PlayStation 3   Batman : Arkham Asylum   Beat 'em all   2009  PAR Weldar 



Batman :
Arkham Asylum


T'aurais dû t'arrêter au feu rouge....


Développé par Rocksteady pour la PS3 et la XBOX 360, Batman n’aura jamais été plus que majestueux et impérial dans cet épisode.
Il faut dire que la licence Batman est repartie de plus belle depuis la reprise cinématographique de Nolan (qu’on aime ou pas) et il était temps que cela continu aussi avec le jeu-vidéo.
Retour en force qui mérite notre coup d’œil ?


J’ai arrêté la diffusion d’un virus, j’ai sauvé des otages, j’ai combattu mes pires ennemis, j’ai sauté d’un immeuble à un autre… Bref, j’étais à l’asile d’Arkham.

Sous la luminosité glaçante de la lune et aux sons battants de la pluie, Batman parvint enfin à capturer le prince du crime, le Joker.
A bord de sa célèbre Batmobile, le justicier conduit le criminel à sa destination finale : l’asile d’Arkham, situé sur une île. Seulement, Batman s’y rend, avec la conscience de ne pas être à l’abri d’un traquenard : la capture du Joker était beaucoup trop facile et l’évasion récente d’une centaine de prisonniers est tout aussi inquiétante.

Une fois sur place, Batman est accueilli par son fidèle « compagnon » Jim Gordon, ainsi que le directeur de la prison. Le Joker est attaché et traîné vers sa cellule. C’est ensuite que se déroule une scène dont sa procédure pourra vous faire penser aux génériques des Half-Life où Batman surveille le transfert du Joker, mais bien entendu, l’intuition de Batman, se révèle vraie…
La célèbre complice du Joker (et très sexy dans cet épisode), Harley Quinn, aux commandes de l’asile, libère le Joker et enferme Batman et ses alliés dans une pièce… Le coup du Joker était prévu depuis longtemps et ce n’est pas une simple évasion que prévoyait le Joker… et ce n’est pas tout, Harley en a profité pour libérer les prisonniers de l’asile comme d’anciennes superbes connaissances de Batnouille.

L’île d’Arkham est scellée et le bal du diable au clair de lune peut commencer.


Le BG de la soirée ! ////////// Harley a rangé sa tenue de bouffonne pour se mettre à la nouvelle mode.


Avant tout, il y a une chose que j’ai bien appréciée dans cette nouvelle aventure de Batman, c’est le soin apporté pour son scénario si on quitte l'aspect duel entre le Joker et le Batman. Scénario qui a été manipulé sous les doigts de fée (ou crochus pour l’esprit tordu qui demeure dans cet asile) de Paul Dini. Ki sé ? L’un des principaux scénaristes du célèbre animé Batman des années 90 sous la direction de Bruce Timm dont il a participé aussi au premier film (et meilleurs) de la série : Batman : Mask of the Phantasm.
En tout cas, une chose sera sûre, le jeu part sur une bonne base sur ce point et c’en est un. Le rythme est bien mené pour une aventure cohérente dans l’esprit du rongeur-volant.
Bien entendu le scénario est loin d’être la seule qualité du jeu (n’en faisons pas trop), mais il profite aussi d’une mise en scène très réussie. On appréciera aussi les interactions intelligentes - évitant le simple fan-service – avec les grands méchants de l’univers comme l’Epouvantail, Poison Ivy, Bane, Zsaas…

Une mise en scène réussie pour une ambiance de fou sous un moteur du jeu du tonnerre : le Unreal Engine (après avoir fait quelques recherches !).
Le jeu est graphiquement très impressionnant donnant surtout une véritable identité au jeu. La direction artistique semble pencher dans un mix de l’esprit du DC-comic voir Burtonniene pour le style gothique, et d’un trait plus réaliste se lorgnant ainsi du côté des dernières productions de Nolan (plus un chara-design bouffant des épinards).
Ce qui n’est pas plus mal pour faire plaisir à un maximum de gens, mais tant que l’ambiance jouissive y est, on en demanderait pas plus, non ?
Cependant, on pourra toujours trouver à redire un peu, mais rien de méchant.
Comme pour les films, ce sont surtout les méchants qui assurent la vedette face à un Batman assez transparent qui ne fait que son travail. Les personnages secondaires crées pour le jeu cherchent plus à créer un background dans l’asile que de devenir des icônes marquantes (ce qui peut être dur ceci dit), on s’y attachera pas trop donc.
Néanmoins le scénario reste intelligent et on pourra apprécier une quête annexes qu’est de récolter des cassettes audio d’entretien entre les supers vilains et leurs docteurs. Tout cela nous profite pour nous faire partager une certaine atmosphère en présentant la vie qu’il y avait dans l’asile. Il est assez amusant de faire le lien avec le scénario principal en réfléchissant bien…


Une superbe ambiance sous le regard de l’Épouvantail. ///////// Batman est un enquêteur, on devra souvent fouiller les zones pour récolter des indices.



