Les jeux d'aventure de Kojima   PAR Dreamboum 





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Snatcher - The CD-ROMantic Syberpunk Adventure

Snatcher - The CD-ROMantic Syberpunk Adventure




Un peu de Blade Runner dans votre tasse de thé ? Voulez vous que j'ajoute un peu de Terminator avec ça ? Pourquoi pas un peu de Invasion of the Body Snatchers en supplément ? Oui, je sais, vous ne vous attendiez peut-être pas à ce mélange et pourtant ça marche. L'amour que porte Hideo Kojima au cinéma est à son paroxysme et il veut le montrer, il veut faire sa propre aventure Cyberpunk à travers l'outil qu'il maitrise le mieux, celui du jeu-vidéo. Exit l'infiltration et les forteresses ennemies dans un univers réaliste, nous voici dans du bon gros visual novel cyberpunk qui ne manque pas de nous dévoiler ses inspirations cinématographiques à chaque coin de rue et il compte bien se servir du support de jeu-vidéo pour apporter ce qu'un film ne peut pas proposer. Snatcher, The Cyberpunk Adventure est né.



Support : PC-88, MSX2, PC-Engine, Sega CD, Playstation, Saturn
Développeur : Konami
Genre : Visual Novel
Thème : Cyberpunk


Juin 1991, une arme chimique sous le nom de Lucifer-Alpha a été libéré dans l’atmosphère, résultant la mort de 80% de la population de l'Eurasie ou plus globalement, la mort de la moitié de la population mondiale. Cette événement sera connu plus tard sous le nom de "*La Catastrophe*". 50 ans plus tard, la technologie évolue à vitesse grand V et voit même naitre des villes comme celle de Neo-Kobé, véritable plaque tournante de la technologie. Cependant, 50 ans après la Catastrophe, le monde assiste à l'apparition d'une forme de vie artificielle nommée Snatcher, des androïdes qui se mettent à tuer leurs victimes et à prendre leurs places dans la société sans pouvoir les distinguer, étant capable de transpirer et même de saigner. L'existence de ces Snatchers ainsi que leurs buts est inconnu de tous. La menace est telle que la ville de Neo-Kobé est obligé de fermer ses frontières et de vivre reclus du monde extérieur. C'est d'ailleurs ainsi qu'une organisation dédié à l'exterminations des Snatcher naquit, son nom est JUNKER. L'histoire tourne autour du personnage de Gillian Seed qui n'est pas sans rappeler celui de Rick Deckard de Blade Runner. Il est mystérieusement devenu amnésique et n'arrive plus à se souvenir de ces dernières années. Seul un mot lui revient en tête : Snatcher. C'est ainsi qu'après une formation militaire, il se retrouve à intégrer la brigade JUNKER et à enquêter sur la menace des Snatcher afin de recouvrir sa mémoire et finalement découvrir ce qui a pu se passer durant ces années.




Le gameplay reste relativement basique, pas besoin de fouiller avec un pointeur, il suffit uniquement de sélectionner les options disponibles sur un écran qui sera toujours fixe. Généralement, vous aurez le choix entre "Look" qui vous permettra de faire un état des lieux et "Investigate" qui vous permet d'interagir avec certains éléments du décors. Ces deux options seront vos meilleurs amis durant l'aventure car il vous faudra tout examiner pour pouvoir avancer dans le jeu. Bien que cela ne soit pas particulièrement jouissif d'un point de vue gameplay, il a un énorme avantage, c'est que vous ne serez jamais perdu dans votre enquête, vous savez pertinemment qu'il faudra choisir toutes les options qui s'offrent à vous dans "Look" et "Investigate" pour pouvoir avancer et vous sauve de la frustration à devoir chercher un indice à l'écran. Cela permet au joueur d'être bien encadré dans l'enquête et de se concentrer sur le plus important à tout moment. Bien sur, il y a aura aussi l'option "Talk", si vous trouvez aux côtés d'une personne et vous avez aussi l'option "Metal Gear" (WUT) qui vous permettra de vous servir des objets à votre disposition que vous pouvez utiliser ou montrer à des personnes pour pouvoir avancer dans l'enquête. On a alors affaire à un jeu d'aventure car vous allez beaucoup vous servir de ces options, même énormément. L'une des particularités du jeu est il n'y a pas de véritable logique dans le déroulement, vous n'allez pas utiliser l'option "Look" et "Investigate" pour avancer, vous allez spammer tous les boutons disponibles pour le faire. Imaginez que vous êtes en train de discuter avec une personne et qu'il lui faut soutirer des informations, il ne faut pas seulement parler, il faut examiner toute la pièce, demander si son déjeuner était copieux, que son appartement est joli, montrer tous les items à votre disposition jusqu'à que l'option "Interrogate" apparait...cool, hein ?


