Tales of the Abyss
Tales of the Abyss est le dernier épisode sorti sur PS2 au Japon pour fêter les 10 ans de la série (est-il bon de le préciser ?). C'était donc en 2005 qu'il fit son apparition et tout juste avec une certaine chance, en 2006 pour le continent ricain.
Sans doute, l'une des questions que l'on peut se poser dans une telle série : qu'est ce qu'il apporte ce nouveau jeu concrètement ? Après trois épisodes sortis sur la même console et un autre épisode sur une autre console qui a peut être marqué du beau monde...
Je le dirais d'emblée, cet épisode ne représente pas une simple version de plus d'une série qu'on connait bien, certaines personnes diraient même que ce jeu est une sorte d'aboutissement sur tout les plans de la série. Un aboutissement qui certes pourrait se voir effacé face aux récents opus comme Tales of Vesperia ou Tales of Graces. Enfin, attardons-nous sur ce Abyss (et dans son temps). Un épisode très apprécié dans son entourage (?) et que j'apprécie tout particulièrement.
Tales of an abyssal story
Dist the Rose, un personnage que j’adore tout particulièrement. J'ai trouvé sa voix excellente qu'on a l'occasion de retrouver dans d'autres RPG bien connus (fanatique des savants maléfiques efféminés et narcissiques ?) ///// Luke, un héros que j'ai trouvé sympathique, mais son chouette caractère ne plaira pas forcément à tout le monde.
Tales of the Abyss nous invite dans un univers plus recherché qui s'éloigne des caractères habituels de la série… Même si la légèreté, l'humour resteront toujours présents.
Mais avant tout, en retournant à la création de cet univers, le monde était composé de Fonons. Les Fonons étaient des particules élémentaires essentielles au monde. Mais un septième Fonon apporta un déséquilibre quand sa nature fut découverte, un Fonon capable de lire l'avenir. Mais une Fonist (utilisateur de Fonon), Yulia Jue, réussit à contrôler ce Fonon en annonçant un avenir radieux et une prospérité jusqu'à la fin. C'est ce qui est appelé couramment la Partition (Score en anglais).
A l'état actuel. Le monde d'Auldrant est divisé en deux royaumes, Kimlasca-Lanvaldear et Malkuth.
Ces deux royaumes cherchaient à s'emparer des fragments du septième Fonon pour découvrir leurs avenirs pour avoir donc un avantage sur l'autre. C'est alors que se crée un ordre religieux, l'ordre Lorelei. Il est chargé de la lecture de la Partition par le maître Fonist Ion pour assurer une prospérité éternelle dans le monde.
L'histoire commence où Yulia Jue ( ?) fit lecture de la Partition et narrant l'arrivée de la Lumière de la Flamme sacrée qui apportera la paix dans le monde.
Le jeu commence ainsi dans la chambre du jeune naïf et égoïste (ou plutôt, un chieur tout simplement) Luke Fon Fabre. Il est le fils d'un puissant chef militaire du royaume de Kimlasca-Lanvaldear. Il est aussi fiancé à la princesse du royaume, Natalia (chieuse aussi sur les bords).
Malheureusement pour ce charmant Luke, il est prisonnier au sens propre dans le manoir familial depuis qu'il a été enlevé il y a sept ans par l'Empire Malkuth. Ce traumatisme lui fit perdre la mémoire. Ses parents ont donc décidé de l'enfermer pour qu'il ne lui arrive plus aucun malheur jusqu'à ses 18 ans. C'est habile de leur part.
Pour s'occuper, les seuls plaisirs de Luke sont de taquiner le jardinier et les serviteurs ou de s'entraîner à l'épée avec son maître bretteur, Van Grants ou son ami/valet Guy.
Malheureusement et heureusement, une épine vient perturber le joyeux équilibre de la vie monotone du noble. Une magicienne Fonist s'attaque à Van. Luke, tentant de protéger son maître et ami, s'interpose contre l'attaque du Fonist. Mais le choc conduit à un étrange phénomène : ils seront tous les deux téléportés à l'autre bout du monde.
Asch the Bloody, un personnage charismatique et très surprenant //// La première rencontre avec Jade Curtis se fera dans de drôles de circonstances.
Ils se retrouvent loin du château et de la civilisation. Mais surtout, Luke se retrouvera dans un monde dont il ne connait rien en compagnie de la désormais charmante/froide et jeune Tear (à 16 ans, il chôme pas Fujishima, le chara-designer, pour ses mensurations!). Ironiquement, le jeune homme voudra rentrer chez lui mais son voyage le conduira face à un grand nombre de rencontres et à un complot…
De ce scénario, qui demeure développé, voire complexe, nous fera prifter de personnages tout aussi charismatiques que ce soit le colonel plutôt décalé mais froid, Jade Curtiss, au chevalier Oracle, Anise, accroc aux filiations qui rapportent gros… du Fon Master Ion (dans la catégorie personnage trap, attention aux âmes sensibles) aux Généraux Divins tout aussi sympathiques. Néanmoins, certains personnages sont un peu caricaturaux, mais attachants.