Tissu Gear : Solid Bat

Face à une horde de dégénérés, malgré sa carrure, Batman ne fonce pas tête baissée dans la mêlée pour transformer ce jeu en BTA next-gen random comme on en voit plein sur le marché. Non, Batman c’est un timide et il préfère taper en plein dans le dos…
Comme le suggérait le film Batman Begins de Christopher Nolan, le justicier doit inspirer la peur à ses adversaires… C’est ainsi qu’on se retrouve face à un gameplay mâtinant infiltration et baston.

J’aimerais toucher un mot, voit deux mots sur le côté infiltration qui est l’un des points les plus intéressants du soft.
Grâce à ses nombreux gadgets dont j’y reviendrai plus tard, Batbouh est un Solid Snake accompli, mais sans le carton. On cherchera le plus souvent à arriver derrière les ennemis pour les assommer d’un coup sans se faire repérer ou de diviser un groupe de gardes pour s’occuper un par un. Il faut l’avouer que foncer tel un bison enragé, vers un homme armé… On fera pas long feu pour se transformer en Batssoire…
Donc, on aura souvent l’occasion de procéder à un nettoyage des lieux par diverses méthodes, soit d’assommer un par un les ennemis en s’amenant derrière eux ou en les faisant tomber dans un piège, soit d’aller à la régulière…
L’IA est loin d’être redoutable, mais quand on se fait repérer, les ennemis sont agités et nous recherchent activement. Comme un jeu d’infiltration classique, il suffit d’attendre dans son coin pour que les ennemis reprennent leurs routes quotidiennes. C’est assez simple, mais cette petite notion d’infiltration reste très appréciable vu qu’on pourra progresser de différentes manières.


En mode détecteur de chaleur humaine (hum) ou pas, on devra souvent tenter l'approche furtive pour venir à bout et rapidement de nos ennemis.


Batidiot est un homme prudent et il est recouvert jusqu’à la muselière de nombreux gadgets, il a seulement oublié le casse-croûte d’Alfred comme il pensait aller plutôt au restaurant sur la route entre-temps… (cherchez la référence)
Tout au long du jeu et à la manière d’un Metroid ou d’un Zelda, on récupère d’autres outils qui nous permettront d’explorer d’autres zones et de parfaire notre exploration sur l’île. On aura entre autre le fameux grappin, le batrang, des explosifs…etc.
Ces outils peuvent être améliorés grâce à l’expérience qu’on récolte à la fin de chaque combat à la manière d’un RPG ou d’un BTA où l’expérience sert de monnaie pour améliorer les objets…


Oui, mais où est Batman ?... Il est à la maison, il lave ses collants. Hahaha !!

Parlons-en de ces combats… Euh, en fait, il n’y a pas tellement de choses à dire comme les actions de Batdard sont assez basiques pour un genre proche du BTA ( ?).
En effet, Batman dispose de très peu de coups ce qui rend les combos pas très variés. Ses attaques sont très scriptées ce qui offrent peu de possibilités de jeu. Les combats sont donc très mécaniques face à une IA assez bêta parfois.
Mais les séances de castagne s’enchaînent bien sous la force brutale impressionnante de Batman même si on aura tendance à répéter les mêmes gestes : coup de poing, des contres scriptés (une icône indique quand il faut contrer), puis finish move … C’est très sobre vu comme ça, mais les combats sont très fun et d’une grande fluidité. Le jeu n'en reste pas moins pas très dur et les boss manquent de punch malheureusement.
Ce qui reste amusant, c’est qu’on peut utiliser certains gadgets durant les combats comme le grappin, la cape ou le Batarang pour mettre un peu de piment chez nos adversaires. Mon plaisir personnel c’est de poser des explosifs et d’attirer les ennemis vers la charge pour la détruire à distance… tellement bon. moai1


Ce petit gadget ouvre à une sorte de mini-jeu sympa, mais très facile si on comprend le principe. //// Le scanner de Batman permet de repérer les objets et endroits dont on peut interagir.


Le jeu est très maniable. L’utilisation des gadgets est simple et très rapide à prendre en main, dont on les sélectionne rapidement via un menu in-game (j’ai peut-être eu du mal pour sélectionner un objet en diagonal). Idem pour le scanner de Batman, une simple touche et on passe en mode analyse.
Batman bouge bien et est très réceptif à son environnement. C’est un grand bonheur que de faire un saut-plané ou de courir avec la cape volant dans les airs. La classe.
Par contre les sauts sont scriptés à la manière d’un « The Legend of Zelda », mais ce n’est pas gênant.