Badass Gillian Seed                                                                                   Metal Gear ?!


Bien que cela puisse paraitre assez frustrant, et c'est sans doute parfois le cas, cela amène à d'autres réflexions : jusqu'à ou le jeu va me montrer ses limites en poussant un peu plus le vice à tout explorer ? Car oui, Snatcher ne va pas vous ressortir la même phrase après avoir examiné un décor/objet une deuxième fois, il va s'arrêter au bout de la 5e fois et si ça se trouve, à la cinquième, vous allez tomber sur un dialogue ou un évènement que vous aurez pu totalement rater dans une partie normale. Le jeu vous donne alors le choix à une TONNE de dialogues ou de situations annexes que vous ne voulez vraiment pas rater car il s'agit la de LA particularité qui rend Snatcher aussi attrayant. Vous devez tout explorer car sinon vous allez rater tout le jeu et vous allez vous retrouver avec une expérience assez tronquée. Pourquoi ? Parce que Snatcher met un point d'honneur à approfondir son univers de tous les moyens possibles mais il ne va pas le faire en vous assénant une encyclopédie sur le visage, vous dégoutant du jeu en chemin. Il va implicitement vous inciter à le faire car Snatcher montre aussi le talent de Kojima à s'attarder sur tous les détails possibles pour donner du crédit à l'univers qu'il a construit. vous pouvez passer plus d'une dizaine de minutes à converser avec des protagonistes sur l'univers afin de vous rafraichir la mémoire à l'amnésique que vous êtes. Chaque objet que vous examinez vous sera rigoureusement détaillé et vous offrira une tonnes d'informations durant l'aventure. Il y a aussi un outil très sympathique dans le Junker HQ nommé Jordan qui vous permettra d'avoir toutes les informations possibles sur la ville de Neo-Kobé : politique, environnement, disparité sociale, nourriture, etc. Bien que ces informations sont très loin d'êtres indispensables dans votre aventure, elle a un intérêt primordial, c'est de poser un univers riche et complexe qui vous donnera envie de continuer et d'en savoir plus sur son background, la volonté de Kojima étant de nous happer dans sa vision et de la dévorer.

Le jeu fait aussi part à des phases de tirs qui ne sont néanmoins pas folichonnes car il ne s'agit que de tirer dans une grille de 9 cases, le but étant de tirer sur l'ennemi qui apparait dans une de ces cases. Un jeu de la taupe en gros.


seems legit/20 (En plus, les snatchers ont les yeux rouges dans la version japonaise)


Snatcher démontre aussi le talent fou de Kojima à nous fournir des personnages variés et charismatiques. Si il faut surtout noter une chose dans Snatcher, c'est votre fidèle compagnon qui est un...Metal Gear ! Au dela de la référence à peine caché -marque de fabrique de Sir Kojima- il s'agit d'un robot qui vous accompagnera dans votre enquête et vous permettra de vous aider à conserver des objets ou à faire des analyses d'objets-clés, mais par dessus tout, il fera office de partenaire avec un humour décapant et les interactions entre lui et Gillian Seed sont toujours drôles et pimentera l'aventure en vous poussant à fouiller pour découvrir de nouvelles interactions entre eux. On va vraiment s'attacher à ce personnage, il agit même très humainement, ou du moins suffisamment pour glisser une tonne de sarcasmes ou de piques envers Gillian ce qui rend les situations vraiment très drôles. Les options disponibles envers certains personnages, -surtout les femmes- amènent même à réfléchir sur les choix de dialogues qu'on a. Snatcher va vraiment très loin jusqu'au point ou vous allez vous retrouver devant une option et vous allez vous demander si vous allez vraiment appuyer dessus. Par exemple, on se retrouve à discuter avec une femme sauf que Gillian est un gros coureur de jupons (par extension Kojima parce qu'il fait ça partout), vous aurez alors l'option "DO SOMETHING", vous pourrez alors la consoler, ok, normal, pas de soucis...oh, il y a aussi l'option persuade, tiens, si je vais appuyer sur cette option, il n'y a rien à perd-

HERP DERP SORS AVEC MOI STP JE CONNAIS UN RESTO TRES SYMPA ET- 2 c00l 4 sk00l
MAIS TU VAS FERMER TA GUEULE dad1
Euh...Il y a un problème ?
Il semblerait juste que le taux d'hormones présent chez Gillian soit supérieure à la moyenne. Ne faites pas attention.
Pourquoi faut-il que tu sois aussi insensible, Metal bresil1

