Super NES / Super Famicom   Freud no Chousenjou 6   Autre   1997  PAR Haganeren 



Minuit, une nouvelle fois, je ne suis pas raisonnable, rester aussi tard le soir chaque jour ne m'apportera pas du bien sur le long terme. Je travaille le lendemain et honnêtement, j'ai aussi sommeil. Alors que je cherchais les roms d’extension Satellaview de Marvelous par pure curiosité, je tombe sur le meilleurs titre de tout les temps.

Freud no Chousenjou 6


Hardcore Gamer incomming

Support : SNES/Satellaview
Version : Japonaise
Développeur : Euuuuh
Genre : ….



Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Le Sateliteview est toujours un grand mystère pour nous autre occidentaux, les jeux obscurs Japonais avec Freud dedans encore plus. Alors les deux combinés, c'est un peu la fête! Je communique le titre du jeu avec Iwant qui partagea mon incrédulité avec une éloquence exemplaire

« XPLDR
C'EST QUOI CE TRUC ?
JE DOIS LE TROUVER ! »

Iwant



Ouvrir une rom sans avoir la moindre embryon d'idée de ce qui nous attends est sans doute l'une des expériences que je préfère dans le jeu vidéo. Le titre se déclinait en plusieurs épisodes, je pris l'épisode 1. Alors que nous nous tenions en face de cet oublié de l'histoire vidéoludique, l'écran resta noir. Un doute m'assaillit, les émulateurs SNES prenaient-ils en compte les jeux Satellaview? Ces jeux ne sont ils pas injouables de nos jours de toute façon ?
J'en étais à ce stade dans mes réflexions quand soudain :




Un livre... il y avait un coté un peu bizarre à voir cette image de livre fermé dans un jeu censément Freudien... La musique contribuait énormément à l'ambiance mystique qui se dégageait du jeu. Une ambiance musicale moitié entre le fantastique et le creepy. Iwant dit qu'il remarquait rien de particulier, que c'était une musique d'ascenseur.... Et bien je monterais jamais dans des ascenseurs en Belgique !

Nous sommes restés un certain temps sur le perron du jeu. Ce livre ne voulait juste pas s'ouvrir, le jeu ne voulait pas démarrer. Les boutons ne faisaient pratiquement rien à l'exception du bouton Y qui a l'air d'expliquer l'utilité des boutons A et B... Mais les textes semblent avoir disparu ! Bref, rien ne marche, on ne peut appuyer sur Start ni sur quoique ce soit.

Le livre restait définitivement fermé, cachant ses secrets aux plus curieux... Et curieux je l'étais !
« Ah, j'ai comprit fit Iwant. En fait, c'est pas vraiment un jeu ». Il avait quitté, de guerre lasse, l'écran titre de cet obscure rom pour chercher des informations sur Internet.
Il m'expliqua qu'à l'époque du Satellaview, plusieurs magasine digitalisés avaient fait leur apparition sur le service online de Nintendo... Et ce n'était que cela, des magasines,de la lecture avec peut être même un streaming sonore avec un acteur lisant le livre. Une drôle d'expérience, un certain nombre de ce style de soft avaient vu le jour... Bien sûr, seulement au Japon.




Le jeu avait besoin de se connecter au Satellite Nintendo pour pouvoir télécharger les différents textes et en plus de cela les « joueurs » devaient posséder une « 8Kb Memory Pack » pour pouvoir profiter de l'expérience. Imaginez que tout cela se passe en 1997 ! Et la Nintendo 64 est sortis depuis deux ans maintenant... Qui possédait tout ça ? Même au Japon, ce jeu doit être dans les tréfonds du placard vidéoludique. Et le voici à présent, pauvre carcasse vide d'un temps révolu n'ayant jamais réellement eu d'heure de gloire.

Songeant à tout ces hommes ayant cru en vain au futur d'un tel appareil, je me procure le Freud no Chousenjou 6, qui sait, peut être que des choses changeront.... Mais non, toujours le même écran de livre fermé, même pas un petit « 6 » sur l'écran titre.... Misère... Mais là, au delà de mes inputs, soudainement.... L'écran change !



La musique est toujours la même, tranquille mais avec un je ne sais quoi de dérangeant. Je suis à présent sur une page blanche mais avec des petites icônes d'homme en début de "paragraphe". Les voir tous aligné sans rien pour justifier leur présence est assez particulier. La page s'étire en longueur jusqu'à ce qu'il y'ait un "Next Page" sur lequel il faut cliquer pour poursuivre une exploration que je commençais à trouver malsaine.
Quelle ineptie ! Ce n'est qu'un magasine psychologique japonais utilisant le nom de Freud comme moteur marketing, il est deux heures du matin à présent, et je passe d'image blanche en image blanche, les icônes me regardant toujours droit dans les yeux, de toute la force peu évocatrice de leurs pixels éculés.

