Il y a des jeux comme ça, dont on entend parler pendant des années, vaguement, mais auquel on n’a jamais joué, et dont on se rend compte qu’on ne connait finalement pas grand-chose. En ce qui me concerne, Half Life faisait partie de ceux-là il y a encore quelques semaines. En effet, je connaissais ce titre uniquement de nom, et après tout, ça ne manquait pas vraiment, les gens disaient seulement que c’est lui qui a révolutionné le FPS… Puis vinrent les soldes Steam, et là, le pack complet des aventures de Gordon Freeman proposé à un prix plus qu’alléchant eut raison de moi. Je me suis donc lancé dans cette épopée, qui, ma foi, ne m’a pas laissé indifférent !
Sorti en décembre 1998 en France, Half-Life est un FPS développé par Valve, et c’est lui-même qui induira la sortie du très connu Counter Strike qui reprendra son moteur. Le scénario vous met dans la peau d’un scientifique, Gordon Freeman, travaillant pour une compagnie nommée Black Mesa, qui va se retrouver après une expérience défectueuse confronté à une invasion d’aliens, dont il devra essayer de mettre un terme. Sous ce pitch pas forcément très original ni bien accrocheur se cache en réalité un scénario extrêmement bien ficelé et surtout développé de façon intelligente. En effet, aucune cinématique dans Half Life, vous êtes tout le temps en mouvement, et vous subissez les évènements qui se produisent (subir est à prendre au sens propre du terme puisque l’intro du jeu vous oblige à rester coincé dans un wagon souterrain sans rien pouvoir faire d’autre que d’écouter la voix informatisée qui résonne, et ce durant une vingtaine de minutes). L’histoire progresse donc sous forme de dialogues avec les PNJ rencontrés dans les différents locaux, afin de ne pas casser le rythme de l’aventure. Ces PNJ, principalement des scientifiques et des gardes, peuvent vous suivre afin de vous ouvrir certaines portes, ou dans le cas des soldats armés, vous prêter main forte au combat. Malheureusement, force est de reconnaître que l’IA de ces gugusses n’est pas bien développée, et ils ne vous serviront la plupart du temps pas à grand-chose, à part servir de cible pour un monstre un peu coriace ou éventuellement vous permettre de ne pas gâcher vos munitions sur des petites bestioles.
C'est là que tout part en vrille...
Tant que j’y suis, autant parler des autres petits défauts du soft, parce qu’après, attention, ça va chier des arcs-en-ciel ! Même s’il existe désormais dans une version Source remasterisée, j’ai joué à Half Life sans sa version originale de l’époque, et il faut bien admettre qu’il souffre un peu de son âge. Les graphismes sont assez polygonés, et la démarche des personnages humains est vraiment mécanique. Mais bon, à la rigueur, ça passe encore. Le vrai souci vient du moteur physique, notamment lors des sauts. En effet, si la sensibilité de la souris se règle selon notre bon vouloir, celle du clavier est inchangeable. Or, une simple pression sur une touche de direction fait avancer votre personnage suffisamment pour que les passages sur des petits murets deviennent affreusement délicats. Et je parlais des sauts, car lorsque qu’on doit escalader une structure en sautant sur un empilement de caisses, cela peut devenir un vrai parcours du combattant. Le plus pénible dans tout ça, c’est que à force de se foirer, on en perd la notion de possibilité de certains sauts. Il m’est arrivé de faire plusieurs fois le tour d’une zone en cherchant où aller, alors qu’il suffisait d’effectuer un saut au millimètre près, que je jugeais infaisable au premier abord. Quelques bugs sont également à déplorer, mais la plupart du temps, un reset de la sauvegarde et on est reparti comme en 40 !
