Game Boy   Pokemon Jaune   RPG   1998  PAR Drake 



Pokémon Version Bleu / Version Rouge


Les jaquettes japonaises



Les jaquettes européennes



Eh oui, mine de rien, ça fait déjà un moment que les premiers jeux Pokémon sont arrivés, même chez nous. Car évidemment, je vous passe l'histoire de Pokémon Green et Red, sortis au Japon fin 1995, alors que nous n'avons eu droit d'y toucher que le 8 octobre 1999. Au passage, on a écopé des version Bleu et Rouge, la version Blue étant au Japon une version légèrement améliorée des deux précédentes. Mais bon, ne nous plaignons pas, tout arrive, et nos GameBoy ont donc fini par avoir la joie d'accueillir ces deux petites cartouches. Et à l'heure où la franchise dérive vers des horizons bien étranges (un cross-over curieux et des versions Noire et Blanche 2), il est temps de faire une petite rétrospective sur les premiers épisodes de cette fantastique saga.



Les écrans titres. Si on attend, le Pokémon à côté du héros change (mais ça n'influe pas sur le starter, non non).



Pour ceux qui seraient complètement étrangers au concept même de Pokémon (ça peut arriver... c'est inexcusable, mais ça peut arriver), commençons donc par quelques petits rappels. Le monde dans lequel on évolue est peuplé de créatures appelées Pokémon, contraction de Pocket Monsters (monstres de poche, donc). Ces petites bestioles font partie du quotidien des habitants de Kanto, la région du jeu, et font l'objet d'études, de convoitise et surtout de combats de Pokémon. Et bien entendu, c'est ça qui va intéresser le jeune héros dont on prend le contrôle (et que l'on nomme à sa guise, c'est-à-dire Sacha quand on a 8 ans en 1999 et qu'on n'a pas d'imagination). Son rêve est en effet de devenir le plus grand maître Pokémon au monde ! Pour cela, il va lui falloir défaire 8 champions d'arène pour pouvoir accéder la Ligue Pokémon, institution derrière laquelle se cachent les plus grands dresseurs de Pokémon. C'est donc sur ce pitch que l'on démarre notre aventure, dans notre chambre (équipée d'une SNES, un gimmick de Nintendo qui reviendra dans les autres opus) ; et on ne va pas tarder à faire la rencontre du Professeur Chen, qui va nous confier notre premier Pokémon, à choisir entre trois.



Bourg Palette, le village de départ. /// Les hautes herbes, l'endroit idéal pour le braconnage la chasse aux Pokémon.



Il se trouve que vous n'êtes pas le seul à poursuivre votre rêve insensé : le petit-fils du professeur est votre rival depuis toujours, et une fois tous les deux en possession de votre premier Pokémon, c'est parti, baston ! Cette transition fluide et habile me permet d'enchaîner sur le système de combat du jeu. Vos bestioles vont se taper dessus en un-contre-un et au tour par tour, comme dans un jeu de rôle classique (après tout, Pokémon reste un RPG). Bien évidemment, et déjà à l'époque du premier épisode, ce système est étoffé de quelques particularités qui confèrent un aspect tactique au titre. Les Pokémon et leurs attaques ont en effet tous un type (voire deux). Ces types sont du genre Feu, Eau, Plante, Electrik etc, chacun ayant des forces et des faiblesses par rapport aux autres. Votre personnage étant capable d'avoir sur lui 6 Pokémon différents, il conviendra dans l'idéal de se composer une équipe hétérogène, capable de faire face à toutes les éventualités. Vos Pokémon gagnent de l'expérience également, au fur et à mesure de leurs victoires, gagnent des niveaux et peuvent évoluer pour devenir une créature plus puissante, plus rapide et plus assoiffée de sang.




Proverbe : de face, c'est plus joli que de dos. /// Proverbe : un Pokémon affaibli est un Pokémon attrapé.



Il y a deux sortes de combats dans Pokémon. Les combats contre d'autres dresseurs, et ceux contre des Pokémon sauvages, que l'on rencontre la plupart du temps dans les hautes herbes, mais aussi dans les grottes ou bien dans l'eau. Et chose intéressante, primordiale même, vous pouvez capturer ces Pokémon sauvages à l'aide de PokéBalls. Car c'est aussi sur ce terrain que joue Pokémon : la collection. Il existe en effet dans ces deux versions 151 Pokémon différents, certains étant présents uniquement dans l'une des deux versions (je reviendrai sur ce point ultérieurement). Au delà donc de l'objectif des 8 badges à obtenir et de la Ligue à défaire, le défi du jeu consiste à attraper tous les Pokémon présents afin de compléter le Pokédex, sorte d'encyclopédie électronique qui vous est remise par le professeur Chen au début du jeu. Vous imaginez donc sans peine la durée de vie que peut atteindre le jeu si l'on cherche vraiment à capturer tous les petits monstres (dont certains n'existent qu'en un seul « exemplaire », attention donc !).

