Nintendo 64   The Legend of Zelda : Majora's Mask   Action/Aventure   2000  PAR Drake 





Je sais, j’avais dit que je ferais Ocarina of Time en même temps, mais là, une soudaine vague d’inspiration s’est emparée de moi et m’a gueulé dans l’oreille « tu vas la faire cette review de Majora’s Mask ??!! ». Qui serais-je pour ignorer un tel appel ? Un bien horrible personnage… du coup, on est parti !

Forcément, durant cette review, je ferai un certain nombre de comparaisons et d’analogies avec Ocarina of Time. Pour ceux qui, éventuellement, n’y auraient jamais joué, je tiens tout d’abord à ce qu’ils sachent que je ne pense pas que du bien d’eux. Ensuite, je m’excuse auprès d’eux pour les références qu’ils ne comprendront pas forcément, et pour remédier à ça, j’essaierai de sortir une review d’OoT le plus rapidement possible. Mais revenons au jeu qui nous intéresse aujourd’hui. The Legend of Zelda : Majora’s Mask est sorti en novembre 2000 en France sur Nintendo 64, et sera réédité plus tard sur GameCube dans un certain pack collector, et est également disponible sur la Console Virtuelle de la Wii. Il succède directement, et en de nombreux points (qui seront détaillés plus avant par la suite) à Ocarina of Time sorti deux ans plus tôt sur le même support. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que reprendre le flambeau après un épisode aussi réussi, ce n’est pas chose aisée ! Voyons donc comment Eiji Aonuma a géré les choses.



L'écran titre, avec le fameux Masque de Majora


On retrouve notre cher ami au bonnet vert, Link, juste après son départ d’Hyrule à la fin d’Ocarina of Time. Il est donc redevenu un enfant, et chevauche Epona, sa jument attitrée, dans une sombre forêt lors de la cinématique d’introduction. Sa paisible traversée de la forêt est perturbée par l’attaque d’un petit diablotin affublé d’un masque étrange et sinistre, et accompagné de deux fées, telles son ancienne compagne Navi. Ce malotru déleste Link de son ocarina, et prend la fuite sur le dos d’Epona. Le jeu débute alors réellement. Vous prenez le contrôle de Link pour quelques phases qui peuvent être vues comme un didacticiel. On traverse quelques salles, on effectue quelques sauts, et on se retrouve devant le racketteur, qui se révèle être Skull Kid, un être de la forêt rencontré dans OoT. Ce petit enfant de salaud ne trouve rien de plus intéressant à faire de sa journée qu’à transformer Link… en peste Mojo ! Forcément, Link, ça ne l’arrange pas trop, étant donné qu’il n’a du coup plus l’usage de son épée ! Cela dit, en effectuant ses premiers pas en tant que Mojo, on se rend compte qu’on a la possibilité d’effectuer une attaque tournoyante, ce qui ne nous laisse pas totalement sans défense. On découvre également, en sortant de la forêt, l’utilisation de fleurs Mojo, qui permettent à Link de se propulser dans les airs et de planer pendant quelques instants.



Aaargh, j'ai une tronche de merde !! >_<


Rien qu’avec cette dizaine de premières minutes de jeu, on découvre finalement un grand aspect de Majora’s Mask : on est en terrain connu, mais en même temps tout est différent. Et c’est tant mieux ! Mais les changements par rapport à l’épisode précédent ne s’arrêtent pas à ça, loiiiiin de là ! En effet, au sortir de la forêt, on se retrouve dans une tour avec plein de rouages, qui est en fait la tour d’une horloge géante. On rencontre dans ce lieu sombre et humide un personnage déjà croisé en terre d’Hyrule : un vendeur de masques, qui est bien embêté car Skull Kid lui a volé le Masque de Majora, qui recèle des pouvoirs terrifiants ! Il vous demande alors de l’aider à récupérer son bien, et vous promet en échange de vous rendre votre apparence normale, si vous arrivez à remettre la main sur votre précieux ocarina. Seulement voilà, en plus de vous demander de faire le sale boulot à sa place, Monsieur vous met un ultimatum : tu fais ça en trois jours, parce que après moi j’ai une conférence à Los Angeles où je dois absolument présenter ma nouvelle conso… hem bref, vous avez trois jours pour mener à bien votre mission. Vous sortez donc de la tour pour vous retrouver dans une ville ma foi bien animée, j’ai nommé Bourg-Clocher.




