref, on a vu tout un tas de King's Field like durant cette période, mais pas de véritable épisode, d'autant que l'histoire semblait plus ou moins terminée. From Software en aurait-il fini avec la série ?




Armored Core ( 1997 / PSX ) ; Ecco Night ( 1998 / PSX ) ; Spriggan : Lunar Verse ( 1999 / PSX )
Frame Grid ( 1999 / Dreamcast ) ; EverGrace ( 2000 / PS2 ) ; The Adventures of Cookie & Cream ( 2000 / PS2 )
Et c'est sans compter les suites d'Armored Core / Ecco Night et les autres jeux du dossier ! Ils chômaient pas !


Et bien non, car nous sommes à la page "King's Field IV" donc ça veut bien dire qu'il y eut un dernier épisode. Cela dit, l'équipe originelle est à présent éparpillée dans la boite sur plein de projets différents et il est assez difficile pour moi de voir à quel point ils ont été présents ou non durant la production. Shinichiro Nishida dont nous avons beaucoup parlé grâce à ses nombreuses interviews se trouve ici à la “Production” comme dans ">Shadow Tower. Cela veut-il dire qu’il a aussi peu participé au projet que dans ce dernier ? Difficile à dire. Naotoshi Jin / Zin reste le grand superviseur aussi. En vrai, il semblerait tout de même que From Software se soit mis à recruter en masse une nouvelle équipe qui est celle qui s’est occupé de ce quatrième épisode. Pas d’interview cette fois malheureusement, mais vu que l’équipe originelle était toujours dans le coin on imagine que les nouveaux n’étaient pas trop perdus...

On peut donc être assuré d'une certaine cohérence par rapport à la trilogie originelle et c'est tant mieux, car vous pouvez savoir comme je n'ai pas spécialement été convaincu plus que ça par Eternal Ring ou même Shadow Tower ! Le jeu sorti en Octobre 2001 au Japon en tant que "King's Field IV" puis seulement cinq mois après en Occident sous le nom de "King's Field: The Ancient City" il est souvent considéré comme le meilleur de tous... Par les fans… Les journalistes occidentaux de leur coté l'ont plutôt défoncé avec notamment jeuxvideo.com qui disait que c'était une honte que le jeu ne soit pas Morrowind... C'était pas une époque facile non…



King's Field IV / The Ancient City
Support : PS2
Développeur : From Software
Date de sortie : 2001
Genre : J-RPG



La première chose que l'on remarque est une absence quasi totale du lore des anciens King's Field. L'action ne se passe plus à Verdite où tout semble aller pour le mieux, mais plutôt dans cette mystérieuse "Ancient City" dans lequel vous incarnez le Prince Devian (*sic*), chargé d'y rapporter la "Dark Statue" (ou "Idol of Sorrow" dans la trad US bien plus classe ). En effet, cette statue a été arrachée de cet endroit il y a bien longtemps et maudit à présent quiconque la déteint en apportant malheur et destruction autour d’elle. Ainsi, le royaume voisin aurait été entièrement dévasté malgré le fait d'avoir envoyé des troupes pour tenter de remettre la statuette à son emplacement originel... En vain… Ces soldats disparus sans qu’on entendît plus parler d’eux. C'est original comme scénario de devoir "remettre quelque chose à sa place", on a donc dans notre inventaire pendant tout le jeu cette statuette qui, on nous le dit, nous porte malheur et ça participe définitivement à l'atmosphère...

Tout de même, ça fait bizarre de ne plus jouer à Verdite, est-ce que From Software se souvient encore de ce qu'est censé être King's Field au moins ? Avançons un peu dans le jeu pour le découvrir........... Ah ! Le sol se dérobe à mes pieds et je tombe dans la lave pour mourir instantanément... C'est bon, on est bien en face d'un digne successeur de la série !



Le premier écran du jeu. Ouais faites gaffe où vous marchez.....
En vrai, un nouveau joueur est souvent aussi blasé que ce PNJ en commençant le jeu à cause de la lenteur générale et ce piège de sagouin habituel de la série !


