Atari 2600 : Des jeux de l'origine   PAR Haganeren 





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DragonStomper et son ergonomie

DragonStomper et son ergonomie




Dragonstomper

Support : Atari 2600 + Supercharger
Créateur : Stephen Landrum
Développeur : Starship
Date de sortie : 1982
Genre : RPG

Dans le monde fabuleux de l'Atari 2600, il y'a ceux qui essaye de faire le plus possible avec les moyens du bord comme David Crane et son Pitfall (même si il a lui même plus ou moins abandonné l'idée 1 an plus tard avec la puce intégrée de Pitfall 2), et il y'a ceux qui fondent une compagnie, Starship, pour analyser la structure de l'Atari 2600 dans ses moindre détails afin de sortir un add-on spécial, le Superchargeur qui supporterait leurs propres jeux ! Ce serait un peu comme une console dans la console fait par un éditeur tiers qui permettait tout de même de rajouter 6Kb de Ram à la machine qui n'avait jusque là que 128 bytes (Oui même à l'époque on faisait pas grand chose avec 128 bytes...) Bien évidemment, Starship est dans la seconde catégorie et apporta au monde de l'Atari de quoi rivaliser avec ses concurrentes comme la Collecovision.... Enfin si l'idée d'add-on était si populaire que ça car à chaque fois c'est ni un four ni un franc succès comme truc j'ai l'impression...


Le packaging du Supercharger, dans un carton qui sent bon les années 80. Intéressant comme les arguments de ventes de l'époque étaient sur la qualité du jeu ordinateur et les graphismes du jeu arcade, les deux objectifs de toute console de salon à ce moment là.

Comme dit plus haut, Starship lui même est la compagnie qui fit la majorité des jeux du Supercharger, ils avaient en plus un format spécial puisque utilisant des cassettes audios, bien moins onéreuses que le cartouches Atari 2600 classiques ! La majorité de ces jeux tomba dans l'oubli aujourd'hui, on pourrait tenter d'imaginer les raisons de cet échec par le fait qu'un add-on a une console déjà plutôt vielle était peut être pas une bonne idée. Ou peut être que le concept était pas bien communiqué mais nous ne serions que dans la spéculation. En tout cas, Starship fut l'une des entreprises qui coulera sévèrement lors du crash du jeu vidéo de 1983... Mais nous n'en sommes pas là, pour l'instant, elle est toute jeune et sorti une « première vague » de jeu sur son appareil dont Dragon Stomper de Stephen Landrum.

De l'ordinateur à la console

Si Dragon Quest en 1986 est considéré comme étant le premier RPG sur console, ayant fait un travail remarquable pour simplifier autant que possible les nombreuses actions que permettait le genre dans une interface n'utilisant que deux boutons, c'est bien Dragonstomper qui s'essaya le premier à cet exercice délicat plus de 4 ans auparavant et avec seulement un bouton !

Le joueur est ainsi représenté par un simple point et se trouve parachuté dans un « monde enchanté » pour citer le manuel. Ici, un dragon a manipulé un magicien qui lui a jeté un pendentif de puissance pensant sans doute faire équipe avec le mythique animal... Mais évidemment il se fit trahir et le monde se retrouva avec un dragon surpuissant à vaincre.... Un bon dernier boss en perspective donc puisque le roi fit rapidement appel à vous, le « Dragonstomper » et avant de vous demander comment diable on peut « piétiner » un dragon quand on fait la taille de deux pixels, vous voici en train de gambader joyeusement dans l'overworld.


Mais enfin, laissez moi entrer !
Je vous dit que je suis le DragonStomper ! Allez quoi !

Car oui, l'un des plus gros exploit technique de Dragonstomper est d'avoir réussi à caser un univers plutôt grand et complètement ouvert dans un jeu Atari 2600... Pas moins de 20 écrans sans transition à parcourir pour notre plus grand bonheur de RPGiste ! Alors certes, ça paraît bien peu mais le monde devient rapidement familier et ce n'est pas dommage vu la difficulté du jeu !

Pour un RPG Occidental ouvert, Dragonstromper est étonnamment linéaire, la phase d'overworld est la plus importante du jeu puisque permettant d'augmenter les deux caractéristiques principales : La dextérité, permettant de ne pas rater ses coups et la vie. Oui, la première phase du jeu consiste tout simplement à pexer et amasser beaucoup d'argent pour se faciliter les phases futures du jeu... Enfin, ça et trouver un moyen d'entrer dans le village qui est gardé par un soldat ne vous laissant passer que sous présentation d'un laisser passer ou d'une coquette somme d'argent. Il est également possible de la combattre mais il s'agit du pire ennemi du jeu hors dragon donc bon...