Sans déconner Gillian, tu déconnes ! Bon bah c'est rapé pour cette fois...oh tiens, l'option est encore présente ? Que va t-il se passer ensuite ? Ouais bon, vu la façon dont il s'est limite foutu la honte, je crois que je ne vais pas continuer...Tiens mais si il y a cette option, peut-être que je pourrais obtenir un rencard si je m'en tire bien ? Je prends le risque d'appuier ou pas ? J'attends le bon moment ? J'attends de voir comment cela va se passer ou je me lance ? QUE FAIRE ? Vous vous retrouvez alors face à des choix et vous pouvez partir bien loin, vous pouvez faire en sorte que Gillian se tape la honte de sa vie jusqu'à que vous-même soyez touchés durement comme si c'était de votre faute. Vous vous demandez alors si le mieux ne serait pas d'en arrêter la pour ne pas rendre les choses plus compliqués pour Gillian, après tout c'est votre personnage, il a un certain statut classe à conserver et vous n'avez peut-être pas envie de le voir dans une merde pas possible jusqu'au point de vous couvrir les yeux en mode "MAIS QU'EST-CE QUE J'AI FAIT". Vous pouvez partir de perso à la classe ultime à moins que rien sans aucune morale et vous n'avez pas vraiment envie de subir ça, alors vous réfléchissez sur la pertinence du choix que vous allez faire, ou sauvegarder au cas ou les choses tourneraient mal pour pouvoir recharger la partie, mais dans tous les cas, vous allez faire attention parce que vous êtes lié à ce personnage, vous êtes responsables de ces conséquences même si l'histoire est d'une linéarité absolue. Un autre exemple, vous vous retrouvez dans un combat, on vous a tiré dessus 3 fois, on va vous bassiner avec ça pendant un bon moment.

Gillian ! J'ai appris qu'on vous a tiré dessus trois fois, ça va ?
Ouais, ça peut aller, Metal Gear m'a rafistolé, mais comment tu sais-
Gillian, vous vous sentez bien ? J'ai appris qu'on vous a tiré dessus trois fois, pas une, pas deux, mais trois, vous arrivez à vous en remettre ?
Bon, vous me faites chier, je vais recharger ma partie et refaire le combat. Merci de me faire passer pour une merde bresil1

Pour pousser encore plus le trip de l'enquête de la menace des Snatcher, votre meilleur ami sera un bloc-notes car il faudra décidément prendre des notes, vous ne savez pas ce qui peut se passer, vous pouvez très facilement être buté devant un problème qui aura sa réponse sur un évènement qui s'est passé auparavant, vous devrez alors garder une trace de tout ce qui s'est passé. Une personne peut vous demander un mot de passe, alors vous devez réfléchir sur ce qu'est le mot de passe, vous allez peut-être même devoir revenir sur vos pas si c'est nécessaire. Vous ne serez pas bloqué longtemps car Metal Gear n'est pas avare en indices mais tout cela mettra à profit vos méninges. Un autre exemple sera le fait que vous devez noter des...numéros de téléphones ! Oui, le vidéophone est une composante très importante du jeu, vous devrez souvent appeler certains contacts pour avancer dans votre enquête ou avoir plus de détails sur certaines choses. Cela amène aussi à des évenements assez cocasses selon la personne que vous appelez à tel moment. Vous allez devoir appeler souvent pour ne pas rater une miette et je vous le conseille parce que vous tomber sur des situations vraiment drôles.


DO SOMETHING                                                                                                DO NOTHING


Si il faut noter une chose, c'est que Snatcher ne fait pas dans le politiquement correct car ce jeu est décidément très mature dans son approche, la nudité y est très présente et les scènes chocs avec sang à la clé y sont très nombreux. Ce jeu possède une ambiance assez sombre sans pour autant partir dans le pathos car tout cela est édulcoré par l'humour omniprésent tout au long de l'aventure. Cela a d'ailleurs même valu au jeu une classification Mature aux USA et qui a contribué aux faibles ventes du jeu dans ce continent. Rien de bien choquant dans l'ensemble mais cela contribue à l'ambiance, notre enquête nous emmenant dans les bas-fond de Neo-Kobé, vous serez forcé de voir des choses pas très reluisante. Tout est bon pour nous emmener dans un univers très soigné et réussi. Bien sur tout cela est sans compter l'humour scatologique de Kojima qui est omniprésent et qui va faire en sorte que vous n'en ratiez pas une miette.