Le quartier sud de Bourg-Clocher, très animé


Si jamais vous trouviez que le prétexte des trois jours du vendeur de masque était bidon (et vous auriez raison !), un premier regard vers le ciel de Termina, le monde dans lequel se déroule l’aventure, vous persuadera du contraire : en effet, une lune avec un visage menaçant se dessine dans le ciel, et se rapproche de plus en plus du sol au fil du temps. Car oui, vous l’aurez remarqué sur le screen précédent, vous avez un compteur, qui s’arrêtera à la fin du troisième jour par un bon petit game over. Heureusement, lorsque vous aurez récupéré votre ocarina, un chant bien connu des amateurs d’Ocarina of Time vous permettra de revenir à l’aube du premier jour. Et je m’arrêterai là sur le scénario, qui est finalement assez intéressant et original pour ne pas vous spoiler.



Soyons clair, le jour où je regarde par ma fenêtre et je vois ça, je flippe
moai1


En revanche, si je ne parlerai plus de l’histoire, je vais m’étendre un peu (même beaucoup, en fait) plus sur le gameplay, sur toutes les nouveautés qui font la beauté de ce volet. Et je vais commencer par quelques points, pas si négligeables que ça, qui sont la conséquence du « chrono » qui vous suivra durant toute l’épopée. Tout d’abord, et c’est l’une des grandes forces de Majora’s Mask, l’environnement dans lequel vous évoluez est extrêmement consistant et cohérent. Les trois jours se répètent à l’identique lorsque vous remontez le temps, et chaque PNJ, sans exception, a son propre emploi du temps et se trouvera à différents endroits selon le jour et l’heure considérés. Fort heureusement, vous entrerez assez tôt dans le jeu en possession d’un petit carnet qui vous permettra de lister les personnages les plus importants et de savoir où ils se trouvent, et quand. Tous ces PNJs seront un très bon prétexte à l’inclusion de plusieurs quêtes annexes, toutes plus intéressantes et complexes les unes que les autres.

Mais passons à un autre point, ô combien important de cet opus. Après les trois premiers jours, quand vous aurez remis la main sur votre instrument, vous aurez donc la possibilité de redevenir humain, mais vous aurez une belle surprise : vous aurez en votre possession un Masque Mojo, qui vous permettra de retourner sous la forme de Peste Mojo quand vous le souhaitez. Et ceci est un élément majeur du soft : les masques. Vous pourrez, au cours de vos pérégrinations, en récolter un certain nombre, certains plus utiles que d’autres. Si quelques-uns ne vous serviront qu’à une seule quête annexe, ou à récolter un seul quart de cœur, d’autres seront beaucoup plus importants et nécessaires à votre progression. Les trois masques les plus utiles serviront en fait à vous transformer. Si vous êtes un habitué de la saga, vous devinerez facilement que les deux formes qui s’ajoutent à celle de peste Mojo sont la transformation en Goron et en Zora. Bien évidemment, chaque forme se joue d’une manière différente, et les possibilités de chaque race sont bien distinctes. Ainsi, le masque Mojo vous permettra d’utiliser les fleurs Mojo, de rebondir un nombre limité de fois sur l’eau, et de cracher des bulles de sève (qui diminuent la barre de magie). La forme Goron, quant à elle, joue un peu le rôle de « bourrin », en permettant de donner des gros coups de poings, et surtout la faculté de se mettre de boule et de rouler sur soi-même afin de gagner en vitesse. Enfin, le masque Zora vous transforme en un de ces magnifiques êtres écaillés qui sont capables de nager sous l’eau à une vitesse phénoménale et grisante.



Si vous roulez suffisamment longtemps, vous aurez des piques, qui consomment de la magie


Nager en Zora est un vrai bonheur


Bon, jusque-là, je n’ai parlé que de nouveautés, mais bien évidemment, le déroulement du jeu reste celui d’un Zelda, à savoir l’exploration du monde et les parcours habituels dans les donjons, accompagnés bien sûr d’un bon gros boss. Néanmoins, leur nombre est plus restreint que dans les autres volets, car les donjons principaux sont ici au nombre de quatre. Fort heureusement, ils sont quand même très longs et vous réservent leur lot d’énigmes et d’ennemis. De plus, deux donjons optionnels, dont le but est de récolter des Skulltullas d’Or, sont présents dans le jeu et rajoutent quelques heures de challenge. Pas de soucis donc sur la durée de vie, l’exploration des zones qui précède les donjons est elle aussi suffisamment conséquente pour ne pas finir le jeu trop vite.



