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Les origines de Digital Devil Story
Megami Tensei.... Une série dont les ramifications sont impressionnantes. Peu sont les séries en définitives à avoir donné autant d'influence, autant de sous série, autant de jeu. Souvent considéré comme la troisième série de RPG la plus populaire au Japon, Persona 5, sortis il y'a quelques mois chez nous n'a pas fini de la mettre en avant.
Mais revenons en arrière, qu'est-ce que Shin Megami Tensei à l'origine ? Quels sont ces racines et est-ce que ces dernières ne sont pas finalement un peu trop éloigné de ce qu'est la série aujourd'hui ?
Les trois livres dont tout est parti.
Car oui, la série connue aujourd'hui sous le nom de « Shin Megami Tensei » était en milieu/fin des années 80 la série des Digital Devil Story, des romans de science fiction/horreur avec comme tome 1 « Megami Tensei » (La réincarnation de la déesse), le tome 2 « Mazu no Senshi » (Le Guerrier de la Cité Démon) et enfin le « Tensei no shūen » (La Fin de la Réincarnation).
Ces livres racontent l'histoire désormais bien connu d'un jeune lycéen Akemi Nakajima, beau garçon, génie de l'informatique trouvant des parallèles inédits entre l'occultisme et l'informatique et essayant de développer un programme capable d'invoquer des démons dans la réalité. Si au début ce sympathique jeune informaticien, (bien éloigné de nos clichés de geek de l'époque d'ailleurs), faisait cela par pure curiosité scientifique, cela ne tarda pas à changer dès le début de l'histoire, alors qu'il se fait tabasser le caïd de l'école. Ce dernier s'étant fait embobiné par Kyoko, la grande beauté de l'école qui n'avait pas pu supporter d'avoir été rejeté par Nakajima.
Un bien bête triangle amoureux donc qui déclencha une envie de vengeance inouïe de la part de notre protagoniste, il savait ce qu'il allait faire de ce premier démon à invoquer : Mettre à mort ces deux personnes coupables de son humiliation. Loki se prête particulièrement bien à la chose (il aurait pas pu commencer par une Pixie comme tout le monde?) puisqu'il est capable d'hypnotiser les êtres humains depuis l'ordinateur où il est invoqué, via l'écran ! Il satisfera donc pendant un moment l'envie meurtrière d'un protagoniste illuminé avant d'échapper à son contrôle un peu plus tard dans l'histoire pour se manifester dans le monde réel de la réalité véritable non sans avoir sacrifié moult étudiants innocents. (Aujourd'hui faut juste payer du fric.... C'est plus pratique quand même)
Ces deux là ne vont pas tarder à se faire assassiner par le héros...
On m'avait pas dit en commençant Megami Tensei que j'allais jouer un GROS ENFOIRÉ ! C'était pas dans le livret !
D'ailleurs, Nakajima aurait failli y passer si il n'avait pas été sauvé par la seconde protagoniste de l'histoire : Yumiko Shirasagi qui s'était déjà intéressée à lui plus tôt dans l'histoire, stipulant qu'elle l'avait déjà vu quelque part avant de se faire rabrouer comme une malpropre. Elle s'avéra alors être, heureusement pour lui, la réincarnation de la déesse Izanami, bien connue du folklore japonais pour un destin euh... Assez tragique...
En gros elle était mariée à Izanagi, un deuxième héros fondateur mais mourut d'un accouchement douloureux (en mettant au monde le dieu du feu d'ailleurs... Ouais c'est hardcore). Effondré, Izanagi vient la rechercher dans le monde des morts et finit par la trouver dans l'obscurité. La déesse défend le dieu d'allumer la lumière quoiqu'il arrive, stipulant qu'il est trop tard, qu'elle a déjà mangé la nourriture du monde des morts et qu'elle ne pourra plus partir. Izanagi se dit que y'a bien moyen de faire quelque chose vu que ce sont quand même des dieux, rassure sa bien aimée et décident de se reposer avant de discuter de tout ça plus tard... Malheureusement, la curiosité pris le dessus sur lui et il alluma une torche près du visage endormie de son aimée, pour se rendre compte qu'elle avait maintenant l'apparence hideuse d'un cadavre en décomposition au lieu de sa beauté habituelle. Hurlant et fuyant à toute jambe devant cette apparition, il réveilla et indigna Izanami qui, se sentant trahie par son comportement si soudain le poursuivit ! Izanagi fini par atteindre l'entrée du monde des morts et mis un gros rocher devant, sa femme, folle de douleur lui dit que puisque c'est comme ça, elle tuera 1000 humains chaque jour, et Izanagi lui répondit "alors, je donnerais la naissance à 1500 d'entre eux". Une métaphore bien sûr de la mort et de la vie qui sert un peu de parallèle dans l'histoire de Megami Tensei. Le héros étant bien sûr la réincarnation du dieu Izanagi lui même.
