Sharp X68000   Akumajou Dracula   Action/Plateforme   1993  PAR Weldar 



Akumajou Dracula X68000

"slit, je suis ta nouvelle nounou."



Il est inutile de présenter la célèbre série des Castlevania, mais il est peut-être intéressant de compter le nombre de versions existantes du tout premier épisode.

Beaucoup connaissent le tout premier Castlevania sur la NES, pourtant l’aventure de Simon Belmont aurait pu commencer, à quelques semaines près, sur MSX. En vue de ses graphismes et de ses décors, le jeu est loin d’être un portage de l’épisode NES pour MSX vu qu’il propose un concept différent du plate-former classique. En effet, bien avant « Simon’s Quest » ou » Symphony of the Night », l’épisode nommé Vampire Killer proposait un premier semblant de recherche et d’exploration à travers un scrolling écran par écran (support oblige).
En dehors de la version MSX qui reste proche de la version originelle, on peut compter une version Arcade, Haunted Castle qui a des stages très différents et une atmosphère assez particulière, le concept reste le même que celui du premier plate-former.

On peut mentionner une version des plus célèbres du premier Castlevania (et l’une des plus appréciée), Super Castlevania IV. Cet épisode comportait de nombreux stages, pour la plupart longs et variés et un gameplay plus accessible.
Alors que je dois parler sur ce mystérieux Akumajou Dracula X68000, pourquoi je fais du surplus en faisant une rétrospective des versions du premier épisode de la saga ? Tout simplement parce que je vais m’étaler sur une version en particulier… Akumajou Dracula X68000.
Comment, vous l’avez deviné ? douche1

Cet épisode toujours développé par Konami est sorti qu’au Japon en 1993 sur un mico-ordinateur, le Sharp x68000… Le genre d’objet qui ne se montre pas très accessible.


22h35 : Je suis réveillé par un fanatique. 23h41 : Je me rends à ma salle du trône. 00h25 : Je reçois un Belmont. 00h26 : Débat philosophique sur l’humanité. 00h27 : Téléportation, j’envoie des boules de feu et je rigole. 00h30 : Je suis plongé dans un long sommeil… vivement le siècle prochain !


Prochain IRL ACK chez Kanedo. /////// La classique présentation de la carte du château avec Simon qui traverse en ligne droite.


Le jeu s’ouvre à travers une courte cinématique animée. Le décor est posé dans une sombre crypte où une secte accomplie un rituel sordide. Le présumé chef écrase dans sa main une coupe remplie de sang qui se déverse sur le cercueil de Dracula.
Le monstre se réveille, symbole d’une nouvelle ère de terreur dans les contrées de la Transylvanie. Cependant, la lignée des chasseurs de vampire qui avait juré la perte du vampire existe encore et c’est en la personne du jeune Simon Belmont qu’il devra faire face au prince des ténèbres... L’intrépide héros s’avance seul devant l’immense château de Dracula.

La trame du scénario restera toujours prétexte pour forcer le joueur à traverser de nombreux stages pour arriver jusqu’à Dracula et le terrasser. Malgré la présence d’une courte cinématique au début du jeu, l’histoire reste absente… Néanmoins, on pourra toujours se demander ce que deviennent cette pauvre secte qui s’est donné tant de mal pour faire renaître Dracula…



« Depuis mon scandale au Sofitel, j’ai choisi le Castlevania pour mes activités… On peut enfermer les femmes de ménages dans les geôles ou les pousser du haut de la tour horloge… Personne ne peut sortir pour se plaindre! »
Un anonyme.


Le concept de cette nouvelle version du premier épisode n’est pas du tout surprenante et elle nous fera pas sortir du château comme le faisait Super Castlevania IV.
On a grossièrement affaire à une version longue de l’épisode fondateur. Simon devra traverser 8 stages divisés eux-mêmes en trois niveaux, soit deux stages de plus. Les différents stages correspondent à différentes sections du château comme le hall d’entrée, les souterrains, le jardin, les tours, les geôles… On notera d’ailleurs ce fort rapprochement avec l’épisode NES par le level-design de certains stages, pratiquement identique (venez comparer les stages 1 et 7 de ce jeu avec respectivement ceux du 1 et du 5 de l’épisode NES).


La tour en flamme est un passage chouette. /////// La classique Tour Horloge est évidemment de la partie, mais elle intervient plus tôt.