Bon nombre de ces personnages nous font partager une histoire, une personnalité assez recherchée à travers une trame accrocheuse et bien rythmée par moment.
Malgré l'aspect assez sérieux voire "mature" du soft, ça reste un Tales of qui empile un humour assez typé et parfois douteux (loin de certains clichés habituels néanmoins). Mais certaines idées sont bien trouvées. Je ne ferai qu'insister sur le personnage de Jade Curtiss qui est vraiment excellent, les complots d'Anise pour assurer son entrée dans le maison de Fon Fabre, la phobie des femmes de Guy ou les crises de Dist…
Mais de façon plus profonde et étudiée, Abyss aborde quelques thèmes moins communs comme le destin (thème central) et d'autres thèmes plus actuels que je tairai tout de suite par respect de vous garder la surprise.
Oui je suis généreux.
Jade Curtis. Best character ever, car c'est un chevelu binoclard sarcastique. ////// Tear Grants. Sans doute le personnage féminin le plus intéressant des Tales of pour ma part.
Tales of a superbe direction artistique.
Techniquement, c'est du bon.
Abyss reprend en quelque sorte le moteur de Symphonia (d'ailleurs, c'est la même équipe de développement) en donnant une dimension plus réaliste aux personnages à travers une bien belle fluidité de jeu. On a une pure 3D cette fois-ci contre le cell shading en SD de Symphonia, mais l'esprit "Anime" est encore plus présent dans ce jeu.
Mais restons sur quelque chose de plus intéressant, l'univers. L'univers de Tales of the Abyss a subi un travail d'orfèvre avec un aspect enchanteur non négligeable. Les lieux visités sont variés et nous conduisent aux thèmes habituels, rien de transcendant jusqu'à là. Mais l'esthétique est très plaisante entre la superbe Cathédrale de l'ordre de Loreleil de Daath, la capitale du royaume de Kimlasca-Lanvaldear ou encore d'autres lieux secrets que je tairai. Le design des lieux visités en vaut le détour, le level-design est agréable que ce soit dans les villes ou donjons (tout n'est pas "splendide" tout de même, mais c'est relativement bon) et même sur la carte du monde où on ressent une ambiance bien particulière. Par contre, en restant sur cette map, on ressent quelques lags qui gênent plus ou moins le plaisir et sa modélisation est jolie, certes, mais plutôt irrégulière…
Les temps de chargements sont assez longs cependant, chose qui serait corrigée avec son récent portage 3DS.
Toujours dans l'aspect technique et même artistique cette fois-ci.
L'OST du jeu est signée par le duo habituel Motoi Sakuraba et Shinji Tamura. Une OST qu'on ressent très "orchestrale" par moment. A titre personnel, je ressens un peu le travail de Sakuraba sur tri-Ace en pensant notamment aux Valkyrie Profile.
Une bonne OST, assez variée et certains moments sont rudement bien placés pour nous transmettre une belle émotion de jeu. Par ailleurs, je peux citer quelques morceaux.
Le thème épique du dernier donjon. Crimson Pride
Le second Battle Theme, épique encore une fois, surtout sur le début avec le choeur et tout...whaaa... Edge of Decision
Le thème des quartiers de Lorelei, angoissant. The Lorelei Order's Base
Le thème dans le Grand Chokmah, une musique assez agréable et douce avec une arrière-pensée se rapportant à l'océan. Blue Royal Palace
Un autre thème de donjon que j'apprécie beaucoup. Elle peut rappeler Symphonia. Shurrey Hill
Quelques maigres morceaux et j'ai eu la force de ne pas citer d'autres thèmes "awesome" au risque de fouler le territoire ! Après, l'OST reste irrégulière, il y a du bon, du mémorable et du pur anecdotique.
Tout en restant dans la BO, je peux vous parler de la chanson de l'opening (très réussie), Karma de Bump of Chicken dont on retrouve plusieurs variantes, au niveau instrumental, ponctuant les moments forts du jeu.
Enfin, le chara-designer du jeu est donc le célèbre Kôsuke Fujishima à qui on doit déjà deux Tales of à l'époque (Symphonia et Phantasia) et des Sakura Taisen… En s'éloignant, il a fait des mangas comme "Ah ! Megumi-sama!" et autres "You are under Arrest"...