Pour en revenir au scénario du roman, la malheureuse Yumiko perd la vie en protégeant le héros dans ce combat contre Loki qui les envoie dans le monde des dieux. Ici, Nakajima sous le poids de ses pêchés essayera de la ressusciter en l'amenant au tombeau d'Izanami. Ainsi, Megami Tensei raconte aussi l'histoire d'une réconciliation entre ces deux personnages mythiques avec d'un coté Izanami/Nakajima qui a su se comporter comme le dernier des enfoirés et Izanagi/Yumiko de l'autre. Un "pardon" qu'il obtiendra en ressuscitant cette dernière, non sans affronter ses peurs de cadavre en décomposition au préalable et par la même occasion, faire une passerelle métaphorique entre la vie et la mort que la légende originelle avait strictement séparée.
Une allégorie plutôt intéressante pour une lecture sympathique donc, je vous enjoint donc à chopper les livres fan traduits en anglais trouvables facilement sur le net... Les deux premiers tomes en tout cas, hélas le troisième est aux abonnées absents et personne ne s'y est jamais attelé ce qui est bien dommage ! Si vous n'aimez pas lire, vous pouvez ceci dit regarder l'OAV Digital Devil Story qui raconte les évènements du premier tome avec une certaine fidélité... Même si certaines choses sont dans le désordre et que cela rend le tout le truc MÉGA confus au final.
L'OAV fait la part belle au coté « horreur » d'avoir un démon qui tente de vous tuer à travers l'écran d'un ordinateur.
C'était surtout ça à la base, le prémisse de Digital Devil Story...
En tout cas, grâce à ses 800 000 copies vendus, la série devint instantanément un grand classique qui, en plus de produire un OAV, permis la création de jeux vidéo ! Et oui, car on parle de jeu vidéo ici !
… C'est le principe du site en fait...
Digital Devil Story: Megami Tensei (Telenet)
Support : MSX / PC-88 / FM-7 / X1
Développeur : Telenet
Date de sortie : 1987
Genre :D-RPG
Support : MSX / PC-88 / FM-7 / X1
Développeur : Telenet
Date de sortie : 1987
Genre :D-RPG
Et non ! Le premier jeux vidéo tiré de la licence Digital Devil Story (qui finira par devenir « la licence Megami Tensei » pour tout le monde) n'est pas de Atlus mais bien de Telenet, un développeur très connu à l'époque pour ses nombreuses œuvres sortis uniquement sur micro ordinateur japonais... A l'époque, les ordinateurs occidentaux ne prenait pas en compte le clavier japonais ce qui les obligea à faire leurs propres machines et bien sûr, le marché du jeu vidéo qui allait avec. Si on pourrait s'attendre à ce que le jeu soit totalement tombé dans l'oubli, il est considéré comme l'un des meilleurs jeu du PC-88 par les japonais et a de véritable fans là bas... Notamment de la musique de ce que j'ai pu voir d'ailleurs.
La version MSX est la plus moche et celle qui a le moins d'atmosphère.
Pour être honnête j'ai pas vraiment pu regarder si elle avait le même contenu niveau artwork que les autres versions.
Il faut dire que le jeu sorti sur un grand nombre de plateforme de l'époque :
- Le MSX qui est sans doute la machine la plus connue chez nous mais a ici des graphismes très simplifié par rapport aux autres versions.. Et des cinématiques semblent manquer... Je ne m'explique pas trop ça pour être honnête, on dirait que ça a été fait par une autre team qui avait pas les mêmes graphistes... Le MSX était si peu puissante ?
- Le PC-88 qui sera la version sur lequel semble se baser toutes les autres... Clairement la plus jolie avec ça mais avec un scrolling un peu dégueu.
- le X1, quelques mois après, des graphismes plus brouillon et les cinématiques semblent avoir des couleurs bizarres... Ça me fait un peu penser à quand notre ZX Spectrum essaye de faire des trucs...