Reste que le choix des options était quelque chose qui était très apprécié, surtout sur une console aussi limité que l'Atari 2600. En attendant, battre campagne est quelque chose d'assez similaire à une expérience de RPG 2D plus moderne, on est même régulièrement interrompu par des combats aléatoires présenté de manière hilarantes. On y voit l'ennemi venir d'en dehors de l'écran pour se précipiter sur le joueur avec un petit message « OH NO ! MONKEYS ! » (oui les singes sont des ennemis du jeu mais bon ça peut être autre chose). D'ailleurs contrairement aux RPGs modernes, il est possible de se faire attaquer aléatoirement même lorsqu'on ne bouge pas.


OH NO ! A MANIAC !
Ok mais après avoir ri, comment ça « MANIAC » ? C'est qui ? C'est quoi ?

Dans tous les cas, voici donc un magnifique combat qui permet d'utiliser objet, attaque, regarder son statut ou bien fuir (Move). Ces 4 choix constituent les principaux moyen d'action sur le monde et peuvent être utilisé soit lorsque le jeu le demande (Après une attaque ennemie par exemple), soit si le joueur appuie sur l'unique bouton de la console. Chacune des 4 directions du joystick correspond à une action en particulier ce qui rend la chose même plus agréable que les menus à choix bien long de Dragon Quest, une véritable réussite ergonomique !

Le jeu en lui même consiste à regarder tous les objets du monde, les arbres, les étangs, les cabanes pour y trouver.... Des choses... Souvent des combats mais parfois des objets qui ont un effet aléatoire soit positif (soin, gain de dextérité, voir les pièges sur la carte), soit négatif (perte de dextérité, blessure...) … Enfin le jeu est pas suffisamment sympas pour vous dire précisément la chose en réalité, vous aurez un magnifique message « FEEL WEIRD » et à vous de regarder ce qu'il s'est réellement passé.


Ah bah si j'avalais une croix je sais pas comment je me sentirais non plus après...

D'ailleurs, j'ai dit que les effets étaient aléatoires ? C'est plus compliqué que ça, en gros prenons un objet, la croix, et disons que sur une partie donnée elle fait gagner de la dextérité, vous pouvez être assuré que toutes les croix que vous rencontrerez après ça feront gagner de la dextérité. Il n'est donc pas vraiment utile de vérifier les autres objets d'ailleurs, ce serait prendre un risque pour rien. En revanche, si vous éteignez la console et recommencez, la croix aura peut être un tout autre effet et il faudra à nouveau noter quels objets sont positifs et lesquels négatifs.

En plus de ces objets de bonus, il y'a un objet « clé » très très utile puisque servant à ouvrir tout type d'habitation renfermant souvent beaucoup d'argent ou des objets intéressants... Ou alors un « Warrior » pas content qu'on vienne chez lui comme ça. (Dragonstomper mais un peu voleur quand même...) Et enfin bien sûr, le fameux laisser passer qui vous permettra d'entrer dans la seconde partie du jeu.


Les clefs sont sans doute les objets les plus utile du jeu... Tellement de truc à voler....

Vous comprendrez donc aisément que la chance a beaucoup à voir dans le fait de gagner une partie de Dragonstomper, en fonction de si on tombe sur les objets positifs d'abord, en fonction de si l'église veut bien nous soigner ou pas après une donation (l'unique bâtiment avec une interaction de « magasin »), en fonction même de si vos attaques veuillent bien faire masse de dégat à l'adversaire et si celles de l'adversaire veulent bien lamentablement rater. Oui, toute cette chance là est nécessaire pour amasser suffisamment d'argent pour pouvoir continuer votre partie ! Ne trainez pas trop, comme au casino, il faut aussi savoir s'arrêter sans quoi un ennemi viendra vous casser la partie. La punition est d'ailleurs relativement sympas, on ressuscite là où on était, on refait même le combat ce qui est pratique si il était à l'issue de l'ouverture d'une clé mais on perd tout objet, les caractéristiques sont reset et on revient à 400 golds.

Mais bon, à force de jouer, vous allez bien réussir à passer ce garde non ? C'est l'heure du village !

Confrontation avec un dragon

La seconde partie du jeu c'est tout simplement la visite de l'unique « réel » village de Dragonstomper... Un coin assez lugubre en réalité avec des arbres qui semblent sans cesse être l'objet d'une grosse tempête tant ils sont agité par le vent, des « Warriors » qui vous demanderont de dégager si vous n'êtes pas là pour acheter leur service et plein de magasin.


Oui, pas accueillant le village... Y'a même un type qui s'amuse à marquer à l'entrée de la grotte du dragon qu'il faut abandonner tout espoir.
Niveau marketing on a vu mieux.