Comme il était sous-entendu, la progression du jeu se fait à la manière d’un Metroid. On visite une vaste île divisée en plusieurs zones reliées entre-elles. Contrairement à ce qu’on aurait pu croire, la diversité est de mise comme l’ingéniosité du level-design.
On ne traversera pas que de simples couloirs, mais on aura souvent des grandes salles pour mettre en pratique notre sens de l’infiltration. Même si on est dans un asile, les lieux réussissent à nous divertir en proposant des expériences différentes comme les jardins, le manoir, les égouts, la prison…etc.
Du bon boulot donc et il est inutile de vous le dire une fois de plus que la direction artistique du jeu offre un régal pour nos yeux. Néanmoins l’univers nous donne un certain goût amer dans la bouche du fait d’un monde étriqué, sans doute à cause de nombreux allés et retours qu’on fera dans le jeu. Ce n’est pas grave, le prochain opus se passe dans la ville et il est sorti !


C'est dans ce genre de zone que l'âme d'un serpent prend le dessus sur la chauve-souris (ou inversement). ///// Ce genre de décor semble sortir tout droit de l'esprit de Tim Burton.


La quête principale est assez courte et très dirigée, sans que ce soit un mal. On enchaine en quelque sorte une succession de missions avec par exemple des séquences de sauvetage, d’exploration, résoudre un problème, combattre des boss… le tout sous la ligne directrice du scénario qui fera avancer la trame.
Elle aura beau être courte cette histoire, elle n’en restera pas moins intense même si on ne dépasse pas les 10 heures de jeu.


Batman, qu’est-ce The Legend of Zelda : Phantom Hourglass n’avait pas ?

Mais ce n’est pas tout, comme tout bon jeu « d’aventure », on a des quêtes-annexes. J’avais parlé tout à l’heure des casses audio des entretiens à récupérer, on a aussi les reliques de l’Homme mystère (ou Riddler pour faire plus vite) à trouver. Ces objets sont dissimulés dans les recoins les plus enfouis de l’île. On a affaire à une sorte de chasse au trésor dont Riddler passera son temps à nous narguer dès qu’on récupère l’un de ses trophées.

L’autre quête annexe qui semble la plus intéressante au premier abord : les énigmes du Riddler.
Dans pratiquement chaque salle de l’île, Edward nous donnera une devinette à résoudre. Il ne faut pas s’attendre à un casse-tête à résoudre malheureusement, il faut plutôt s’attendre à un effet Metroid Prime… En effet, il faudra utiliser le scanner de Batman et se concentrer sur un élément du décor précis qui fait référence à la devinette. Scanner cet élément sera donc la solution à l’énigme. On peut trouver sympa la première fois, mais cette quête deviendra vite barbante et inintéressante. Dommage.


Les combats sont musclés à défaut d'être complets. ///// Quand on arrive dans une zone, la devinette de Nigma apparaît et ce dernier nous nargue si on dérive.


Ces quêtes annexes allongent pas mal la durée de vie, mais il faut aimer ce genre de collecte pour avancer.
On débloque aussi, au fur et à mesure, des défis. Ces défis sont assez simples, on doit seulement exploser le plus de mecs en un temps limité, que ce soit dans une pure séance de baston ou dans une séance de discrétion.

Un petit mot sur l’ambiance musicale qui offre une excellente atmosphère.
Les compositions musicales sont bonnes et restent dans l’esprit de celles d’Hans Zimmer (pour les Batman de Nolan) à titre personnel, mais ce qui marque le plus sont les doublages français.
Outre les voix récurrentes des personnages secondaires, on appréciera surtout celles des méchants dont on ne loupera pas la prestation très remarquée du célèbre Pierre Hatet (ou au moins sa voix) qui s’occupait déjà du doublage dans le Batman des années 90. Tout le charisme du jeu en un seul personnage : le Joker.
L’entendre est toujours un réel plaisir avec ses répliques savoureuses face à un Batman austère, il faut dire que c’est son rôle, incarné par Adrien Antoine (The Batman) en version française. En VO, on a toujours les excellents Mark Hammil et Kevin Conroy pour leurs personnages respectifs. Les autres méchants en assurent pas mal, surtout l’Epouvantail et Riddler, à titre personnel.


Ce Batman est un BTA à la base et on aura souvent droit à des pures séances de castagnage. ///// On a tous rêvé de faire ça... enfin, moi en tout cas. moai1



Au final, Batman : Arkham Asylum est un blockbuster très réussi qui donne non seulement une nouvelle image réussie de Batpoule dans le monde vidéoludique, mais aussi une identité propre au jeu pour sortir des sentiers battus sur cette génération de console. (si on reste dans le domaine « BTA »)
Le jeu réussit à être plutôt varié bien que son gameplay aurait pu être plus étoffé en plus d’une durée de vie plutôt faible (mais gênante ?), mais je le répète encore une fois, on a une superbe ambiance qui vaut le détour.


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