Les donjons sont truffés d'ennemis pas commodes


Parlons maintenant un peu plus en détail de l’univers, cette belle terre de Termina. La carte du monde est découpée selon les quatre points cardinaux, avec à chaque fois une zone et une ambiance différente. Ainsi, on trouve un marais et le Palais Mojo au sud, une montagne enneigée et le village Goron au nord, une baie et le Théâtre Zora à l’ouest, et une vallée poussiéreuse et inquiétante à l’est. Chaque zone est assez vaste et les parcourir de long en large sera un vrai défi. La ville de Bourg-Clocher, elle, est située au centre de la map et est également découpée en quatre secteurs selon leur orientation géographique. Différentes boutiques et mini-jeux sont présents, pour toujours plus de quêtes annexes et de quarts de cœur à récupérer (qui sont au nombre de 52, en effet vu le nombre réduit de donjons, il faut plus de quarts pour aller jusqu’au maximum de 20 cœurs). La ville est également l’occasion de rencontrer une majorité des personnages du jeu, et ce que l’on remarque immédiatement, c’est que ce sont exactement les mêmes (à part quelques inédits) que dans Ocarina of Time. Bien sûr, leur personnalité a quelquefois changé, de même que leur profession. Parmi l’un des plus importants, on peut citer la dame aux cocottes d’Ocarina of Time qui devient Anju, gérante d’auberge dans Majora’s Mask. Et c’est un vrai plaisir que de redécouvrir tous ces visages connus, qui sont autant de clins d’œil au magnifique volet précédent. On sent dans cela tout le respect qu’a Eiji Aonuma (dont c’est le premier volet en tant que producteur à part entière) pour ses aînés. L’univers dans son ensemble est donc extrêmement cohérent, le tout étant mis en valeur par le système de temps, qui joue sur plusieurs facteurs comme l’emploi du temps des PNJs, certains évènements ou encore la météo.



Pour tous ceux qui étaient frustrés de la taille réduite du ranch Lon-Lon d'Ocarina of Time, réjouissez-vous, celui-ci est beaucoup plus grand !


J’en profite de parler de l’environnement pour dire quelques mots sur les graphismes. Le jeu profite de l’Expansion Pack, cette petite cartouche qui se place sur le devant de la N64 et qui permet d’en améliorer les performances. De cette manière, même si le jeu ressemble énormément à Ocarina of Time, les textures sont légèrement plus fines, et on sent qu’il a mieux vieilli que ce dernier. Bien sûr, ça reste un jeu 64-bits, qui pourra repousser certains d’entre vous. Tant qu’on est dans la partie artistique, parlons des musiques. Ah, les musiques ! Certains morceaux sont (comme souvent dans un Zelda) proprement magnifiques et inoubliables. L’OST compte parmi les plus belles de toute la saga, et vous accompagnera avec magie et poésie dans toute votre quête. Mention spéciale au Chant de l’Apaisement et au thème de la Forteresse Pirate qui sont des pures merveilles.

Mais en dehors de toutes ces qualités techniques (graphismes, musiques, gameplay etc), Majora’s Mask est, comme si peu de jeux vidéo, et comme certains autres Zelda, un jeu qui parvient à nous transporter rien qu’avec son ambiance. Le fait d’avoir un Link psychédélique, qui se cherche une identité parmi tous les masques qu’il porte, la fée qui nous accompagne presque à contre-cœur, l’ambiance malsaine et oppressante de la lune qui plane au-dessus de nos têtes, les trois jours de temps imparti, tout ça contribue à l’ambiance générale du jeu et à l’immersion qui en découle. Véritablement, on ne joue pas à Majora’s Mask, on le vit. Il faut pour l’apprécier à sa juste valeur pouvoir passer outre ce que le fait de remonter le temps implique (c’est-à-dire parfois recommencer certains évènements), ce que tous n’ont pas réussi à faire. Ce jeu est, pour moi, le meilleur Zelda, aux côtés d’Ocarina of Time (enchaîner les deux aventures est juste un pur bonheur), et même un des meilleurs jeux vidéo qu’il m’ait été donné de faire. C’est typiquement un jeu auquel je peux rejouer rien que pour se balader dans certaines zones, juste pour le plaisir d’admirer le paysage et écouter la musique associée. Alors oui, je suis peut-être un fanboy, mais la magie qui se dégage de Zelda : Majora’s Mask m’a conquis, dans mon enfance et encore maintenant, et ne cessera jamais de le faire.

Et allez, pour le fun et pour faire plaisir à LibreGA, un dernier petit screen :


Spoiler:


[NB : je m'excuse pour la qualité et la taille inégales des screens, mais il est impressionnant de constater qu'on ne trouve pas toujours ce qu'on veut en la matière...]


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