Dans ce cas, cet épisode ne fait que de prolonger le plaisir du premier épisode sans foncer dans l’originalité comme l’a fait Super Castlevania IV ?
Il ne faut pas cracher dans la soupe tout de même. Les différents stages sont très agréables à traverser et certains offrent des idées très intéressantes. Les situations sont assez variées pour nous surprendre dans chaque niveau (hormis le premier stage qui est une simple reprise de l’épisode NES).
Le niveau des miroirs signe sa première apparition dans la série et il demeure très original. La scène de la tour en flamme est géniale ou celle du radeau avec l’eau qui monte.
Le jeu se dévoile au fur et à mesure pour ne pas ennuyer le joueur, dommage que les stages ne restent pas très longs, sauf pour les deux derniers.
Comme pour tout Castlevania, il y aura toujours un boss qui clôtura le stage. Ils sont tous différents et ont un panel de coups spécifiques qui les rendent uniques. Certains combats sont d’anthologies comme celui devant le cadran de la tour horloge. On notera d’ailleurs qu’il y a presque des sous-boss à certains stages… Ce n’est pas dans un cadre de combat fixe vu qu’on peut le fuir, mais c’est un ennemi unique très coriace.


Réservation « Soirée Cuir Moustache, couteau, eau-bénite et fouet » au domaine du Castlevania pour seigneur vampire masochiste.

Le gameplay reste fidèle à la réputation d’antan de la saga, à savoir, le jeu a une bonne difficulté très progressive et exigeante. Dès le stage 4, le niveau monte d’un cran et les ennemis font plus de dégâts. Au game over ultime, on recommence le stage depuis le début, autrement c’est au début d’un niveau. Fidèle à jamais, quand on termine le jeu, on le recommence mais avec une difficulté plus poussée. C’est d’ailleurs indiqué par un stage 25, le stage 24 étant celui du boss final.
Comme toujours, le joueur a une barre de points de vie composée de 16 points (vers la fin, chaque ennemi enlève 4 points) en parallèle de la barre de vie des boss. Les niveaux sont chronométrés, mais le temps est rarement un ennemi dans le jeu.


Des bonnes idées dans cet épisode. ///////// Franken n'a pas l'air d'avoir envie de vous laisser passer...


Le gameplay de Simon est un croisement entre celui sur NES et sur SNES. A savoir, le saut est classique, c’est-à-dire qu’on ne peut le contrôler. Si on calcule mal notre coup, on ne peut revenir en arrière immédiatement. On peut voir ça comme une faiblesse de la jouabilité pour les néophytes ou tout simplement c’est le style de la série.
C’était pour la reprise de l’épisode NES, quant à celle sur SNES pour Super Castlevania IV, c’est la possibilité de donner un coup de fouet dans 5 directions : à gauche, à droite, en bas, diagonale vers le bas à gauche et à droite. Sur SNES, on pouvait le faire dans toutes les directions, mais on ne va pas chipoter. Avec cet ajout, le gameplay se montre plus accessible et moins rigide… même si Simon reste toujours très lent et que le saut frustrera plus d’un.

Contrôler Simon reste plus agréable que sur les épisodes NES du moins.
Par ailleurs et c’est sans grandes surprises, les sub-weapons sont toujours présentes. C’est-à-dire, ce sont les armes secondaires de Simon qu’ils récupèrent presque par hasard au cours son périple. Comme toujours, il peut porter qu’une seule arme et on peut la lancer en maintenant enfoncé le bouton d’attaque et la flèche du haut de la croix directionnelle.

Chaque utilisation du sub-weapon consomme des cœurs. Le compteur est bien entendu limité par le nombre de cœur, mais on peut en récupérer en détruisant les chandeliers dans les niveaux. La moitié des objets qu’on récupère dans les bougies sont d’ailleurs des cœurs, ou de l’argent (pour faire grimper plus vite le score)… plus rarement, ce sont les sub-weapons… et très rarement, des vies supplémentaires ou de la viande (on sait tous que la viande a une meilleure cuisson dans un chandelier) qui remontera notre barre de points de vie. Si on ne meurt pas, on trouve rapidement par deux reprises, les upgrades du fouet. Le fouet devient plus long et plus puissant (hum…). Certains murs destructibles cachent des bonus aussi.


On peut donner des coups de fouet vers le bas en toute classe. ///// Le niveau des marécages est récurent dans la série avec ses sables-mouvants.


Les armes ne sont pas nouvelles dans cet épisode.

On a le couteau, une arme de jet, faible, mais rapide qui attaque horizontalement.

L’eau bénite qui est jetée en face du joueur, créant un espace de flammes temporaire qui consume le monstre comme un poison s’il est dans la zone.

La hache est une excellente arme de jet. Elle est assez puissante. Elle peut toucher les ennemis en hauteur pour retomber ensuite au sol. La hache faire une sorte de trajectoire en forme de vague.

