Riverhillsoft est un studio un peu particulier sur la scène PlayStation. OverBlood est en effet leur premier jeu pour la console de Sony. Jusque là, ils avaient développé des jeux d'aventure dont la plupart se déroulent aux États-Unis (tels que Manhattan Requiem ou la série des J.B. Harold) sur des micro-ordinateurs comme le MSX ou le X68000. Avec leur nouveau jeu, ils s'essayaient à un autre type de jeu d'aventure, et ils l'annoncent déjà sur la boîte : Le jeu est défini comme "3D Active Adventure". Enfin, en réalité, il s'agit surtout d'un jeu d'aventure qui tient un peu du survival horror mais qui ne contient que quelques scènes d'action. Notez qu'il est quand même entièrement doublé en Anglais. Alors, quel aspect a cet essai du studio dans le genre ?
Le setting change radicalement de ce à quoi ils avaient habitué leur public, cela dit. Fini l'Amérique des années 30, vous voilà propulsés dans la SciFi ! Le jeu s'ouvre sur votre anecdotique réveil. Vous sortez d'un tube d'une salle de cryogénisation de ce qui semble être un immense laboratoire high-tech... sans avoir aucune idée de ce que vous pouvez bien faire là. Vous êtes même incapable de vous rappeler ne fut-ce que votre prénom ! Pire, votre bras droit semble être atteint d'une étrange infection qui vous fait souffrir le martyr et qui semble s'étendre avec le temps. À l'aide de deux compagnons de fortune que vous rencontrerez en traversant ce complexe, il vous faudra percer les mystères de votre présence en ces lieux pour pouvoir découvrir votre propre identité et, si possible, foutre le camp de cet endroit en vie.
Le premier contact avec le jeu est agréable : En effet, il y a trois caméras différentes ! Sont disponibles une vue d'ensemble, une vue de dos et une à la première personne entre lesquelles vous pouvez switcher à loisir. Vous pouvez donc adapter l'angle de vue à vos préférences personnelles ou à vos besoins dans le jeu, ce qui compense la relative rigidité des contrôles. Et il le fallait bien, parce que vous déplacer d'un point à un autre, c'est ce que vous allez faire pendant tout le long... Il s'agit d'un jeu d'aventure relativement classique, ainsi aller chercher des objets et activer des dispositifs restera donc la principale raison de vous balader à travers les couloirs gris du laboratoire. Vous ne serez pas seuls, cela dit : En effet, vous ferez vite la rencontre d'un petit robot, Pipo, qui vous suivra partout et est un personnage jouable à part entière dont vous pourrez prendre le contrôle à tout moment. Non seulement sa morphologie est différente, mais il est aussi capable d'enclencher des mécanismes que vous ne comprenez pas. Milly, une femme aux liens troubles avec le centre de recherche qui vous rejoindra plus tard, sera jouable elle aussi. Cela dit, ce système de switch entre personnages est au final relativement peu sollicité, ce qui est un peu dommage.
Le jeu commence tout de même pas trop mal, c'est pas extraordinaire mais c'est crédible et pas mauvais. Mais est-ce que ça continue sur cette lancée ?
La vue à la première personne permet des déplacements plus aisés, et la vue d'ensemble d'observer son environnement.
La recherche d'objet est assez classique... Le changement de perso un peu moins, mais pas suffisamment exploité.
Non. Pourquoi ? Parce qu'après arrive la première scène de combat. Les scènes d'action simples, où il suffisait de courir ou de sauter, ça allait. Mais les scènes de combat ? C'est juste injouable. En gros, un mutant vous attaque, et vous devez lui casser la gueule... sauf que c'est un immense bordel où vous ne pouvez que vous contenter de marteler le bouton d'attaque en espérant que ça atterrisse dans la tronche de ce zombie si mal modélisé. Même aller dans votre inventaire peinard est relou, dans le sens où ça ne met pas le jeu en pause et que vous avez donc tout le temps de vous faire défoncer. Et je parle même pas du flingue que vous obtenez plus tard dans le jeu : Non seulement vous vous en prenez déjà une le temps de le sortir, mais il est inefficace et y a pas des masses de munitions qui trainent. Et comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule, voilà le pompom : La meuf, Milly. Alors, jusqu'à ce qu'elle se pointe, la mise en scène est pas trop mauvaise et le jeu d'acteur du personnage principal est étonnamment bon par rapport à ce à quoi on pourrait s'attendre. Mais elle ? Son jeu d'acteur est absolument catastrophique, son implication dans le scénario amène un tourbillon de révélations clichées absolument pas crédibles. En plus, le thème musical des dialogues "romantiques" (xpldr) qu'elle a avec le protagoniste doit être la track de saxophone la plus cheesy que j'ai jamais entendue (j'ai sincèrement ri quand j'ai vu la première scène du genre).
Le jeu est pas long du tout (il doit faire facilement moins de 6 heures), du coup on se surprend à quand même vouloir le finir histoire de pas l'avoir commencé pour rien. Le fond est classique mais pas forcément naze, contrairement à ce qui se ramène par après et qui frise parfois le ridicule. Ça aurait pu être un jeu sympa, mais ça se casse tout simplement les dents à partir d'un moment donné.
Sauter au-dessus d'un gouffre, je peux comprendre... mais ça les gars, je peux PAS quoi, sérieux.
Bah putain heureusement que la conviction est pas contagieuse, sinon on ferait tous une overdose d'enthousiasme.
Les gars de Riverhillsoft ont probablement voulu tenter d'introduire des éléments d'action dans un jeu d'aventure sans que ça en devienne pour autant ce qu'on appelle communément un "jeu d'action/aventure". Malheureusement, c'est très moyen... voire carrément un échec, amplifié par une ambiance et un scénario qui se dégonflent comme des ballons de baudruche... mais un échec dont ils ont tout de même su tirer des leçons, puisque ce jeu a eu une suite et qu'elle est complètement différente de ce premier épisode !
Notez que je compte la reviewer aussi car, même si elle a toujours de terribles défauts, elle est quand même laaargement plus intéressante. Cependant, un bug contenu dans le jeu en lui-même m'empêchait de progresser, j'y reviendrai donc plus tard grâce à une save que j'ai pu choper.