Un chara design de qualité dans cet épisode avec des personnages bien pensés les rendant ainsi charismatiques.
Abyss propose pas mal de décors splendides à l'esthétique recherchée.
Tales of a Battle System.
Dans la question du gameplay.
Même équipe oblige, on retrouve tout ou presque du style de combat de Symphonia. A savoir que les combats se déclenchent au contact du monstre sur la map conduisant à l'écran de combat en temps réel dynamique.
Mais Abyss réussit à se distinguer de Symphonia en proposant des nouveautés malgré quelques reprises. L'innovation la plus majeure est le Free Run. En maintenant un bouton de la manette, le personnage contrôlé par le joueur peut sortir de la dimension ciblée au monstre pour se balader tranquillement dans l'aire de combat. Un plus non négligeable qui apporte déjà une source de dynamisme en plus, ainsi qu'une nouvelle approche stratégique. Cependant et à mon goût, je trouve que ça peut rendre les combats plus simples d'autant plus qu'Abyss n'est pas bien dur (mais rien n'empêche de relever la difficulté en sélectionnant le Mode Difficile depuis le menu du jeu).
Autrement, on retrouve d'autres aspects bien connus de la série : les artes ou les techniques de combats qui varient selon les personnages (technique à l'épée, magie… etc.). A savoir, que pour le personnage contrôlé par le joueur, on peut équiper directement quatre techniques et une simple pression sur le bouton correspondant suffit à déclencher l'attaque. Jouissif, non ? Mais rien de nouveau sur ce point là.
L’équipe plus ou moins au complet dans une zone clé et assez jolie sur le coup. ////// On apprécie beaucoup la relation tumultueuse entre Tear et Luke, toujours sous l'ombre d'une petite remarque déplacée de Jade Curtiss quand il est par là.
On trouve des petites nouveautés, toujours du côté des combats. Lorsqu'un personnage utilise une attaque Fonon (note, si c'est un personnage contrôlé par le joueur, on aura la joie de devoir bien placer le cercle d'attaque sur l'ennemi avant l'enclenchement de la magie), l'attaque laisse derrière elle un cercle Fonon aux effets particuliers (les différents Fonons se rapportent à des éléments bien précis, dans la même veine qu'eau/terre/feu/air). Un personnage équipé du même élément Fonon (à travers une chaine d'éléments) qui se placera à cet endroit précis pourra déclencher sa technique de façon améliorée par exemple.
Il est possible d'équiper des compétences qui apportent un plus aux combats. Enfin, il y a la barre des Over-Limit qu'on peut libérer après avoir rempli une barre à coup d'utilisation de techniques et combos. De ce même stade, on peut déclencher le Mystic Arte du personnage (ou Hi-Ougi Exhibition) donnant un spectacle qui sera très apprécié par les ennemis.
Enfin, outre le gameplay vif et prenant des combats, ce dynamisme se ressent aussi par la bonne ambiance générale : l'IA correcte des équipiers, la fluidité des combats et les répliques que peuvent sortir les personnages durant le combat (le plus excellent restera encore une fois Jade Curtiss :fanboy : )
Tales of a Classic
De façon plus vague sur le gameplay d'Abyss.
On retrouve les aspects récurrents de la série. On note, entre autre, l'anneau du sorcier (et un utilisateur très Mieuuuuu) et ses différentes inclinaisons qui permettront la résolution de certaines énigmes ; les "titres" des personnages (dont certains sont accompagnés d'une nouvelle tenue) ; les saynètes sous la direction artistique et évidente de Kôsuke Fujishima ; l'habituelle quête annexe des des recettes de cuisines à découvrir… etc.
Les combats s'enclenchent quand on touche le monstre sur la map/donjon. On peut la paralyser avant en le touchant avec l'anneau du sorcier. /////// Vous aurez un peu trop souvent l'occasion de retourner ici...
En dehors de ça, la progression reste très typée J-RPG mais osef, on prend notre pied à travers cette aventure qui ne fait que de nous surprendre ! Une aventure bien longue d'ailleurs par rapport à la durée de vie habituel des Tales of (40 heures). Dans mon compteur, je vois un doux nombre de 57 heures ! J'avoue que je me baladais un peu, mais globalement je suivais à fond le scénario et quelle aventure !
Je ne sais pas si on doit voir ça comme un défaut la structure du jeu qui reste très classique et loin d'être originale dans son découpage. Le jeu reste dirigiste dans son ensemble, il offre moins de libertés de déplacements au profit de rendre la quête principale très prenante.