La progression du jeu, même si elle peut paraître linéaire (on parcours les villes et les donjons les uns après les autres de manière plus ou moins scriptée), est particulièrement gratifiante dans le sens où à chaque pallier franchi, on a l'impression d'avoir vraiment gagné en puissance et d'être de plus en plus proche de ce rêve fou qu'a le personnage, et qui au final devient bien vite le nôtre. Les Pokémon qui nous accompagnent deviennent nos petits compagnons de route dont on ne se passe plus et auxquels on se surprend à s'attacher, au point même parfois de préférer le côté "j'aime bien la trogne de celui-ci, et puis il est avec moi depuis le début quand même" au détriment d'une nouvelle bestiole rencontrée plus tard en chemin et dont les stats sont franchement meilleures (cela dit, étant môme, on n'avait pas forcément idée instinctivement de qui était plus fort que qui). En marge de la conquête des badges, un petit scénario se développe, mettant en scène une organisation maléfique, la Team Rocket, qui fait du trafic de Pokémon et avec laquelle vous allez devoir vous fritter ponctuellement durant l'aventure. Comme dirait l'autre, tout ça ne casse pas trois pattes à un connard, mais la diversité des Pokémon rencontrés au fur et à mesure de notre cheminement, ajoutée aux villes et aux « donjons » très agréables à parcourir de par leur ambiance bien particulière et qui leur confère un charme indéniable, relègue ce manque d'originalité scénaristique au rang de détail.




Kanto, qui comporte une dizaine de villes. /// Mieux vaut être bien préparé avant la traversée d'une grotte : elles sont truffées de dresseurs.


J'ai dit que les environnements étaient agréables à parcourir, c'est un fait, mais ce n'est pas tout à fait vrai d'un point de vue esthétique. Il ne faut pas se voiler la face, vous l'avez vu depuis tout à l'heure avec les screens, le jeu n'est pas très beau, et vu d'aujourd'hui, a tout de même bien vieilli. Mais encore une fois, et pour quelqu'un qui voudrait se mettre au jeu à l'heure actuelle, cette limitation technique (et compréhensible au vu du support) est compensée par le sentiment de liberté qui nous envahit lorsqu'on dirige notre petit avatar sur les routes de Kanto. D'ailleurs personnellement, je trouve que les sprites des phases d'exploration ont un charme vraiment bien présent, en dépit du fait que tous les bâtiments se ressemblent. Là où j'ai un peu plus de mal, c'est avec les combats. Les Pokémon sont parfois très bien modélisés, d'autres fois beaucoup moins. On a d'ailleurs l'impression que sur certains Pokémon parmi les moins « connus », le design a été fait sans trop se fouler par rapport à ceux qui sont le plus présents dans le jeu. Et c'est encore pire quand il s'agit de nos Pokémon à nous, car les designs des bestioles de dos sont pour la plupart vraiment immondes, au point parfois de devoir chercher la ressemblance entre les magnifiques artworks de Ken Sugimori et les pixels qu'on a sous les yeux.

Fort heureusement, pour rester dans la partie technique, l'ambiance musicale est elle irréprochable puisque les musiques bien de l'époque possèdent, et ce encore maintenant, un charme indéniable. À chaque zone sa musique, et l'ambiance qui s'en dégage est pour certaines vraiment envoûtante (la musique de la Forêt de Jade est vraiment géniale). Le jeu profite également de quelques bruitages sympathiques, et il est intéressant de noter (surtout pour l'époque) que les 151 Pokémon ont tous un cri distinct qu'on peut écouter à l'envi via le Pokédex. Certes, il s'agit là d'un détail, mais c'est le genre de détails toujours appréciable, et qui montrent que le jeu a été fignolé. Car en dehors de la « quête principale », on trouve dans le jeu une foule de PNJ qui ont soit une banalité à raconter (la plupart), soit des bonus à nous donner, ou encore des Pokémon à échanger contre un autre (ce genre de situation est souvent intéressante car le PNJ propose souvent un Pokémon rare, ne pouvant être obtenu que comme cela). Mais, vous vous en doutez bien, l'échange de petites bestioles ne se fait pas qu'avec des PNJ. Comme je l'ai mentionné plus tôt, les 151 Pokémon ne sont pas disponibles sur une seule des deux versions ; certains sont exclusifs. Il faut donc afin de compléter entièrement son Pokédex avoir recours à des échanges avec un autre joueur possédant la version opposée à la vôtre, et de connecter les GameBoy via le fameux Câble Link.