A partir de là, vous n'êtes limité que par la bourse que vous avez précédemment amassé et des objets que vous souhaitez revendre, le village possédant en effet une grande variété d'objet en tout genre pour vous aider à combattre le dragon mais qu'il ne cédera que contre monnaie sonnante et trébuchante. Déjà, il y a le magasin d'équipement avec une corde pour descendre dans la grotte sans se faire mal, des diamant pour pouvoir acheter des guerriers supplémentaires pour un peu moins cher que si on avait directement donné l'argent, un arc pour avoir le dragon à distance ou une lampe pour montrer les différents pièges de la grotte.
Ensuite on peut trouver le magasin de magie avec un puisant sort offensif, un sort de lumière pour éclairer la grotte, un autre pour en voir les pièges, un sorte de protection qui fait que le dragon ratera tout ses coups, un sort pour enlever les barrières magiques que euh, nous y reviendrons et même un sort pour stun les ennemis.
Et enfin, une pharmacie avec des sorts d'antidote contre le poison et de soin plus classique, il y a même un Elixir remettant de la dextérité... Si vous y tenez vraiment.


T-Tout ça ? M-Mais la seule stratégie jusque là c'était "taper et prier" !

Ca fait BEAUCOUP d'objets d'un coup en réalité, et certains d'entre eux ne sont là que pour la blague honnêtement, style la corde qui, si on ne la prend pas, vous fait perdre des dommages dès arrivé dans la grotte du dragon, merci les gars ! Le parchemin de vision vous permet aussi de voir les différents pièges représentés par une tête de mort quelques instants... Et par quelques instants j'entends quelques misérables secondes, chouette ! Il y'a également l'antidote qui n'a pas vraiment d'utilité contre le dragon mais vu qu'il vous faudra esquiver des dards empoisonnés dans la grotte, ça peut valoir le coup d'en avoir. Bref, certains objets sont à avoir « obligatoirement » et je suppose que le « trial and retry » est roi pour qui n'avait pas d'explication pour chaque objet comme j'ai pu en trouver !

Et enfin, on peut commencer l'expédition, comme dit plus tôt la cave du dragon est singulièrement différente du reste du jeu puisqu'on se met soudainement à devoir esquiver des trucs en temps réel comme le dernier des jeux arcade de l'époque, il n'y a même aucun ennemi ! Une mise en bouche parfaite pour le dernier boss du jeu, le dragon, sur lequel vous allez pouvoir envoyer tout vos objets dans la tronche. Sort de paralysie, guerriers, arcs et autres sorts de magie, tous les coups sont permis  et même celui de... Ne pas tuer le dragon ! Oui en effet en abaissant la barrière magique du collier que l'on doit récupérer, il est possible de le prendre afin de triompher du jeu sans même tuer le dernier boss. Une fin « alternative » selon le livret qui stipule que en ce cas, le dragon est capturé puis utilisé pour le bien du royaume.... Bon après sur votre Atari vous avez juste droit à un « CONGRATULATION » épileptique... Cool non ?


Un plan génial : Transformer ce RPG en jeu d'action d'un coup pù faut éviter des trucs d'un coup.
Les héros de RPG, ils ont rien vu venir, les pièges les ont eu pendant qu'ils tentaient des jets de dés !

Heavy Luck RPG

Bon, on retrouve beaucoup de plainte sur ce jeu, stipulant que son aspect chanceux est injuste, et que le jeu est trop dur... En réalité, si le jeu ne l'était pas, on en verrait la fin au bout de 20 minutes à peine. Là, le tri des objets néfastes/positifs et les différents runs permet d'avoir quelque chose à faire durant chaque partie et pour être honnête, même ainsi, il ne m'a fallu qu'à peine une heure pour voir l'écran de fin... Non sans avoir lu quelques conseils ici et là cependant, certes.

Un investissement de temps pas trop cher payé pour un jeu encore plutôt impressionnant sur Atari 2600, on y retiendra outre son ergonomie particulièrement bien pensé un scrolling assez efficace, un overworld plutôt balèze sur console ainsi que d'authentiques musiques pour signaler l'arrivée d'ennemi, ou montrer le vent et autres joyeusetés du genre. Certes, ce n'est pas grand chose mais par rapport au reste du catalogue c'est bien balèze !


Même le dragon est cool ! Il est même animé sur deux frames !
... Il ressemble pas à un canard comme le dragon de Adventure en tout cas...

Dragonstomper est un jeu que j'ai sélectionné pour deux raisons, déjà l'idée de jouer au premier RPG sur console en faisait un indispensable du dossier mais j'ai aussi trouvé particulièrement intéressante l'idée qu'un développeurs tiers décide de se faire un petit accessoire perso dans son coin pour faire tourner ses jeux pour que y'ait un peu plus de puissance que la concurrence. Quelque chose d'impensable aujourd'hui mais qui n'était pourtant pas très choquant à cet époque de gros n'importe quoi qu'était l'Atari 2600.

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A propos de DragonStomper (RPG) sortis en 1982 sur Atari 2600

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