Snatcher a aussi deux autres qualités incroyable. Tout d'abord, il y a le doublage, la version anglaise est une véritable perle, c'est tellement cliché à en pleurer des briques mais c'est à la fois tellement énorme, la plupart en surjoue, d'autres ont décidé d'arrêter de bien jouer au bout d'un moment ("Promise me you'll be alright, OKAYYYYYYYYYYYY ?") tout cela contribue à garder un côté vraiment vieux jeu et croyez-le, ça apporte plus au jeu que ça ne le dessert, l'humour du jeu étant omniprésent, on ne peut qu'éclater de rire après avoir entendu quelque chose d'aussi cliché, ce n'est même pas médiocre, c'est excellent. Reste qu'avant tout, cela contribue à l'expérience cinématographique, un grand nombre de dialogues sont doublés et entendre Gillian Seed et la voix robotique mais pourtant tellement attirante de Metal Gear est vraiment un bon point. Tout cela couplé à la bande son et on est vraiment happé par l'ambiance générale du jeu. Justement, l'autre qualité est sa bande-son et qui contribue à donner une patte particulière à l'univers soigné de Kojima, dans un esprit jazzy sans pour autant perdre l'inspiration façon Blade Runner, tout cela s'emboite à la perfection dans toutes les situations ! Bien sur, tout cela sera accompagné de la patte sonore de la Sega CD pour rendre le jeu singulier dans sa démarche. L'OST de Snatcher est définitivement une perle, d'ailleurs, Akira Yamaoka a aussi travaillé dessus ce qui est un gros gage de qualité. D'ailleurs, les musiques sont très souvent différentes d'une version à l'autre. Déjà, on peut souligner que la sonorité des différentes machines font que certaines musiques ne rendent pas du tout pareil, des fois, le tempo change et pour d'autres, c'est une toute autre musique ! Cela est surtout le cas pour les versions Playstation/Saturn (une horreur). Néanmoins, je conseille la version Sega CD qui est la plus réussie.




D'ailleurs, autant plonger les mains dans la mouise sans plus tarder. Il y a d'énormes différences entre les versions de Snatcher qu'on se demande parfois si c'est le même jeu. Par exemple, le style graphique change d'une version à l'autre, certains lieux ne seront pas dessinés de la même version ce qui amène un sentiment de redécouverte à chaque version vu que tout n'est pas vraiment pareil. Il y a aussi la censure, la version MSX est la version originale et toutes les autres versions ont recu une censure plus ou moins importante. La version Sega-CD est celle qui se rapproche le plus de la version MSX mais cela est uniquement le cas pour la version japonaise. La version américaine censure surtout tout ce qui est nudité mais le plus gros est toujours présent. Mais le plus important, c'est le fait que la version MSX, donc la première version sortie ne contient pas la fin du jeu. Elle s'arrête abruptement à la fin de l'acte 2 et non l'acte 3 à cause d'un manque de temps. Tout cela vous laisse dans un cliffhanger assez dérangeant. Puis viens la version PC-Engine qui contient l'acte 3 mais dans une version considérablement raccourcie, Kojima considère cette version comme non-terminé. La véritable fin bien mis en scène et sans raccourci vient avec la version Sega-CD, ce qui vous arrange vu que c'est la seule version en anglais.



PC-Engine                                                                                      Sega-CD


Playstation                                                                                          Saturn



MSX2/PC-88


Snatcher est définitivement l'un des meilleurs chefs d'oeuvre d'Hideo Kojima, drôle, bien mis en scène, avec une bande-son de folie, un doublage incroyable et un univers de toute beauté, on sent que Kojima a complétement maitrisé son univers et on prend du plaisir à le parcourir à chaque instant. Dans son élan cinématographique, il arrive à se servir du support du jeu-vidéo pour apporter tout ce qu'un film ne peut pas faire en seulement 120 minutes. Il rajoute des tonnes sur son univers pour le rendre crédible, il apporte des choix pour s'attacher à son personnage, ainsi qu'un nombre incroyable d'évenements annexes à l'histoire mais qui nous attache au jeu, et tout cela reste crédible, la ou dans un film, on l'accuserait de s'éparpiller beaucoup trop. Snatcher est véritablement un jeu-vidéo, mais vous finirez ce jeu avec le sentiment d'avoir vu un excellent film et c'est plus que suffisant, Snatcher a accompli son travail.



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A propos de Snatcher (Aventure) sortis en 1996 sur PlayStation

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