Une petite animation sympathique se déclenche quand vous effectuez un échange. /// Le Pokédex vous donne une brève description du Pokémon, ainsi que son cri et les endroits où il peut être attrapé (très pratique).



On sent bien que les développeurs ont misé beaucoup sur toute cette partie échange, communautaire etc : en plus des montres exclusifs à chaque version, il faut compter l'échange des Pokémons starters (vu que vous ne pouvez avoir qu'un des trois en début de partie), et ils ont été jusqu'à mettre des Pokémons qui évoluent uniquement lorsqu'ils sont échangés ! Alors oui, maintenant en 2012, je me vois mal débarquer chez Haga avec ma GBC et mon câble Link pour faire évoluer mon Gravalanch, mais à l'époque, et surtout avec l'engouement que provoquait l'ensemble de la série (principalement dû à l'anime, il faut bien le dire), ce système d'échange a transformé les cours de récréation en véritables marchés noirs à Pokémon qui n'avaient rien à envier au Global Trade Station des versions de maintenant ! Des bonnes affaires se réalisaient, des combats se déclenchaient, des menaces se proféraient, des clonages se tentaient, des astuces pour avoir Mew (le 151è Pokémon, sujet de convoitises et de spéculations) toutes plus invraisemblables les unes que les autres s'inventaient, bref, la folie Pokémon avait conquis les jeunes enfants que nous étions. Nintendo a d'ailleurs bien remarqué le succès de cette formule puisque la recette des doubles versions a été conservée pour toutes les autres générations de la série (et même pour certains spin-off !).

Pour ce qui est de mon avis personnel, je dois avouer que cette génération reste l'une de mes favorites, si ce n'est MA favorite. En effet, ces épisodes ont posé absolument toutes les bases de ce qui sera l'une des sagas les plus fructueuses au monde (si on compte tous les produits dérivés, ça doit facilement être la franchise de jeux vidéo la plus rentable), et ils étaient déjà bien complets ! Les générations suivantes (qui seront traités dans d'autres reviews, pas forcément par moi) n'ont bien sûr cessé d'améliorer et d'étoffer les mécaniques de jeu, mais la plupart des ajouts restent anecdotiques quand on les compares à ces versions. De plus, malgré les graphismes quelque peu datés, le jeu a su conserver un charme exceptionnel, qui selon moi doit beaucoup aux musiques, digitalisées comme j'aime. Les combats sont stratégiques, la quête est longue et prenante (bon ok, pas d'un point de vue scénaristique), et le tout forme un jeu vraiment magique, qui, même en 2012, continue de m'enchanter beaucoup plus que les versions actuelles (j'y rejoue en ce moment d'ailleurs) !




Pokémon Version Jaune : Édition Spéciale Pikachu



Surfant sur la vague folle créée par la série animée, Nintendo et Game Freaks décidèrent de sortir une version améliorée de leur RPG aux petits monstres de poche, qui comporterait diverses nouveautés par rapport aux anciennes, et surtout qui permettrait aux petites têtes blondes (même si y'a pas des masses de blonds au Japon) de se prendre encore plus pour leur héros favori, Satoshi ! (ou Ash... ou Sacha...)

En effet, le premier changement par rapport aux versions Bleu et Rouge vient du starter : vous n'avez plus le choix entre les traditionnels Bulbizarre, Salamèche et Carapuce, mais le Professeur Chen vous attribue d'office un Pikachu ! Du coup, par souci d'équilibre, votre rival se voit attribuer un Évoli, Pokémon de type Normal. Mais non content d'avoir un Pikachu, vous allez avoir un Pikachu qui ne veut pas rentrer dans sa Pokéball comme un gentil petit esclave Pokémon, mais qui va vous coller au train pendant toute la durée de l'aventure ! Vous pourrez même lui faire face et appuyer sur le bouton A afin de voir quelle est son humeur. Eh oui, comme dans l'anime, votre souris électrique ne va pas vous apprécier tout de suite, il faudra passer du temps avec lui et le faire combattre afin d'améliorer son humeur. Il faudra notamment le faire combattre régulièrement, éviter qu'il tombe K.O. et ne pas le laisser trop longtemps traîner dans une boîte de stockage sur le PC. Car oui, vous n'êtes pas obligé non plus de vous le trimbaler, si vous trouvez mieux et que vous ne l'aimez plus, c'est tout à fait possible (mais bon c'est plus très roleplay du coup..). Sachez aussi que en revanche, vous ne pourrez pas le faire évoluer et vous ne trouverez aucun autre Pikachu sauvage ! Enfin, encore comme dans l'anime, si vous êtes frustré de ne pas avoir pu choisir votre Pokémon de départ parmi les trois cités plus haut, ne vous inquiétez pas, vous allez les récupérer bien vite tous les trois, et vous n'allez même pas prendre la peine de les capturer, on vous les donnera ! Si avec tout ça vous n'êtes pas un vrai Sacha en herbe...