Le roi de l’exploration version New Gen

Cela fait plaisir de revenir à une vraie atmosphère qui prend aux tripes après un Eternal Ring un peu creux et un Shadow Tower trop silencieux. La première partie du jeu est à ciel découvert et heureusement, ne reprend pas l'idée des grands espaces extérieurs de King's Field III. Il faudra d'abord trouver comment rentrer dans la cité ancienne et donc parler à un certain nombre de PNJ s'étant installé dans le coin.... Des PNJs passablement blasés par leur environnement maussade bien sûr... Ça aussi, c'est très King's Field !

Cet épisode est sans doute celui qui propose l’expérience la plus solide, avec une première partie assez linéaire, mais remplis de petits secrets pour ceux qui cherchent, et une seconde une fois rentrée dans la cité où les choses se compliquent et où j’ai même été obligé à la fin de faire une petite carte non détaillée des zones pour m’y retrouver. Ça donne un coté moins “grossier” que l’exploration de KFII qui te lâche juste direct dans le monde, mais cela a pour conséquence d’avoir un peu moins d’interconnectivité entre les zones que dans ce dernier. Pour compenser, on reprend le système de “markers”, ces pierres que l'on place dans des statues pour pouvoir s'y téléporter rapidement plus tard. Elles sont généralement situées proche des endroits pour sauvegarder et l'astuce est que l'on peut reprendre ces pierres à tout moment si on décide de déplacer notre réseau de téléportation ailleurs. C'est un système intelligent, car le "fast travel" signifie souvent ne plus jamais emprunter les chemins qui nous a mené jusqu'au checkpoint... Ici, on est limité par ces 5 pierres qui sont insuffisants à couvrir la carte du jeu : Au joueur de trouver son réseau favoris.



La map que j'ai fait un peu de façon désespérée...
J'en avais fait une plus complète avec dans chaque quartiers le nom des gens mais je sais plus où je l'ai mise !


Même en termes de repérage, le jeu à l’intelligence de donner des cartes au compte-goutte pour éviter le fait de tout mapper à la main sur le papier, mais sans pour autant qu'on se retrouve, comme dans le troisième opus, à constamment les regarder pour voir où on est… Tout semble vraiment pensé de façon intelligente ! Il y’a même une carte intégralement en 3D à trouver, mais le fait qu’elle soit trop zoomée fait que les maps 2D restent utile pour avoir une vision plus macro de l’univers.

Globalement, King's Field donne juste l'impression de respecter l'intelligence du joueur, j’ai eu beaucoup de mal à trouver une clé en particulier, mais en reprenant un peu les éléments de lore (heureusement tous sauvegardés dans un journal) j’ai pu comprendre à qui appartenait cette clé et localiser où ils avaient pu vivre dans la cité ce qui a permis de resserrer les recherches, c’était drôlement bien ! En fait, tout est assez simple dans ce jeu, c’est juste qu’on peut facilement se faire submerger par toutes les possibilités à explorer. De leur côté, les puzzles sont basiques et ne poseront aucune difficultés... Pourtant l'absence d'indications claires les concernant les rendent malgré satisfaisantes ! Beaucoup d'éléments dans le jeu reposent sur le fait de "ramener un objet sur un autel pour que quelque chose se débloque, permettant l'avancée du joueur", genre poser l'objet de glace dans la cave de lave permettra d'en refroidir une partie pour marcher. C'est aussi assez raccord avec l'histoire du jeu qui consiste, je le rappelle, à rapporter une statuette de ténèbre sur son piédestal originel.

Le jeu reste bien sûr toujours dans ce délire de l'exploration seemless que propose la série depuis le second épisode, avec, grâce à la PS2, beaucoup plus de verticalité, ce qui se voit notamment dans cette espèce de salle principale / tour auquel on revient constamment.. Et encore, je trouve que ça ressemble encore un peu trop à des "étages", ils auraient pu faire encore mieux ! En réalité, je suis sans doute un peu dur, car peu de jeux peuvent se targuer d'offrir une expérience d'exploration de l’ambition de King's Field dans un environnement à appréhender dans toute ses trois dimensions... Metroid Prime bien sûr, mais vous voyez qu'on a vite fait le tour de la concurrence !



Gardez trace des endroits nécessitant des clés ! Ou alors, vous risquerez de le regretter....
Mon endroit favori du jeu est sans doute cette pyramide qui apparait près de la plage même si elle est totalement facultative !