La croix est une bonne arme pour causer un bon nombre de dégâts à un monstre. C’est un puissant boomerang qui attaque horizontalement. La croix est un peu lente, mais on peut toucher les ennemis en arrière si on ne récupère par la croix en plein vol (par simple contact).

Enfin, la dernière arme classique du jeu, c’est la montre qui fige les ennemis temporairement. Elle consomme énormément de cœurs.

Même s’il n’y a pas de nouvelles armes, on a un nouvel objet qu’on peut récupérer. Une plante de médecine qui remonte nos points de vie. Cet objet est unique dans la série d’ailleurs.

Pour terminer, on peut récupérer un bonus rare et cumulable qui permet de lancer respectivement deux armes puis trois armes en même temps. Un outil parfait si on veut ne laisser aucuns répits à un boss.


La hache est très utile pour balayer en face de nous. ////// Fouetter une femme de ménage, le pied.



« Soirée house au Castlevania par Val »

Graphiquement, c’est assez classique, mais d’une bonne qualité. Les décors des différents lieux sont suffisamment variés pour notre plus grand plaisir. Des niveaux sont même très impressionnants et ils nous fascinent. Mon préféré c’est la galerie de peintures où il y a un sacré souci du détail. Le cadran de la tour horloge est un excellent lieu dont il incarne l’atmosphère par excellence d’un Castlevania.
On pourrait peut-être ressentir que les graphismes ont un côté un peu vieillot, mais les lieux sont bien fouillés et le level-design est assez bien foutu.
L’animation des sprites reste assez terne, mais certains boss sont impressionnants. Le bestiaire est très varié et emprunte un folklore en tout genre.

La bande-son est assez particulière, je dirais même déroutante. Le son fait très « synthé », mais les compositions en elles-mêmes sont très bonnes.
Tower of Dolls fait partie de mes musiques préférées de la série, c’est dire. Il faut avouer que l’OST des Castlevania est généralement très soignée, même si ça fait très « vieux électro ».


La longue galerie des peintures, une zone à la fois difficile et tellement géniale. Noter le souci des détails à travers les toiles. //// La zone des miroirs est remplie de pièges.


C’est à ce moment-là que j’allais terminer sur ma conclusion, pourtant je n’oublierais pas de parler d’un détail important. Son « remake » sur Playstation.


00h30 : Obligé d’attendre un siècle à cause d’un mec habillé tout en cuir avec des cheveux roses et se battant avec un fouet… VDM.

Akumajou Dracula X68000 ne parlera sans doute pas à tout le monde (loin de moi l’idée de faire mon « superior » dans le domaine douche1 ), en revanche, sa version « Chronicles » sur Playstation parlera beaucoup plus, qui déjà est accessible pour tous.
La version « Chronicles » est sortie en 2001. Cette édition comporte un léger remake de ce jeu. Je dis léger, car le contenu même n’y est pas perturbé.

Le chara-design de Simon et Dracula ont été refait pour l’occasion par Ayami Kojima (Symphony of the Night). Si Dracula reste sympa, Simon reste… très… particulier…
S’il n’y avait que l’illustration de Simon qui aurait été gênante, cela n’aurait pas été un problème avec son sprite.
Pourtant son sprite est pire, il a carrément des cheveux roses… C’est une sorte de croisement entre Zelos de Tales of Symphonia et « Conan the Barbarian ». Par contre, il y a aucun problème pour Dracula… à titre personnel du moins.



A la recherche de la Jet Set perdue. //// La première fois quand on voit le sprite, on pourrait limite se demander si ce n'est pas une femme. oui5


Outre le design de ces personnages, le jeu est plus accessible. On peut contrôler les sauts de Simon. Il y a l’apparition du choix du mode de difficulté, très appréciable.
Graphiquement, il n’y a pas de différences, outre l’apparition d’un halo lumineux autour des bougies. Les musiques ont été remixées par contre. Je les trouve d’une qualité grandement supérieure à l’original. L’introduction a été refaite en image de synthèse.
Quand on a terminé le jeu, on débloque le Mode Time Attack. On débloque des petits bonus et le jeu original est disponible pour notre plus grand plaisir.

Même si cette édition n’apporte rien concrètement, on ne peut qu’applaudir le geste de Konami de rendre disponible l’indisponible.




Pour conclure, Akumajou Dracula X68000 est un épisode sympathique qui a ses passages forts et son OST de qualité à l’inverse d’être vraiment original en ne faisant que reprendre la recette de la série, sans aller dans l’originalité ou dans un contenu conséquent.
Un bon petit épisode, certainement pas le plus mémorable dans sa lignée, mais qui nous occupera deux bonnes heures.



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