Votre Pikachu vous suivre pendant toute l'aventure, et vous pourrez checker son humeur de temps en temps. Au début, il vous aime pas.


Dans la famille des modifications par rapport aux versions originales, on peut citer notamment le fait que le jeu a été optimisé pour GameBoy Color. Je m'explique : si vous mettiez votre cartouche de Pokémon Bleu ou Rouge dans votre GBC, vous aviez bien sûr de la couleur, mais des tons différents d'une seule couleur (d'ailleurs, je crois que c'était des tons de bleu et de rouge, respectivement). Si vous jouez à Pokémon Jaune sur une GBC (bien qu'il soit toujours possible de le faire tourner sur une GB monochrome), vous aurez différentes couleurs selon les villes, et différentes couleurs pour les Pokémon durant les combats. Les skins des Pokémon ont d'ailleurs tous été refaits dans cette version, et ils sont beaucoup plus reconnaissables, même si certains sont un peu moins classes. En parlant des combats, il faut savoir que débuter avec un Pikachu n'a pas que des avantages ! En effet, le premier champion d'arène possédant des Pokémon immunisés contre l'électricité, les premiers pas de l'aventure peuvent être sacrément ardus. Heureusement, le phénomène de bouche à oreille étant très présent dans la communauté Pokémon, les joueurs ont rapidement appris qu'il existait une petite zone où l'on pouvait trouver un Pokémon de type Combat, avantageux dans la première arène. Mais bon il n'empêche, bon nombre de joueurs ont bien galéré à l'époque à faire du leveling dans la zone de départ pour que ce foutu Pikachu apprenne autre chose que son attaque Éclair ! moai1



Au lancement du jeu vous aurez droit à une sympathique petite intro mettant en scène... ben Pikachu. /// Les skins des Pokémon ont tous été revus (ceux de face en tout cas).


Bon, outre ces petites nouveautés ma foi gadget et relevant plus du fan service pour les accros à l'anime qu'autre chose, le jeu est strictement identique à ses aînés. Quelques dresseurs changent de position, d'équipe Pokémon, mais à part ça, le but est toujours d'obtenir les 8 badges d'arène, de botter les fesses à la Team Rocket (dans laquelle Jessie et James font leur apparition) puis de vaincre la Ligue Pokémon. Le système de combat, lui non plus, n'a pas bougé d'un iota – il faudra attendre les versions suivantes pour ça. Ah, autre petit bonus sympa : un petit mini-jeu dans lequel Pikachu fait du surf, et une petite combine pour connecter sa cartouche à Pokémon Stadium sur Nintendo 64 et apprendre véritablement l'attaque Surf à son Pikachu (chose normalement impossible).

En résumé, cette version spéciale, qui (est-il nécessaire de le préciser ?) a fait un carton commercial, était avant tout destiné aux fans de la première heure, ainsi qu'à ceux qui n'avaient pas eu l'occasion de se procurer l'une des deux premières versions, et qui voulaient l'expérience la plus proche possible de la série animée. En rétrospective en revanche, cette version n'a pas vraiment d'atout en plus par rapport aux autres pour pouvoir la préférer à Bleu et Rouge, si ce n'est peut-être les couleurs et les skins des bestioles remis à neuf. Bref, si vous voulez vous remettre à la première génération de Pokémon maintenant, il y a peu de chances que ces nouveautés aient vraiment de l'importance... mais au moins, vous êtes prévenus !


DANS LE MÊME GENRE

SORTI LA MÊME ANNÉE

SORTI SUR LA MÊME CONSOLE

Digital Devil Story: Megami Tensei (Atlus)

Falcom Classics II ( Ys II )

Kaeru no Tame ni Kane wa Naru