- le FM7/77 sorti encore plus tard qui a l'air d'améliorer l'animation des personnages ainsi que le scrolling... Mais je serais bien incapable d'en dire beaucoup plus étant donné que après deux heures d'acharnement, l'émulateur n'a réussi qu'à me lancer le jeu sans la moindre possibilité de contrôle pour moi ! Les graphismes ont l'air entre la version PC 88 et la X1.
J'ai eu bien du mal à lancer le jeu sur FM7/77 alors voici une image de moi, bloqué, à 4 heures du mat sans pouvoir déplacer mon perso.
On retrouve en tout cas une vue du dessus rappelant des jeux comme Gauntlet. (Ou Dandy.... Vous vous souvenez pas de Dandy ?... Rho c'était dans une review précédente...)
- Le Windows... Hein ? Alors lui il m'a donné du mal, parce que le Wiki Japonais balance ça sans trop de précision mais la réalité c'est qu'un magasine a sorti un livre « PC-8801mkIISR Game Revival Collection » qui contenait un CD Rom avec tout plein de jeu du PC 88 dont Megami Tensei et l'émulateur qui allait avec... Voilà.
Le jeu fait sa propre interprétation des événements du roman; ainsi, au lieu de tuer l’héroïne pour qu'elle puisse être ressuscité, le jeu préfère la faire changer en cristal puis capturé par Loki afin que le héros ait une bonne raison d'aller la chercher dans un labyrinthe énorme situé dans le Makai. (Le monde des démons) Cela oblige notre héros à se faire ronger par les remords de ses crimes entre deux niveaux. Quelque chose de bien plus simple donc.
Le gameplay consiste donc à diriger son petit bonhomme Nakajima et de tirer des épées (oui bon..) sur les ennemis qui euh, sont principalement des slimes d'ailleurs au début. (Une référence aux espèces de truc de chair dégueu du roman/l'OAV?) Si on est tenté de ranger le jeu comme un simple Gauntlet-like en moins jouable avec autant de niveau que possible, une structure un peu plus complexe semble s'y cacher.
J'ai rien pigé à ce qu'il se passe à la fin mais on peut invoquer Cerbère ! (FM-7)
Les endroits à visiter sont apparemment rangé selon les Sephiroth du Kabbale et le jeu se permet même de posséder des cinématiques étayant son scénario. De nombreuses armes supplémentaires faisant leur apparition au fil du jeu et permettant même à un moment de contrôler le grand Cerbère qui est un peu le démon « pôte » du héros dans la licence. (Une idée qui sera d'ailleurs conservé jusque Shin Megami Tensei sur SNES) Bref, que dire... Il m'est très difficile de vraiment juger le jeu... Déjà parce que c'est en Japonais mais aussi parce qu'il me manque manifestement un manuel pour piger quelque chose au gameplay. En revanche son développeur, Telenet est plutôt intéressant. Il s'est fait une grande réputation sur micro ordinateur pour ses magnifiques intros et conclusions particulièrement bien dessiné dont Valis, leur œuvre phare de l'époque, est sans doute l'un des meilleurs représentant. On retrouve d'ailleurs cette approche dans les cinématiques de ce Megami Tensei.
Pour un jeu aussi sommaire, y'a plus de scénario au final que la version de Atlus !
Ironiquement, c'est aussi ça qui permit à ce même Atlus de s'éloigner du matériel original pour faire son propre truc.(FM-7)
Mais plus amusant, au fur et à mesure que le temps avance, cette philosophie a perduré notamment sur le PC Engine CD très connu justement pour ses intros « animes » très impressionnantes. Telenet était précurseur de cette mouvance.... Mais à la base, il s'agissait d'une société de communication qui n'avait pas vraiment de compétence dans le jeu vidéo. Alors au fur et à mesure que le temps avança, l'équipe se chargeant des jeux se distingua jusqu'à devenir au début des années 90s : La Wolf Team.... Oui... La même qui fit plus tard Tales of Phantasia et commença cette série de RPG si connue pour le compte de Namco avant que la majorité de la team s'en aille fonder leur propre studio : Tri-Ace. Le monde est bien petit...
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A propos de Digital Devil Story: Megami Tensei (Telenet) (RPG) sortis en 1987 sur Fujitsu Micro 7/77/77AV