Et soudain !



Une image de repas ? Je croyais que c'était quelque chose sur FREUD, qu'est-ce que ce repas vient faire ici ? Et pourquoi les images sont elles dans la roms et pas les textes ? Si il n'y a pas besoin de récupérer les images via Satellaview, pourquoi pas les textes ? C'est pas comme si j'aurais pu les comprendre mais tout de même....
Cliquer sur la soupe permet d'avancer plus loin. Les images, seuls rescapés du temps s'offrent à présent à mon être, de plus en plus interloqué. Un gribouillis d'enfant ? Une main seule ? Quel est ce jeu ? De quoi parle-t-il ? Pourquoi est-ce que je regarde un truc pareil?



La musique aux accents SNES si caractéristiques continue à retentir et la folie me guette. Je vais toujours plus loin dans le jeu, les images, sans doute sortis de leur contexte, apparaissaient les une après les autres redoublant d'étrangeté. Qu'est-ce que c'est ? Suis-je réellement en train de jouer ? Est-ce que le jeu ne va pas disparaître le lendemain avec tous les screenshots pris devenus illisible comme dans un mauvais creepypasta ?

A ce moment là, quelque chose de plus puissant qu'une simple image fit son apparition. Quelque chose que je n'aurais jamais soupçonné de la part d'un programme que je pensais encore plus ou moins comprendre...



YES or NO ?
Ce programme me demande-t-il de participer ? Me demande-t-il mon avis ? Ma participation ? Mon intéraction ? YES or NO. Dans une question posé en dehors de tout contexte comme celui-ci, à quoi répondrez vous ? En dehors de tout contexte, êtes vous du genre à répondre « YES » ou de jouer la prudence et répondre « NO ». Je déteste les choix dans les jeux vidéo et même dans la vie de manière générale et cette interaction soudaine me mis face à mes propres faiblesses.

YES or NO.




….. Allons y pour YES. Quitte à être allé aussi loin, autant accepter le pacte diabolique que semble me proposer le jeu à cet instant. Le résultat... D'autres questions. YES or NO. Voilà qui est assez anti-climatique. Machinalement, j'accepte tout en bloc, YES YES YES YES. Je constate avec amusement que seul le premier choix était réellement difficile, le reste ne paraît plus avoir d'importance.

YES, YES, YES, le « jeu » prend-t-il seulement en considération les choix que je fais ? Les textes blancs cernés d'icônes réapparaissent mais un sprite supplémentaire à fait son apparition : Un petit clown est présent. Un petit sprite de rien du tout. Rien ne me préparait à cela.
Il faut me comprendre, j'effectue depuis un moment une action extrêmement répétitive:Aller tout en bas de la page pour appuyer sur « next page » afin de voir la prochaine image, la prochaine surprise.



Ce petit joker m'a donné l'impression que j'atteignais un certain point, une milestone, que je ne pouvais plus revenir en arrière. Ce joker m'a limite donné l'impression d'avoir fait quelque chose de mal. Je ne devrais pas être là, sur cet émulateur, a explorer les entrailles du cadavre putréfié de quelque chose que je ne pouvais comprendre, et à répondre YES à tout ce que je pouvais y trouver par dessus le marché !

Mais il était tard, le magasine digital devait arriver vers sa fin, je le sentais. Alors que plus rien ne saurait m'étonner, la dernière image marquante du jeu apparut, une phrase, quelque chose de compréhensible au delà des frontières, au delà du temps... Et pourtant si mystérieux et surréaliste en cet instant.



I LOVE YOU.

Les mots me manquent pour décrire cette sensation de flottement. Les questions ne flottaient même plus. Je ne pouvais plus rien tirer du jeu à présent, ce dernier semble boucler sur des pages se répétant. Cette déclaration d'affection soudaine sembla sortir d'outre tombe et sembla constituer le point final de ma quête.
J'éteignis le jeu, sa musique continua un instant à raisonner dans ma tête alors que je me décida à plonger dans un sommeil troublé.

Le lendemain, le jeu ne pouvait plus se lancer.
Oh, rien d'anormal rassurez vous. C'est juste qu'en téléchargeant le fichier, je lui ai demandé directement d'ouvrir le zip au lieu de l'enregistrer. Une bonne nuit réparatrice ayant bien pris soin de nettoyer les fichiers temporaires de l'ordinateur. Il me serait facile de retourner sur ce site de ROM, de reprendre le jeu voir même de tester les autres versions.

Mais ce serait sans doute gâcher le sentiment surréaliste que j'ai eu ce soir là... Certainement plus jamais je ne jouerais à ce jeu...








Faut dire qu'il est bien naze sérieux... moai1


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