Toi t'es bien gentil, mais t'es bien con ><
Bien, assez de haine pour cette review. Il est maintenant temps de s’attaquer aux bons côtés de ce Half Life, et le bougre n’en manque pas. Tout d’abord, je ne vais pas essayer de vous démontrer en quoi ce jeu a révolutionné le genre, parce que bon, j’ai jamais vraiment joué à un FPS plus vieux que ça… Mais ça ne m’empêchera pas d’en dire du bien ! Comme je l’ai dit tout à l’heure, le fait que le scénario avance en temps réel de vos pérégrinations dans les laboratoires (et ailleurs ensuite) contribue beaucoup à l’immersion présente dans ce titre. Et c’est véritablement cette immersion qui est au cœur du jeu, car en croyant jouer à un FPS tout con, je me suis rendu compte qu’il s’agissait en réalité de bien plus que ça. Half Life est avant tout un jeu de survie, un jeu où la moindre cartouche est précieuse et où le moindre médikit rencontré au détour d’un couloir vous apparait comme le Messie (mais non…). Car oui, petite précision, ici on ne regagne pas son énergie en allant respirer un bol d’air pur pendant cinq secondes ( ). Dans Half Life, on a une vraie barre de vie, ainsi qu’une jauge d’armure, armure qui vous protège contre les dangers radioactifs et autres bizarreries, que l’on doit remplir à l’aide de kits placés judicieusement (mais parfois un peu trop parsemés !) dans les niveaux. D’ailleurs, je parle de niveaux, mais c’est un abus de langage, car encore une fois, il n’y a pas de transition, pas de découpages de missions : on enchaîne toute la trame d’une seule traite avec des (courts) temps de chargement entre certains couloirs. Le jeu est bien découpé en plusieurs zones, mais le passage de l’une à l’autre est tellement fluide et tellement logique vis-à-vis du scénario que l’on ne le remarque même pas.
Ce monstre, vraiment stressant, peut vous tuer en un coup et est insensible à vos armes. Il va falloir ruser...
Cette immersion est également renforcée par la nature des ennemis que l’on affronte. Les différentes créatures qui composent la race alien que l’on doit éradiquer profitent d’un design assez réussi et parfois effrayant, et surgissent toujours au bon endroit au bon moment. De plus, on se rend vite compte que les envahisseurs ne sont pas nos seuls ennemis. En effet, assez tôt dans le jeu, on apprend que l’armée vient prêter main forte aux forces locales pour assainir l’endroit. Le problème, c’est que ces enfants de salauds nettoient tellement bien qu’ils liquident tout être humain sur leur passage, soldat ou scientifique, et bien évidemment, vous deviendrez rapidement une cible de choix ! Il va donc falloir composer avec ces deux types d’ennemis, qui malgré la difficulté donnera lieu à quelques scènes cocasses, durant lesquelles on arrive dans une pièce où un combat entre militaires et aliens fait rage, et où bien sûr, on va aller se planquer comme un
Vous croyez que vous êtes en sécurité parce que vous voyez le ciel ? Vous ne savez pas à quel point vous vous trompez...
Bref, tous les aspects que j’ai évoqués jusque-là contribuent à faire de Half Life un jeu avec une ambiance vraiment unique. Oppressant, stressant, inquiétant, il en devient une vraie lutte pour la survie, durant laquelle on se surprend à avancer de plus en plus lentement et précautionneusement au fur et à mesure que l’on avance, on tourne à chaque virage en se demandant ce qui nous attend, on rampe comme un rat en esquivant des ennemis juste pour atteindre le médikit dans la petite salle au fond… bref, quand j’ai joué à Half Life, j’étais vraiment à fond dedans pendant les 12 heures qu’a duré la quête de Gordon Freeman ! Au passage, niveau durée de vie, cette douzaine d’heures est plus qu’honorable, étant donné la durée de vie moyenne des FPS actuels, et sans oublier que certains passages du jeu sont vraiment délicats. Quant au contenu du jeu en soi, le nombre d’armes est suffisant pour obtenir une bonne diversité et un gameplay riche, ce qui permet de changer la façon d’approcher un endroit plein d’ennemis. Mention spéciale aux armes aliens, qui en plus de procurer la satisfaction d’abattre des monstres avec leurs propres armes, sont redoutablement efficaces. En résumé, ce fut une bien belle surprise pour moi que ce Half Life, et je ne peux que conseiller à ceux qui n’y ont jamais touché de s’y essayer, ils ne le regretteront pas, et ce malgré ses légers défauts (dont certains sont certainement réduits dans la version Source). Sur ce, il me reste encore les extensions et les épisodes Half Life 2 à faire, j’ai donc du pain sur la planche !