D'ailleurs, en s'attardant sur la progression du jeu… Je parlais tout à l'heure d'un bon déroulement de jeu bien rythmé. C'est bien rythmé en effet avec ce scénario très présent dont on aura (peut-être ?) du mal à lâcher. Mais c'est à relativiser un peu, quelque fois ce même rythme se relâche. Je pense aux quelques séquences où on vole d'une ville à l'autre pour parler à tel personnage. C'est un peu lourd et surtout ça détruit le rythme, mais rien de bien méchant.
Abyss est aussi ponctué d'un bon nombre de quêtes annexes comme le classique donjon bonus, les boss optionnels, les armes maudites… Par contre, en parlant de défauts, certaines quêtes et événements n'apparaissent qu'à certains endroits et à certains moments. On loupe ce passage et hop, cette quête passe aux oubliettes. Un aspect qui pourra frustrer ceux qui sont intéressés de faire les quêtes secondaires.
Enfin, l'un des points forts de la série est toujours là : le multijoueurs. Il est toujours possible que trois autres joueurs prennent part aux combats du jeu. Bon, bien entendu, le joueur 1 fait les déplacements durant l'exploration, mais c'est rigolo quand les alliés sont gérés par un joueur en combat.
Les saynètes restent dans le style de Symphonia, mais certaines demeurent intéressantes dans le contenu et il y a quelques mises en scène dynamiques pour ajouter de la crédibilité aux scènes. ///// Anise qui s’illustre en plein combat. Ah oui, il est toujours possible de faire du multiplayers dans les combats.
Tales of 3D
En 2011, Namco décide de sortir le jeu sur 3DS. Ce n'était guère surprenant, la plupart des Tales of reçoivent toujours tôt ou tard une version "mieux" avec des ajouts.
Cependant, peut être à cause de l'état financier de Namco Bandai, ce n'est pas vraiment le cas de Tales of the Abyss. Cette version n'est en effet qu'un portage et non un remake. Il n'y a aucun véritable ajout par rapport à la version PS2.
Si je n'ai pas remarqué de réelle downgrade graphique, l'écran est cependant parfois trop petit pour voir les expressions de visage lors des saynètes. Bien sûr, le plus gros "apport" est la 3D intégrale. C'est un plus amusant mais vraiment anecdotique. Il est cependant vrai qu'à certains endroits du jeu, ça rendait particulièrement bien. (Et que dans 98% des cas, vous l'oublierez complètement) On remarque également quelque chose que l'on risque de voir dans pas mal de jeu 3DS, il y'a une grosse chute de framerate lorsque l'on active la 3D, tout redevient très fluide si on l'enlève.
Personnellement, je me suis amusé à jongler entre les deux. Enfin il est impossible de jouer en multijoueur et un très gros point fort de la version 3DS est de proposer beaucoup moins de temps de chargement. Revenir sur la version PS2 après peut paraitre assez difficile!
Les décors s'adaptent bien à la nouvelle résolution et même si la 3D est anecdotique, ça marche souvent pas trop mal. ///// Le touch screen est utilisé en tant que raccourci pour les combats... Je m'en suis jamais servi!
Un portage donc, tout à fait correct même si peu transcendent. On peut dire qu'il s'agit d'un très bon jeu sur 3DS.
Tales of conclusion.
Au final, Tales of the Abyss représente une sorte d'aboutissement de la série (pour son époque en tout cas… je ne suis pas fou d'oublier Vesperia et autres Graces ¤_¤) avec ces combats dynamiques, son univers riche, un casting de luxe et un scénario du tonnerre.
Abyss est sans aucun doutes le RPG au scénario qui m'a offert une sacrée expérience de jeu avec d'excellents rebondissements et des personnages attachants.
Même le héros du jeu, Luke, a la chance d'être l'un des rares héros de RPG qui m'a pas du tout saoulé. Malgré son côté chieur parfois discutable, j'ai trouvé ce personnage intéressant grâce à son caractère, son côté humain et son évolution. De même, les antagonistes du jeu ont aussi de la classe à tuer une loutre. Cependant, il y a quelques personnages un peu clichés, mais ils ont une certaine profondeur dans quelques aspects, à vous d'en juger.
C'est peut être trop subjectif, mais franchement, j'ai eu un excellent feeling tout le long du jeu. Une expérience à vivre que je conseille à tout le monde. Son plus grand défaut sera et restera malheureusement sa non-localisation en France même si rien ne vous empêche de l'avoir pas d'autres moyens du côté des ricains (d'ailleurs le doublage anglais est correct, certaines voix sont bien réussies comme celle de Dist, Asch ou Jade) voire des japonais si vous avez d'autres compétences en matière de compréhension.
Et pour re-finir, car c'est essentiel. L'opening Karma de Bump of Chicken.
Petit détail. Quelques screens sont issus de Kingdom of Tales et de JeuxVideo.com.