Malgré tout, il y a une décision qui peut paraître curieuse : celle d'avoir drastiquement diminué la vitesse de rotation du personnage, exacerbant l’impression de diriger un gros tracteur. C'est vrai que l'on peut toujours courir, ce qui rend le personnage moins lent, mais cela ne permet pas de tourner beaucoup plus vite ! Je pense que cela a été fait afin d'avoir des combats plus délicats car il est plus difficile de simplement tourner autour de l'ennemi comparé aux épisodes précédents... Mais tout de même ! Dans l'état actuel, c'est pire que le tout premier King's Field ! C’est d’autant plus dommage que le reste des mécaniques prend vraiment le meilleur de la série. Ainsi les magies sont à trouver dans le monde comme dans King’s Field II ce qui donne vraiment un intérêt à l’exploration, on a encore ce système de clé universelle que l’on peut user dans l’ordre que l’on souhaite et les “vials”, ces bouteilles à remplir du liquide que l’on souhaite autant de fois que nécessaire pour l’utiliser où on veut et qui est décidément bien plus utile ici que dans un Zelda. King's Field IV reprend tellement la série que les PNJs n'ont toujours pas d'yeux ! Alors que From Software est parfaitement capable d'en faire ! Mais cette fois, c'est pris pour une volonté artistique.


Strife me to the moon

Du coup, comme l’exploration est au premier plan, le combat est toujours un peu au second. Ceci dit, King’s Field IV doit être l’épisode que j’ai trouvé le plus dur de la saga avec des ennemis globalement bien plus agressifs dans leur IA. Ils font des déplacements qui empêchent notamment la technique de “je te tourne autour” d’aussi bien marcher. ( la lenteur de la rotation joue aussi ) Pour compenser les magies semblent plus diversifiées et équilibré entre les projectiles, les trucs qui sortent du sol, qui apparaissent directement sur l’ennemi etc. J’ai eu plus l’impression de changer de sort qu’à l’accoutumée, ce qui est peut-être une conséquence du travail d’Eternal Ring.



Des combats plus énervés alors que notre perso est vachement plus lent ! Regardez comme ces squelettes ont hâte de refaire connaissance avec vous !
C'est moche ce que vous nous faites From Software, c'est moche...


Cette maturité générale dans le design fait que King’s Field IV est régulièrement pointé comme la meilleure de la série. Le jeu est effectivement très bon, mais je garde une préférence pour le deuxième épisode... En effet, au final, l'exploration m'a un poil moins séduite, les musiques ont gardé le même style qu'avant, mais je les ai trouvés moins mémorables. Le personnage est lent et même les menus le sont davantage, car King’s Field insiste pour montrer le personnage se faire habiller dans le menu ce qui entraine un plus long temps de chargement. La plus grosse déception cependant est le scénario quasiment incompréhensible… Et hélas, il s’agirait d’un défaut de la version Européenne incroyablement mal traduite là où la version US a été faite directement par des grands passionnés de la série déjà à l’époque. Certes, les Américains outrepassent l’œuvre originelle en appelant la dernière épée du jeu la “Sword of Moonlight” alors que ce n'était pas du tout le cas dans le script japonais, mais c'est peu de chose à payer face au fait d'avoir une histoire plus cohérente à suivre... Oui, je regrette beaucoup d'avoir joué à cette version européenne décidément... Même si elle a une traduction française, ce qui est assez rare pour être signalé !

C’est hélas la seule anecdote de développement que j’ai à fournir, mais peut-être qu’un jour j’updaterai cet article avec davantage de chose comme je l’ai fait pour King’s Field II et III… Car bon, un studio unique, toujours prêt à expérimenter certes avec des jeux pas toujours bien fignolés à la fin, mais fait sans volonté de bêtement copier la concurrence et ça rend forcément très curieux sur leur façon de faire. En attendant, King's Field IV n'est en rien une déception et rattrape parfaitement les défauts introduits dans le III. Il est un plaisir à suivre et son ambiance déprimante en fait un jeu qui n'a pas tant vieilli que ça... En clair, c'est une claque.



Sombre et désespéré la plupart du temps,
King's Field a maintenant la puissance graphique nécessaire pour afficher aussi une sorte de mélancolie et d'autres styles d'atmosphère... C'est cool !





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A propos de King's Field IV (A-RPG) sortis en 2001 sur PlayStation 2

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